Depuis l’arrivée au pouvoir d’Ibrahim Boubacar Keïta, en septembre 2013, les Maliens ont été sevrés de bonnes nouvelles. Scandales à répétition, surfacturations, attentats, attaques meurtrières, crise économique et financière, promotion d’une famille et d’un clan… Ce menu indigeste est invariable depuis vingt mois, sous IBK.
Enfin, une excellente nouvelle nous vient d’Alger : la Coordination des mouvements de l’Azawad a refusé, le samedi dernier, de parapher l’accord d’Alger. Ce refus de la CMA a une double portée.
Premièrement, il consacre l’échec de la médiation algérienne, après huit mois de négociations. Aujourd’hui, l’évidence est là. Le voisin algérien, qui depuis belle lurette, était le seul détenteur de carte au nord du Mali, a (presque) perdu la main. Les rebelles de Kidal ne semblent plus obéir à l’œil et au doigt aux Algériens.
Deuxièmement, ce refus de la CMA met provisoirement en échec le projet de partition du Mali. En effet, l’accord proposé par l’Algérie, le 25 février 2015, posait énormément de problèmes. Il a été rejeté en bloc à Bamako par une large frange de l’opinion.
Qualifié par l’opposition d’imposture politique et de « porteur de germes réels de séparatisme », le document suscite une vague de désapprobation aussi bien de la classe politique que du peuple, et d’intellectuels maliens. Alors que le gouvernement malien, sans doute soumis à de fortes pressions, a déroulé une vaste campagne dont l’objectif final est de présenter l’accord comme un véritable trophée de guerre.
En définitive, le refus de la CMA de parapher l’accord doit être fêté partout au Mali, comme un événement de portée historique. Car, comme le disait récemment le doyen Amadou Traoré dit Amadou Djicoroni, compagnon de lutte du président Modibo Keïta, cet « accord est mauvais en tous ses aspects ». Donc, il doit être destiné à la poubelle.
C.H. Sylla