Formation du gouvernement d’union nationale : Dioncounda président, Cheick Modibo le seul et vrai patron ?

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A l’impossible nul n’étant tenu, le président de la république par intérim a, on se l’imagine fait profile bas face à la grande détermination du Premier Ministre qui s’est révélé être le seul et véritable maître du bateau Mali.

Dioncounda TRAORE et cheick modibo Diarra

L’astrophysicien a formé son gouvernement d’ouverture en offrant quelques strapontins aux partis politiques frondeurs, au groupement putschiste de la COPAM et un peu à la société civile. Qui dit mieux ? Appelé de tous ses vœux, notamment par le FDR, le gouvernement de récupération pardon d’union nationale est désormais en place. Une zone d’ombre s’il faut l’appeler ainsi, les trois ou quatre postes  offerts aux antis –putschistes, avec sans doute la bénédiction de Dioncounda. Mais, ce dernier avait- il réellement le choix ? Au finish, les maliens s’en sont convaincus. Seul Cheick Modibo Diarra se frotte les mains en gardant sur l’échiquier tous ses pions. De l’équipe formée par ses soins et sur ses propres propositions, seuls 6 ont rendu leur tablier, sans jamais le rendre. Les Maliens ont découvert que les ex-ministres Hamadoun Touré de la Communication, Sadio Lamine Sow et Me Amadou Touré du Commerce occuperont désormais les fonctions de conseillers spéciaux à la primature avec rang de supers ministres. Que ces personnalités  gardent intact la confiance et l’estime du Premier Ministre. Selon plusieurs sources concordantes, les réalités du pouvoir dans les ministères de la Communication des Nouvelles Technologies, des Postes et Télécommunications, du Commerce et des Industries entre autres, attribués à des ministres politiques, restent jalousement contrôlés par les nouveaux Conseillers Spéciaux, anciens titulaires desdits postes. Un gouvernement parallèle ? Non, assure un politologue national de grande dimension. En sortant lesdits ministres du gouvernement, Cheick Modibo Diarra toujours selon  notre interlocuteur s’est révélé habile tacticien. Connaissant le volume des ministres qu’il a enlevé, juste pour faire plaisir aux tenants de la thèse de l’impérieuse nécessité de formation d’un gouvernement de large ouverture, il a subtilement récupéré ses hommes qu’il sait très efficaces, très intègres, d’où sa logique de création de postes de conseillers spéciaux.  Tous les actes et suggestions  des représentants des partis politiques ou associations qui se sont glissés dans l’architecture gouvernementale, formulent GUN, seront passés au crible par les anciens titulaires qui siègent désormais aux côtés du PM. Ils ont rang de ministre et travailleront à ce que le PM ne tombe dans aucun piège politique. Après tout, on ne change pas une équipe qui gagne même le couteau sous la gorge. Le mastodonte bamanan a intelligemment fait du nouveau avec l’ancien. Un ancien qui garde toute sa confiance et pour qui, il est prêt à tout. Tous ces hommes sortis du gouvernement par la porte d’entrée y sont retournés par la porte de service.

Ce qui amène le citoyen lambda à s’interroger sur la nature du pouvoir que détiendrait le chef de l’état. Quel rôle joue t –il réellement à la tête de l’exécutif ? Un président honoraire, genre Khanan Bamana de l’époque au Zimbabwe ?

A raison lorsqu’on sait et ce n’est d’ailleurs un secret pour personne, qu’à chaque formation d’un nouveau  gouvernement, le Premier ministre en activité rend sa démission et partant, celle de l’ensemble de ses ministres. Il appartient alors au chef de l’état de le reconduire en l’instruisant la formation d’une nouvelle équipe ou, en le remplaçant tout simplement par un nouveau PM. Ce qui n’a pas été le cas. Mieux, Cheick Modibo on s’en souvient avait averti. Je ne démissionnerai pas s’interrogeant dans la foulée sur la personne auprès de laquelle, il rendrait cette démission. Ce qui est dit, est dit. Cheick Modibo Diarra est resté à son poste jusqu’à la formation de son gouvernement qu’il a sensiblement réaménagé pour ne pas se trouver davantage dans le viseur de la CEDEAO. Ce qui est dit est dit, les maliens auront testé la toute puissance du chef du gouvernement dont la détermination à ne rien laisser au président par intérim. Dans les démocraties connues, le décret qui installait Cheick Modibo et son équipement aurait normalement dû être abrogé et c’est croyons nous savoir que c’est bien un autre décret que, le président aurait dû prendre dans la veine de la confirmation de Cheick Modibo et les ministres qui ont fait leur entrée. L’a- t –il fait ? Non, pas en tout cas par la voie des médias officiels.

Le Premier Ministre auto – maintenu n’a pas démissionné, il a fait mieux en gardant dans le gouvernement  et à ses côtés tous les hommes et femmes qu’il a amené avec lui en Avril dernier à la faveur de la formation du premier gouvernement. Le Chef de l’état faisant bon cœur contre mauvaise fortune s’est finalement contenté seulement de deux  postes de souveraineté, les Affaires étrangères qu’il a confiées à un cadre connu non pas pour être du parti Adema, mais comme étant un très proche, et le Commerce et les Industries à un cadre du parti Adema, qui restait depuis près de 20ans l’un des rares personnalités de la ruche à n’avoir pas goutté à ce bonheur. Des affinités avec le nouveau chef de la diplomatie que d’aucun qualifie, de très personnelles même si Tieman Hubert Coulibaly, président de l’UDD seconde Chiacka Diakité à la direction du FDR. Des 31 ministres que comptent la nouvelle équipe gouvernementale, le chef de l’état a abandonné plus de postes de souveraineté au Premier Ministre et à l’ex junte, qu’il n’a revendiqué pour les partis politiques et la société civile. Pourquoi et comment. A suivre.

Sory de Moti

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1 commentaire

  1. Dioncounda fait bien de laisser les autres s’agiter au sud pendant que lui ne pense qu’à résoudre les problèmes du Mali. Il est plongé dans l’analyse de la situation. Alors ne le déconcentrons pas.

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