De la petite graine d’arbre semé en 1990, par des hommes pétris d’idéal de bonheur pour le peuple est sorti un grand fromager, l’un des plus grands d’Afrique, dont les feuilles sont sans espoir de redevenir vertes, tant que l’idéal de création des pères fondateurs ne revient pas dans les actions quotidiennes de ceux-là même qui ont en charge la garde du fromager.
L’ADEMA est comme un corps humain. Tout est lié qu’il s’agisse de la tête, des reins, du cœur, de l’estomac, si l’un des organes est malade, c’est l’âme qui souffre. Cela est valable pour le Parti surtout en ce qui concerne la gestion des fonds. La mauvaise gestion est très souvent citée comme cause de l’inactivité des partis politiques au Mali et même en Afrique. La non percée du parti lors des derniers scrutins n’est pas exclusivement le résultat d’une implantation insuffisante mais elle est dû au manque de fonds propres pour la gestion quotidienne du Parti. On attend tout du financement public afin de commencer à parcourir tout le pays pour conforter les structures et acquérir de nouvelles.
Le motif évoqué généralement, c’est la prise de contact avec les militants afin de recueillir leurs doléances et de leurs expliquer comment se porte le Parti. En réalité l’utilisation des fonds publics affectés aux partis politiques ne respecte aucune déontologie et éthique financière.
Normalement, les dépenses courantes telle que les salaires, l’eau, l’électricité, le loyer du siège du Parti doivent être prises sur les fonds collectés à partir des cotisations des membres de la direction du Parti. Actuellement la cotisation est de 10 000F CFA par mois et par membre. La direction du Parti compte actuellement 67 membres. Le secrétaire aux finances doit récolter annuellement par le truchement de cette cotisation la somme de 8 millions environ.
Ce montant s’il est insuffisant est complété par la cotisation du groupe parlementaire et les cadres du parti hautement perchés dans l’administration grâce à leurs appartenances au Parti.
Le financement public obtenu peut se charger des dépenses relatives au programme exceptionnel arrêté par la direction du Parti à savoir les rencontres statutaires du Parti, les missions d’information dans les structures à la base, les missions relatives aux invitations venant de l’extérieur, la construction du siège du Parti par étape, les élections futures pour lesquelles les partis politiques manquent de fonds généralement.
En dehors de ce programme exceptionnel, aucune autre dépense ne doit faire sortir les fonds du Parti. Malheureusement, cette déontologie des dépenses ne sert à rien. Elle est même ignorée comme étant le seul cadre de référence de la bonne gestion. Actuellement, sont rares les membres du Comité Exécutif qui payent les cotisations régulièrement. Cela est valable pour le bureau des jeunes et celui des femmes. Il n’ya pas longtemps il a été remarqué que certains premiers responsables du Parti s’offraient le luxe de s’octroyer un salaire mensuel allant de cinq cent mille francs CFA à un million , parce qu’ils travaillent pour le Parti.
Dans le Comité Exécutif, aucun membre n’a eu à dénoncer de tel comportement. Tous les autres membres ont fait semblant de n’être au courant de rien. Ainsi ils ont dilapidé les fonds du Parti, avant de rejoindre d’autres formations politiques. Les militants se sont posés la question de savoir, comment un responsable qui se donne un salaire sur les fonds du Parti peut-il prétendre être le candidat du parti à l’élection présidentielle ?
L’ADEMA-PASJ doit donc revoir sa façon de faire les dépenses. En principe, elle doit avoir un plan de trésorerie et de décaissement à respecter à la lettre.
Egalement le Parti doit, garder un fond de réserve jusqu’à l’obtention du prochain financement. Le Comité Exécutif doit se dire que le Parti a bénéficié depuis l’avènement de la mise en place de fonds publics en faveur des partis politiques, de plusieurs milliards F CFA. Mais l’utilisation des fonds à entrainer des bruits de casserole. Avec les prochaines élections, il n’est pas certain que le Parti ait le plus grand nombre de conseillers communaux, car le RPM est là désormais, confortablement présent à travers ses 78 députés repartis sur l’ensemble du territoire.
L’ADEMA doit donc s’habituer dorénavant à une gestion plus efficiente de ces fonds. Il y va de son avenir sur le plan national. Le Président actuel du Parti est un homme d’honneur qui a refusé dans un passé récent de se donner un salaire sur les fonds du Partis comme d’autres. Cette honnêteté n’est pas l’apanage de tous les cadres du parti. Dans le même ordre d’idée , le peuple abeille compte sur sa rigueur pour entamer la renaissance du Parti.
Moussa DIAKITE