Quand la France lâche le président IBK dans ses médias

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Le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéita
Ibrahim Boubacar Kéita

La dernière sortie complètement ratée du président IBK à travers le slogan «TIEKOROBA WILILA», peu respectueux vis-à-vis des Maliens qui ont souffert pendant plus de quatre (4) ans, prend tout son sens dans la chronique du journaliste français Vincent Hervouët sur Europe 1 : «Le Mali et l’impuissance politique de la France.»

Pour le journaliste, chef du service «Étranger» de LCI -donc chargé de l’actualité internationale-, IBK a échoué dans sa mission régalienne : gagner la paix. Le président malien, analyse-t-il, de par sa gestion politique caractérisée par le laxisme, la mauvaise gouvernance et les menaces verbales à l’encontre des citoyens et des opposants politiques et surtout au regard de la dégradation sécuritaire plongeant tout le pays et non seulement le Nord dans une situation de «ni guerre ni paix» -donc dans une menace permanente, est responsable de cette détérioration.  Même la France se sert d’IBK comme bouc émissaire pour noyer sa part de responsabilité.

IBK l’a laissé pourrir sur pied. Trois ans de perdus. Il n’y a pas eu de paix des braves. L’argent qui devait financer la reconstruction du nord a été détourné. Avec son regard de myope, sa fausse humilité et son air bonasse, IBK est un politicien roué. On l’écoute faire des phrases, un vrai démagogue. Il sait bien que les électeurs du sud n’ont que mépris et rancune pour ceux du nord. Pourquoi donc les chagriner alors qu’il veut se faire réélire en juillet pour un nouveau mandat.

Comme nous n’avons cessé de l’écrire, et comme IBK l’a lui-même attesté à travers «TIEKOROBA WILILA», le président a laissé pourrir la situation pour venir à six mois des élections avec des panacées qu’il n’a ni cherchées ni trouvées pendant plus de quatre (4) ans. Car IBK sait qu’il suffit de donner peu aux Maliens pour qu’ils vous redonnent tout. Donc pourquoi travailler pendant cinq (5) ans quand il peut obtenir en cinq (5) mois ce qu’il veut, à savoir le pouvoir.

Le pouvoir pour son goût et non pour sa capacité transformatrice pour le bien-être des Maliens. IBK qui s’est auto-proclamé «LA SOLUTION» est devenu le problème même pour son allié français comme le rapporte le journaliste. «Les Français grincent des dents en désignant Ibrahim Boubacar Keita, IBK, le Président malien. Hier, le conseil de sécurité l’a mis en demeure d’appliquer enfin l’accord de paix avec les Touaregs qui avait été péniblement négocié et signé à contre cœur. C’était en 2015.»

Au lieu de désigner les séparatistes et les terroristes comme les seuls et uniques problèmes, la France accuse le régime d’IBK d’être également une partie du problème. Les autorités maliennes ayant échoué à faire la «sécurisation» des acteurs qui contestent son monopole de la violence dans le Nord et le Centre du pays. Et c’est là où l’État malien a failli.

Des surfacturations aux petits arrangements politiciens, l’exécutif ne mesurait pas la gravité de la situation. Sans faire face à l’urgence sécuritaire, on a assisté pendant plus de quatre (4) ans à des manœuvres politiciennes. Quatre (4) Premiers ministres en quatre ans. Plus d’une centaine de ministres. Le seul pouvoir du président résidant désormais dans le pouvoir de changer de gouvernement pendant que le reste du pays échappe à son contrôle.

IBK et la France, entre offensive médiatique et menace judiciaire

Ça y est. À travers cette charge du journaliste français, la France vient de prendre position dans les futures élections qui se profilent à l’horizon. La France n’élit pas le président malien. Mais il a une capacité d’influence considérable d’autant plus que les deux pays sont plus liés que jamais. La France est partout au Mali. Et le Mali semble ne plus être capable de s’en sortir sans la France.

«IBK ne s’appelle pas François Hollande. Il répond qu’il fera la volonté d’Allah. Il est parfait, IBK. Il nous tient en otage», ce n’est plus une rumeur, le président français Macron comptait sur un renoncement d’IBK qui serait également considéré comme le maillon faible du G5 Sahel. La France, selon le journaliste, serait prise au piège. «Nous sommes piégés au Sahel. Comme les Américains en Afghanistan. Impossible d’abandonner le terrain, de lâcher un allié qu’on tient à bout de bras et qui nous déteste. Un régime qui est élu ET corrompu.»

Si tel est le cas, la France est dans son propre piège même si elle essaie de tout mettre sur le dos du président IBK largement désavoué par l’opinion publique malienne. De fait, la France ne ratera pas cette fenêtre de tir pour faire d’IBK la cause et non la victime collatérale de la situation. Comme nous l’avons souligné plus haut, IBK a laissé «pourrir la situation» en innovant dans la politique politicienne au lieu de faire de la politique d’un homme d’État qu’il était supposé être. Du coup, il s’agit de trouver le coupable idéal. Et rien de plus aisé. «Un régime qui est élu ET corrompu. On a gagné une guerre, mais on a perdu la paix pendant que l’autre perdait son temps.»

La mauvaise gouvernance, voilà la plus grosse faille d’IBK. Selon le journaliste, quand la France se battait et gagnait la guerre, le souci du pouvoir malien consistait à détourner de l’argent. IBK ne donne-t-il pas raison à ses ennemis ? Le fait de ne pas porter plainte contre le journal français Le Monde qui l’accusa d’avoir reçu des financements de l’homme d’affaires corse Michel Tomi pour financer sa campagne. IBK recula. Tout comme il se plia devant les institutions financières comme le FMI et la Banque mondiale qui l’ont contraint à se séparer de trois de ses ministres qui auraient été impliqués dans la surfacturation liée à l’achat de son avion de confort et dans la délinquance financière organisée autour des contrats d’armements militaires.

Aussi, le Bureau du vérificateur général, dans son dernier rapport, montre clairement une hausse de la corruption avec plus de 70 milliards de Francs CFA volés, détournés et mal gérés. Même les Maliens, surtout la jeunesse qui est prête à défendre IBK contre la France, est obligée de constater le degré de mauvaise gouvernance atteint dans son régime, ce qui est une première dans l’histoire du Mali.

Le président IBK, qui répond par le mépris et l’indifférence à l’opinion publique nationale quand celle-ci dénonce la mauvaise gouvernance, sera obligé de prêter toute son attention à la France. Cette France qu’il aime tant et dont il chérit la langue, est désormais prête à le lâcher.

Sow Oncle BENI

 

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