Fin de la crise politico-sécuritaire et processus électoral : Des élections à tout prix avant le 31 juillet pour les bâcler?

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Le président Dioncounda Traoré, à huis clos, lors du sommet de la CEDEAO à Yamoussoukro (Côte d’Ivoire) disait récemment : “Nous relèverons le défi de tenir les élections générales avant le 31 juillet 2013”. C’était les 28 et 29 février derniers.

Dioncounda Traoré, Président par Intérim
Dioncounda Traoré, Président par Intérim

Intervenant à huis clos devant ses pairs, les représentants de l’UA, de l’UE, de l’ONU, des pays du champ (Mauritanie et Algérie) et du Premier ministre marocain, le président intérimaire Dioncounda Traoré s’est voulu rassurant sur le respect du calendrier électoral au terme duquel les élections générales au Mali se tiendront avant le 31 juillet prochain. Il a évoqué d’autres sujets importants comme la situation militaire sur le terrain, la mise en place d’une Commission pour le Dialogue et la Réconciliation, l’amorce de la reprise de la coopération internationale avec le Mali, les accusations d’exactions portées contre l’armée malienne, la transformation de la MISMA en mission de paix onusienne. Les élections générales ont constitué le troisième point de son intervention. Le président intérimaire a réaffirmé que leur tenue avant le 31 juillet 2013 “est un véritable challenge que nous nous efforcerons de gagner”. Les actes initiés à ce jour portent sur la production d’un fichier crédible avec à la clé l’élaboration d’une carte assortie d’un identifiant unique. Tirée des données du RAVEC, elle devrait permettre de “réduire les risques de fraude”.

Seulement, sur le terrain sécuritaire, les inquiétudes sont palpables : Gao vit toujours sur le qui-vive, Tombouctou est à surveiller comme du lait sur le feu. Sévaré, Mopti, Douentza aussi connaissent des menaces d’attentats terroristes. L’administration n’est pas encore redéployée dans ces localités où les jihadistes ont presque tout détruit. A Kidal et Tessalit, les forces franco-tchadiennes sont toujours en guerre contre les jihadistes. Comment peut-on dans ce climat d’enfer envisager sérieusement la tenue des élections dans cinq petits mois avec des milliers de réfugiés et de déplacés habitant à des milliers de kilomètres de leurs lieux de résidence?

Comment concevoir une hypothèse de précampagne électorale dans deux ou trois mois dans un climat de menaces d’arrestations arbitraires des leaders politiques ? Tiébilé Dramé du Parena n’a-t-il pas été brièvement interpellé vendredi par les services de renseignement ? Le climat relativemen malsain dans lequel le pays vit actuellement ne permet pas de parler sereinement d’élections incontestables.

Malgré tout, à l’issue de sa rencontre avec Pr Dioncounda Traoré, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, s’est dit le vendredi 8 mars dernier “frappé par la volonté exprimée du président malien d’aboutir à des élections d’ici le 31 juillet “. Un délai qui semble toutefois difficilement tenable, alors que les opérations militaires continuent dans une partie du pays.

Pour le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, “la date des élections, présidentielle puis législatives en juillet, doit être absolument respectée. Au delà de cette date, la saison des pluies compliquerait considérablement les opérations électorales “. Le ministre français des Affaires étrangères tenait ces propos récemment à Paris devant une délégation de parlementaires maliens avec à leur tête le président de l’Assemblée nationale, Younoussi Touré. Il en ressort des pressions intenses sur les autorités de la transition.

Or, on sait qu’à l’impossible, nul n’est tenu. Et il urge d’aller sereinement à des élections avec toutes les chances de les réussir du point de vue transparence que de les précipiter pour les bâcler et réveiller les vieux démons de la crise institutionnelle. «Il y a une demande nationale et internationale d’élections le plus rapidement possible pour remplacer un régime de transition pas très efficace, car une vraie sortie de crise ne peut être conduite que par un pouvoir légitime», observait ce week-end Gilles Yabi, chargé de l’Afrique de l’Ouest à l’International crisis group (ICG).

Il faut signaler que la pression se fait plus forte sur les autorités maliennes pour tenir les élections, au moins la présidentielle, dans le délai du 31 juillet. Mais, il est fort à parier que les conditions techniques,  sécuritaires et psychologiques ne poussent pas à l’optimisme.

Bruno D SEGBEDJI

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20 COMMENTAIRES

  1. Le titre de l’article en dit gros, j’aurai prefere une organisation saine & credible des elections mais bacler ca c’est nous ramener encore en arriere. Meme avec les pressions exterieures c’etait a notre etat et le gouvernement de faire savoir la realite dans tout le pays. Mais esperons que ca doit se faire que le peuple choississe un homme assez clean. Les vieux de la vieille d’epoque aux placards. Il faut un sang nouveau, une nouvelle vision et manieres de faire les choses differenments. Nos politchiens de merde doivent etre mis a la retraite. En plus il faut reorganisation des partis politiques, il y en a trop, trop. Max entre 3 & 5. Tout le monde ne peut pas etre president. Il faut faire fusionner tous ces sois disants partis ou porter la barre haute pour que certains disparaissent.

