Contrairement à son prédécesseur, qui s’est illustré par un discours meublé d’invectives à l’endroit de l’opposition, le nouveau Premier ministre, Modibo Kéita, se veut conciliant et rassembleur. Jouissant d’une expérience de grand commis de l’Etat, celui qui a déjà assumé brièvement (d’avril à juin 2002) les charges primatoriales a, avant même la passation des services, marqué l’opinion nationale par sa recherche d’onction politique la plus large pour la réussite de sa mission.
En effet, Modibo Kéita a, dans la matinée du vendredi 9 janvier, soit moins de 24 heures après sa nomination, fait le déplacement au siège du RPM (76 députés) pour prendre langue avec les responsables de la première force politique du pays. Ce geste vaut tout son pesant d’or. Il a le mérite de doper le sentiment de sympathie que les alliés politiques du président de la République avait pour celui qui était, jusqu’à sa nomination à la primature, le Haut Représentant du chef de l’Etat dans les pourparlers d’Alger.
Changement de ton à la primature
Même si son agenda chargé ne lui a pas encore permis d’aller à la rencontre des autres partis politiques membres de la majorité présidentielle, Modibo Kéita a voulu montrer par ce geste qu’il ne veut absolument rien entreprendre sans l’accord et le soutien du RPM. Et Dr Boulkassoum Haïdara, Bokary Tereta (devenu vice-Premier ministre), Nancoman Kéita et les autres ont mesuré cet acte hautement symbolique du nouveau chef du gouvernement à sa juste valeur. En témoigne le ton plus que rassurant du communiqué que le bureau politique national (BPN) du parti du tisserand a rendu public au sortir de ces premiers échanges avec le nouveau patron de la cité administrative. ” Le BPN a assuré le PM de son soutien total et son engagement en tant parti majoritaire à tout mettre en œuvre pour la réussite de sa mission à la tête du gouvernement “.
Dans l’après-midi de ce même vendredi, Modibo Kéita était allé à la rencontre de l’opposition, réunie au siège de l’URD. Même urgence et même souhait d’accompagnement de son action formulés par le nouveau PM. Il se situera, à cette occasion, sur la même longueur d’onde que les opposants : ” L’opposition n’est pas un groupe d’ennemis du pays “. Avant de prêter une oreille attentive au voeu de ses interlocuteurs d’aller à un forum national sur le nord du pays. Ce qui fera dire à Salikou Sanogo de l’URD qu’il y a désormais “ un changement de ton “ de la primature à l’endroit de l’opposition.
Préjugés favorables
Par ces deux premières sorties avant même qu’il se fasse remettre la clé de la primature, vers 17 heures, le vendredi dernier, le nouveau chef du gouvernement venait de baliser favorablement le terrain de sa mission. Sans oublier que Modibo Kéita jouit de préjugés favorables tant du côté de la classe politique que des partenaires techniques et financiers du Mali.
En effet, avec le drame de Kidal suite à sa visite inopinée, le prédécesseur de Modibo Kéita à la primature était apparu aux yeux de la MINUSMA, de la France et d’autres bailleurs comme celui qui a compliqué le processus de paix dans le septentrion. Or, avec son étiquette de Haut Représentant du chef de l’Etat dans le dialogue d’Alger, Modibo Kéita s’est donné une allure d’homme modéré avec sa casquette de ” facilitateur “ entre le gouvernement et les groupes armés. Il disait à cette occasion que “la paix ne peut se construire en ignorant les fils du Mali qui acceptent de venir à la table de négociation “. Ce qui fera de lui une voix audible et crédible contrairement à celle de Moussa Mara, qui avait quasiment jeté de l’huile sur le feu kidalois, devenant de facto un facteur de division aux yeux des partenaires et même de la classe politique.
Comme on le voit, le Premier ministre Modibo Kéita a des atouts certains qu’il lui faut rapidement capitaliser à travers un rassemblement des forces vives de la nation autour de son équipe pour une sortie de crise rapide. En ce sens, le gouvernement, plus tonifié et mieux structuré avec des personnalités politiques de poids comme Choguel Maïga et Dramane Dembélé, pourrait aider le Mali à aller rapidement vers des horizons meilleurs.
Bruno D SEGBEDJI
C est bizarre que nos dirigeants n arrives pas a dire non a un poste au mali il faut qu’on met dans la tête qu’ont peut être utiles a son pays sans être ministre ou directeur le nouveau premier ministre à l’âge d accompagne les jeunes pour sauver le mali et non pas leurs piquer leurs place
Ce vieillard ne peut rien faire pour faire avancer le Mali, c’est dommage qu’il a accepte de revenir dans un gouvernement.
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