Focus : Le front social bouge

1
Katile-untm
Katilé, SG de l’Untm

Le marasme économique, la crise financière, la paupérisation généralisée et le blocage à tous les niveaux de l’économie malienne, ne peuvent laisser indifférents les acteurs sociaux. La sortie, la semaine dernière, de l’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm) pour mettre en garde les pouvoirs publics, marque la fin de l’état de grâce accordé au régime du président Ibrahim Boubacar Keïta.

 

Depuis dix mois ou presque, l’économie nationale stagne. Le pouvoir d’achat des maliens en chute libre. Les prix des produits de première nécessité prennent l’ascenseur, sans aucune réaction du gouvernement. Qui fait croire que tout baigne. Même si la réalité est tout autre.

Les Maliens sont dépassés par la gestion calamiteuse des affaires publiques et le mensonge d’Etat qui l’entoure. Ni sur les questions économiques, ni sur les questions politiques, encore moins sur la sécurité, le gouvernement n’a pas pu apporter la moindre satisfaction aux populations.

 

La mauvaise gestion de la crise sécuritaire a affaibli le Mali dans les négociations de paix à Alger. Les groupes armés qui ont chassé l’armée malienne de Kidal, sont aujourd’hui en position de force sur la table des négociations. Ils revendiquent cette position à tout point de vue. C’est la conséquence d’une décision irréfléchie et irresponsable.

 

Les bailleurs de fonds ont presque tous fermé les robinets. Les appuis budgétaires ont été renvoyés aux calendes grecques. En tout cas, pas avant de justifier l’achat d’un Boeing de luxe pour IBK et l’attribution de marchés d’armements pour des proches du chef de l’Etat, le tout dans une opacité totale.

 

Enfin, la gestion solitaire du pouvoir. Les gouvernants actuels sont suffisants et pensent qu’ils sont en mesure d’apporter seuls des réponses aux préoccupations des Maliens. Malheureusement, chaque jour apporte son lot de déception et de bourdes du chef du gouvernement ou du président de la République.

 

Comme si cela ne suffisait pas, le gouvernement Mara vient d’autoriser une augmentation des prix de l’électricité à compter du mois courant. C’est une maladresse de plus que l’Union nationale des travailleurs du Mali ne peut plus cautionner. L’Untm ne trouve aucune justification à cette augmentation. Qui vient au moment même où la plus part des Maliens ont du mal à joindre les deux bouts. C’est pourquoi, elle a appelé les autorités nationales à revoir leur copie, à stopper la gestion solitaire du pouvoir et à prendre en compte les préoccupations du peuple malien sur tous les sujets concernant la nation. La principale centrale syndicale menace même de déclencher une grève si la situation continue à se détériorer. Elle n’est pas seule. D’autres syndicats, qui avaient juste mis en attente leurs revendications pour des raisons de crise, seraient déjà tentés de faire machine arrière.

Pendant ce temps, des négociations sont en cours avec le comité syndical de l’Agence pour la promotion des investissements. Dans cette structure, des contractuels sont à 3 mois sans salaire (avril, mai et juin 2014) et des fonctionnaires qui réclament 2 mois de prime (mai et juin).

 

Face à ces problèmes qui ne cessent de s’enchainer, les leaders syndicaux ont décidé de bouger et de ne plus assister en spectateur la détérioration de la situation. Alors le bouillonnement du front syndical va-t-il réveiller le gouvernement ou signé sa perte ?

 

Idrissa Maïga

Commentaires via Facebook :

1 commentaire

  1. Je ne suis pas un défenses eu de ibkk mais le rôle des syndicat ses de défendre les travailleurs et non faire de la politique le développement d’un pays ses le travail des politique les syndicats malien sont trop politise

Comments are closed.