Formation des organes de gestion des élections : Comment intégrer le genre dans les opérations électorales

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Après avoir réussi l’organisation de son élection présidentielle, le Mali amorce une période post-transition pleine de défis. Le Mali se prépare notamment à organiser des élections législatives et locales. Or pour qu’un processus électoral dans un contexte de sortie de crise ait des chances de réussir, il est indispensable qu’il donne l’occasion aux femmes d’exprimer librement et de manière autonome leurs droits électoraux, qui vont plus loin que de simples droits de vote qui se traduisent, entre autres, par leur participation massive à toutes les étapes dudit processus.

 

 

NDIC’est dans ce contexte que le National democratic institute (NDI) en partenariat avec ONUFemmes  a organisé les 13 et 14 septembre à l’hôtel Mandé un atelier de formation destiné à renforcer les connaissances des organes de gestion des élections et de toutes les structures impliquées, sur la thématique de l’intégration du genre dans la gestion et l’organisation des élections.

 

 

L’élection présidentielle 2013 a montré, à suffisance, que les femmes peuvent se mobiliser et contribuer au renforcement des institutions démocratiques. Par leur forte participation, soit 58%, des électeurs, elles ont apporté la preuve que le genre, loin d’être un effet de mode, est un impératif démocratique. Durant deux sessions, les participants ont débattu différents thèmes. Il s’agit, entre autres, «le genre, la gestion et l’organisation des élections : les meilleures pratiques globales», «les obstacles des femmes aux élections maliennes» et «comprendre le statut politique des femmes au Mali».

 

Le Directeur résident du NDI au Mali, Dr. Badié Hima, lors de cette session de formation, a indiqué que l’engagement des femmes ne se traduit pas par leur reconnaissance par les institutions démocratiques, en terme de participation aux instances de prise de décision ou encore en terme de candidatures et de meilleur positionnement sur les listes électorales, que ce soit pour l’élection présidentielle que pour les élections législatives et locales. Avant d’ajouter que le genre ne semble pas non plus suffisamment intégré dans les processus électoraux.

 

 

La ministre de la promotion de la femme, de la famille et de l’enfant, Mme Sangaré Oumou Bah a, au cours de son intervention, rappelé qu’en 2007, une seule femme sur 11, a été candidate à l’élection présidentielle, en 2013, une seule femme candidate encore sur 28. Aux élections législatives de 2007, il y avait 203 femmes seulement sur 1 595 candidatures aux législatives.

 

 

En 2009, il y a eu 13 537 femmes candidates sur 84 606 candidats aux élections municipales. Non seulement le nombre de candidatures a été très faible, le taux d’élus n’a pas non plus répondu aux attentes. A tire d’exemple, l’Assemblée nationale compte 15 femmes sur 147 députés. Au niveau communal, il y a 928 femmes sur 10 772 conseillers communaux et 8 femmes sur 703 maires. Selon elle, cette situation est en contradiction avec le taux toujours élevé de la participation des femmes au vote, 58% au cours de l’élection présidentielle 2013. C’est sans doute l’une des raisons qui explique que le Mali figure parmi les pays les moins avancés en matière de promotion de l’égalité entre les sexes.

 

Par ailleurs, elle a souhaité que cette session de formation contribue à engager une réflexion stratégique sur les mesures à prendre en vue d’une meilleure prise en compte du genre dans tout le processus électoral , en terme de participation au vote, de participation dans les organes de gestion des élections, de positionnement des femmes sur les listes électorales, et en terme de réformes.

 

Bandiougou DIABATE

 

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