    • Est encourageant de savoir qu’il y’a encore des Maliens dignes sur lesquels on peut compter quand on de sent moralement désespéré.Partage votre brève analyse sincère .Merci .

  2. Le titre de l’article en dit gros, j’aurai prefere une organisation saine & credible des elections mais bacler ca c’est nous ramener encore en arriere. Meme avec les pressions exterieures c’etait a notre etat et le gouvernement de faire savoir la realite dans tout le pays. Mais esperons que ca doit se faire que le peuple choississe un homme assez clean. Les vieux de la vieille d’epoque aux placards. Il faut un sang nouveau, une nouvelle vision et manieres de faire les choses differenments.

  3. Je n’insulte contre les propos tenus par “Begochi” en réponse à une question poser par un journaliste en Mauritanie concernant le journaliste B.Daou. Il dit:” nous sommes en guerre et un journaliste ne peu se permettre d’écrire ou de dire se qui appel à la révolte …” Je suis désolé, Mr le président D.Traoré ! Vous devez tenir ces propos aux auteurs de la lettre ouverte qui vous l’ont envyer. Où sont-ils ? Pas dans les locaux des SE ce que je sache. Ne pourriez pas pardonné aussi bien au journaliste comme vous avez pu le faire à ceux qui vous ont passer au baston ! Vous n’appréciez pas la vérité parce que c’est vous qui avez décidé une telle indignité sociale et morale face à la situation que vie le peupla malien. Un acte dénoncer par tous les Maliens. Je vous plains , quand les terroristes attaquaient, tuaient les despérados soldats envoyer les putschistes de Kati à leur place, les proputschs battaient les pavés des rues de Kati et de Bamako , demandant votre démission , ….(suite)

    • … ( suite et fin) pouviez-vous me dire ce qu’à fait le SE des leaders des manifestants ? Rien. Parce que, vous, comme les SE savaient d’où est venu les ordres. Ça, sa mérite l’arrestation de tous les manifestants et ses inspirateurs, car la sécurité de l’État était en jeu. Vous voyez “Bégochi”, vous êtes comme tous nos responsables politiques adeptes du “consensus” et des “manœuvres politiques”. C’est à dire, je laisse faire, je ferme les yeux, je n’embête personne, pourvu qu’on me laisse faire ou finir mon mandat. Mr le président par intérim, vous qui devez donner un cap, une orientation en cette période de transition qui doit nous ouvrir les portes d’un nouvel destin politique plus jamais ça, afin que celui qui viendra après, poursuit votre vrai acte politique posé, vous enfoncer dans ce qui été notre tare : le consensus moue et l’irresponsabilité . Je ne me suis jamais fait une grande idée de grandeur vous parmi les hommes politiques maliens. Le temps m’a donné raison.

  4. L’histoire dans laquelle, djoncounda se mele, ne le regarde pas, dialogue et reconciliation, c’est pour le nouveau président qui sera élu, ON A DIT : TRANSITION = RECONQUETE DU NORD + ELECTION POINT; on ne peut pas courrir deux lièvres à la fois, mon cher dioncounda thiogo thiogo tu vas partir.

  5. Guerre au Mali : Un rapport français révèle les viols et assassinats du capitaine Sanogo

    Le Capitaine Amadou Sanogo, roi du Mali –

    Bamako le 11 mars 2013 © koaci.com – KOACI.COM apprend en exclusivité d’une source diplomatique burkinabée qu’un rapport d’une cinquantaine de page faisant état de viols et d’assassinats imputés directement au Capitaine Sanogo a été remis samedi à Ouagadougou au ministre français de la défense, Jean Yves le Drian.

    Ce dernier, rédigé, selon nos informations, par les services de renseignement militaire français, aurait été au centre d’une discussion entre le président burkinabé et le ministre de passage au Burkina après une mission d’observation au pays dans lequel, depuis deux mois ce lundi, la France est engagée militairement dans une guerre contre le terrorisme islamique.

    Selon les premiers détails reçus en marge de la visite de Le Drian, le rapport mentionnerait au moins quatre cas de viols appuyé par des témoignages de victimes ainsi qu’au moins trois assassinats à bout portant devant témoins de militaires maliens considérés comme étant proches du président déchu par un coup d’Etat en mars 2012, ATT, tous “effectués”, selon les témoignages, directement par le capitaine Sanogo.

    Par ailleurs, rappelons que notre confrère Boukary Daou, arbitrairement arrêté mercredi dernier sur ordre du capitaine Sanogo en est à sa cinquième journée d’emprisonnement pour être suspecté par la junte d’avoir publié une lettre de protestation de militaires maliens quant aux comportements et agissements de ce même capitaine Sanogo qui, selon les témoignages recueillis auprès de haut cadre de l’armée malienne, serait de plus en plus “incontrôlable” sur le théâtre des opérations. Sur le dossier du journaliste emprisonné de force et par la force, le plus surprenant est l’absence de toute réaction politique malienne. Seule à cette heure est enregistrée celle du ministre de la communication qui, sans nul doute par peur de représailles ou de complicité avec le capitaine à l’image de ses pairs, s’est contenté de justifier l’arrestation et l’emprisonnement arbitraire effectué sous aucun cadre voire procédure judiciaire .

