Il est un proverbe qui dit prosaïquement -je ne vais pas le mettre textuellement ici- que tout ce qu’un riche fait est bon. Il en est de même pour les rois. Comme de mon cousin «Mandé Mansa» aussi. Sans être le «fou du roi», je vais dire tout ce que les Maliens disent ou pensent tout bas de mon cousin adoré.
Une mise au point cependant, je voudrais que tu le tiennes pour dit, cousin : tout ce que tu feras comme gaucherie, je le mettrai sur la place publique. Dans ce schéma, je voudrais souligner d’un grand trait ta récente visite de courtoisie en Guinée. Là où, en plastronnant, tu as dit ne jamais vouloir fermer les frontières avec cette République sœur. Par solidarité, parbleu ! Excellent, d’autant que la solidarité est une valeur. Une valeur, c’est ce que l’on considère juste et bon, selon la définition des sciences sociales.
Cousin, une simple question de logique : penses-tu que la Guinée voisine aurait laissé béantes ses frontières avec le Mali, si celui-ci était souillé par l’épidémie à virus Ebola ? Je te le concède, c’est difficile de répondre à cette question. Mais le bon sens voudrait qu’on fasse primer l’intérêt général –national- sur nos intérêts égoïstes. J’espère que tu me comprends.
Laisse-moi te dire cousin, quand tu affirmes que derrière le premier cas avéré d’épidémie à virus Ebola, il y a une «chaîne de complicités coupables». Je suis bien d’accord avec toi. Mais, je demeure étonné que tu ne comprennes pas que le maillon le plus important de cette chaîne, c’est toi-même ! Tu as besoin d’un dessin ? Je vais le faire.
Quand tu dis que tu ne fermeras jamais la frontière d’avec la Guinée voisine, ça voudrait implicitement dire que les habitants de ce pays sont les bienvenus chez nous. Alors, malades ou sains, porteurs d’Ebola ou pas, les habitants de ce pays sont les bienvenus chez nous. Pourquoi penser alors que certains ont bien voulu nous apporter cette arme de destruction massive (Ebola), quand c’est toi-même qui l’as décrétée et instituée ?
Tu conviendras avec moi, cousin, que c’est toi-même le maillon le plus important de la «chaîne de complicités coupables» dont tu parles. L’enquête est alors facile puisque les autres «complicités coupables» n’ont agi que par «solidarité mécanique» !
Issiaka SISSOKO