L’actuel fichier électoral n’est pas bon, dit tout le monde. Un fichier électoral issu du RACE (Recensement Administratif à Caractère Electoral) ne sera pas fiable, selon les uns. Le RAVEC (Recensement Administratif à Vocation d’Etat-Civil) ne sera jamais prêt à temps, prédisent les autres.
Mais, certains pensent tout de même qu’avec 7 milliards et un travail à pas de charge, on peut fignoler un nouveau fichier électoral avec des éléments biométriques. Le PASJ, lui, parle de 38 milliards. Seulement voilà : le Mali est pauvre, il a beau tendre la main, il n’y a pas encore l’ombre d’un généreux donateur prêt à débourser le moindre milliard. Ce pauvre pays parmi les plus pauvres, malgré les promesses qu’on lui a faites, a déjà du mal à trouver un financement aux différents programmes de développement conçus pour conjurer la menace AQMI et le réveil des démons (Bahanga and Co). Or, cela est nettement plus important que de dilapider de l’argent à départager des candidats en qui le peuple ne croit pas, ne se reconnaît pas. Le plus important pour les Maliens –les vrais- c’est la paix et la sécurité, gages du développement. C’est ce qui les intéresse.
Un porte-voix des «Abeilles» dit que 7 milliards, ce n’est pas excessif si c’est le prix à payer pour avoir des élections «justes, transparentes et démocratiques». Faux, parce que même avec 70 milliards dépensés, plus de ¾ des Maliens se soucient peu de savoir qui va les gouverner, et le taux de participation restera toujours désespérément bas. Même avec 700 milliards dépensés, les élections ne seront ni justes, ni transparentes ni crédibles, ni démocratiques. Alors, le mieux pour cette Afrique ravagée et tourmentée, c’est de chercher ces milliards, de les injecter dans l’économie nationale pour créer de l’emploi et remplir le panier de la ménagère, soigner les maladies, former les enfants et procéder tout bonnement à la … nomination, je dis bien nomination, du nouveau président de la République. Le Chef de l’Etat sortant ne gaspillera alors que le papier sur lequel sera écrit le décret de nomination de son successeur.
La raison à ce mode inédit ?
Déjà pour des broutilles, les responsables politiques qui prétendent au fauteuil présidentiel ne parviennent pas à s’entendre au niveau de leur propre parti. A s’entendre pour désigner un candidat consensuel. Rien que pour ce sésame, ils s’insultent et se lancent des «missiles». Quand ils sont incapables de diriger leur seule famille politique, peuvent-ils réussir l’unité dans un pays aussi vaste que le Mali ? Quand ils sont incapables de gérer correctement une entreprise (souvent un petit journal), doivent-ils prétendre à gérer correctement une Nation ? Quand ils passent le plus clair de leur temps à voler dans la caisse d’une petite structure pour entretenir des maîtresses et tromper ainsi leur épouse, ne vont-ils pas vider les caisses de l’Etat et tromper tout le peuple ? Basta, qu’ils aillent paître ailleurs.
Concernant ceux qui ne cessent de parler de crises post-électorales, on dirait qu’ils se sont déjà préparés et sont prêts à mettre le feu à la case, d’où ce chantage et ces menaces de contestations. Le même porte-voix de la «Ruche» mentionné plus haut soutient que tous les candidats potentiels savent que si l’Adema ne gagne pas en 2012, c’en sera fini de son parti. Tant mieux, l’électorat aurait enfin fait œuvre d’utilité publique et de salubrité nationale. Mais, le porte-voix n’aurait pas dû oublier volontairement de dire qu’aujourd’hui, après plusieurs années de leurres et de vacheries, l’Adema se limite à ses élus, aux membres de ses organes, à ses Ministres et à quelques militants qui espèrent que leur tour viendra de puiser dans les caisses publiques. C’est tout. Et ces gens-là, on les connaît tous, et si jamais il leur venait d’appliquer leur projet d’importer au Mali le modèle Gbagbo, les Maliens auront tôt fait de ressusciter et d’appliquer l’article 320 du Code de procédure populaire accélérée. L’essence n’est jamais trop chère pour mettre hors d’état de nuire les fouteurs de m….
Cheick TANDINA
