Fin de mandats présidentiels: Pourquoi les sortants créent des blocages ?

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Les fins de mandats présidentiels sont les plus difficiles à vivre, dit-on. Mais de là  à vouloir se maintenir coûte que coûte au pouvoir par des réformes institutionnelles, c’est un pas que le général Amadou Toumani Touré  a allègrement franchi tout comme Alpha Oumar Konaré l’avait fait en proposant en 2001 une nouvelle constitution aux Maliens.

En matière de démocratie, le Mali est un pays atypique et cela n’a été rendu possible que  par le bon vouloir de deux dirigeants : Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré. Leurs fins de mandats se ressemblent tant par les faits que par les actes. Les causes profondes des procédés des deux présidents démocratiquement élus se trouvent dans l’égoïsme, la jalousie et l’avidité. L’égoïsme dit un penseur ne permet pas à l’Africain de travailler ensemble des projets pour atteindre des réalisations communes. L’égoïsme est enraciné à l’Africain depuis  des temps de l’esclavage et c’est l’une des principales manières à travers lesquelles les Européens continuent à nous manipuler.

Quand les Africains se mettent ensemble, leur égo domine leurs objectifs communs. Leurs prétendues organisations d’aide et de charité semblent seulement promouvoir leurs noms sans apporter de réels changements au sein de la communauté. (Fondation Partage, Fondation Pour l’Enfance).

L’avidité et la jalousie sont deux armes puissantes de lutte. Etant principalement des consommateurs, ils agissent par avidité ou par jalousie, poussés par le plaisir et  le désir de toujours en posséder davantage sans penser le moins du monde à épargner ou à investir. Les Maliens pensent que rouler en Prado et vivre dans une grande maison leur octroient un certain statut ou ils pensent réaliser le rêve américain.

Pourquoi les présidents  démocratiquement élus en fin de mandat créent-ils le blocage ?
A cet effet, l’écrivain traditionnaliste, Ahmadou Hampaté Bah, dit à propos du pouvoir : «Le pouvoir est comme l’alcool. Après le premier verre, on est joyeux comme un agneau. Au second, c’est comme si on avait mangé du lion. On se sent si fort qu’on accepte plus d’être contesté. On veut tout imposer à tout le monde comme le lion dans la  savane.»

A travers l’Assemblée nationale du Mali, le général Amadou Toumani Touré vient d’imposer aux Maliens un référendum pour son projet de réforme institutionnelle. Ce qui fâche dans ces réformes, c’est le rejet pur et simple  de la Haute Cour de Justice par la commission des experts. Cela démontre que le général ATT n’est pas favorable à une quelconque poursuite judiciaire après Koulouba. Ce que le citoyen malien n’a pas compris, c’est la manière cavalière dont le projet de loi a été adopté par les 141 députés. Qu’ils sachent que le jugement de l’histoire n’épargne personne : et ATT et les députés.

Pour l’histoire, on retiendra qu’un président en fin de mandat aurait  demandé et obtenu auprès des députés l’adoption d’un projet de reforme institutionnelle. L’argument avancé par le chef de l’Etat sortant serait : «je suis l’artisan de la constitution de 1992 et à la fin de  mon mandat, je dote le Mali d’une nouvelle constitution». Ainsi, le héros du 26 Mars rentrera dans l’histoire politique de notre pays comme Modibo Keïta, père de l’indépendance.

Par égoïsme, ATT veut se maintenir au pouvoir sous prétexte de reforme institutionnelle. Malheureusement, tel ne fut pas le cas chez Alpha Oumar Konaré en 2001.Historien de son état, il a torpillé notre mémoire en réhabilitant des apatrides. Pis, par égoïsme, l’alternance sous Alpha fut militaire.

Quant aux honorables députés dont l’honorabilité est fortement contestée actuellement, un audit serait en cours pour traquer les délinquants financiers aussitôt après la dissolution de l’Assemblée nationale du Mali, prévue en février 2012.
Amy SANOGO

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