    A Bamako, alors que l’on annonce des élections en juillet et que le président de la transition Traoré est en voyage en Mauritanie, la loi du plus fort et des armes n’a jamais été aussi inquiétante et au regard de l’annonce de retrait de l’armée française et de l’impunité dont jouit le capitaine Sanogo, tout indique que la dictature militaire a encore de beaux jours devant elle.

    • Ne vous étonnez pas, même le président Dioncounda Traoré en réponse à une question d’un journaliste approuve l’arrestation du journaliste au nom de l’incitation à la révolte. Bigre. Je vous dit que Dioncounda est traumatisé par le baston commandité par Sanogo. Il souffre du syndrome de Stockholm .

      • Sanogo et ses potes ont eu le temps de mettre leurs pions partout. Ils ont de l’influence, il est évident. Dans cette carcasse moribonde qu’ est l’armée malienne il font la pluie et le beau temps. Idem chez les flics.
        Dioncounda peut encore être bastonné et je vois mal les français monter la garde au palais présidentiel.
        Alors comment empêcher ces voyous de continuer à nuire autrement qu’en organisant des élections?
        D’ici là il est clair que Sanogo continuera ses business et empochera le salaire de la honte.

  6. En tt cas on a un exemple palpable, au Sénégal la population a montré que la vrai force c’est eux. Faites pareil ici si jamais il y a élection. Plus de magouille , les 1000 ,2000,5000 ou meme 10000 ne fera pas notre avenir exprimer vous. Votez est aussi une forme de liberté.

  7. Bien sûr que c’est pour bâcler; sinon aucune élection sérieuse ne peut se faire en deçà de Septembre 2013. Si vous organisez les élections pendant l’hivernage, alors dites adieu aux voix des paysans. Ils ne quitteront jamais leurs champs pour aller voter. Et si on sait que les paysans éleveurs et pêcheurs représentent plus de 80 pour-cent de la population, alors c’est dire que le futur président sera élu par moins de 15 pour-cent des inscris en tenant compte d’autres facteurs. En supposant que le nord soit pacifié d’ici là, les routes y sont impraticables pendant l’hivernage.
    Que Dieu ouvre les yeux de nos dirigeants.

    • Vous oubliez que même en temps de paix nos élections étaient bâclées avec des résultats connus d’avance.Cette fois-ci,ça sera pire.D’ailleurs je vous fais un scoop pour le prochain présiden malien qui est dans l’agenda de cette communauté qui nous pousse à une parodie d’élection.Je donne ma tête à couper si c’est pas Cissé Soumaïla parcequ’il est le pantin de ces chefs d’Etat de la sous région notamment Blaise Compaoré,ADO et peut être la France.Donc ils vont faire comme dernièrement en Guinée avec Condé qui avait visiblement perdu les élections mais ils ont tout fait pour le déclarer vainqueur en tripatouillant les résultats et c’est ainsi que ça se passe dans presque tous les pays africains.Mais ce qui dommageable,au lieu de nommer le futur président directement,ce qui a l’avantage d’être honnête,on va gaspiller plus de 50 milliards pour amuser la galerie alors que cette somme,si elle est bien gérée pouvait sauver beaucoup de vie.Vraiment notre continent est maudit

  8. A part 1992 toutes les élections au Mali ont été bâclées par les organisateurs mais aussi par les électeurs par leur faible taux de participation.

  9. au mali il ne peut pas avoir de la guerre civil

    en ce qui concerne l election jai dit je repete dionkouda ne va jamais
    faire cette election mm en 2O14 on n est pas dup

    chercher les bouquet micher la situation securitaire n est pas pret a
    stabiliser definitivement mm pendant dix ans
    l exemple clair est l afganistant et l irak eux il sont a deux elections mm aujourdhui malgre la super puissance des usa et ses alliers au jour d aujourdhui il ya encore des postes de resistance des attaques de part et d autre dans ces pays

    soyez objectif l amitier des puissances se repose sur des interets
    il demande l election par ce que c est eu qui ont liberer le mali
    ils ont besoin d un gouvernement legitime pour garentire leurs eventuel ineteret

    l election bacler vos mieux que la dictature tout le monde ses que ce
    gouvernement est un gouvernement des putchust

    le pays est axcisfier a cause de ses problemes ses des millions de malien qui soufre des entreprises dans lagonie berf rien ne va dans ce pays aujourdhui

    pour l amour de dieu lesser nous tranquille donnez la paix a ce pays qui a ten soufert
    le peuple ne demende qu a vivre tranquillemnet

  10. Une election bâclée pousserait le pays a sombrer dans le ko, l’anarchie et voir une guerre civile.

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