Fichier électoral : La Délégation générale aux élections décèle les anomalies du Race et conseille le Ravec

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Selon le colonel Bengaly de la délégation générale aux élections, le fichier Race de 1997 comporte malheureusement beaucoup d’imperfections au nombre desquelles il y a la duplication de numéro d’identification des électeurs, les inscriptions doubles. Ce qui fait qu’il y a surpopulation d’électeurs. En 1997, le Race comptait environ 4 millions d’électeurs, en 1999, ce chiffre a connu un bond important et est passé à 5.254.299 électeurs. En 2002, le nombre d’électeurs est passé à 5.546.202 électeurs. 6 884 524 électeurs en 2007 et nous en sommes aujourd’hui à plus de 8,5 millions d’électeurs après les mises à jour annuelles effectuées. L’on comprend que bien que la population du pays n’ait enregistré qu’une augmentation d’environ 3 millions d’habitants, le nombre d’électeurs a plus que doublé en moins de 20 ans. Ce qui semble donc suspect.

Au cours d’une rencontre que le Rpm a initiée avec la Fondation Friedrich Ebert entre les partis politiques et les acteurs impliqués dans la gestion et l’organisation des élections (Ministère de l’intérieur, Délégation générale aux élections, Ceni…) sur la question brûlante du fichier électoral, le week-end dernier, le représentant de la délégation générale aux élections (Dge), le colonel N’Tjo Bengaly, dans  un exposé fort édifiant a fait le procès du fichier Race comme pour dire qu’il n’est pas bon d’organiser les élections avec ce fichier controversé.

Le président du parti du Tisserand, Ibrahim Boubacar Keita dit IBK  n’a pas été tendre avec le pouvoir quand il s’est agi de parler de la situation actuelle marquée par un doute persistant entre le gouvernement et les partis politiques sur le choix du fichier électoral pour les élections de l’an prochain. IBK a été on ne peut plus clair. Dans une longue tirade, il expose sa vision : " le Mali se dit champion de la démocratie. L’argument est spacieux et ne tient pas debout. Qu’on nous accorde un peu de crédit, qu’on ne nous amène pas en bateau. Cette rencontre se tient à un moment extrêmement grave : il faut que le gouvernement nous dise où nous en sommes avec le fichier électoral…

Le gouvernement doit faire un fichier crédible et les partis doivent y contribuer. Aucun argument ne me convainc de la bonne foi des autorités. Ils doivent s’assumer sans malice, sans jeu pervers pour que nous arrivions à organiser les élections de 2012. Nous n’avons aucun souci du gâteau gouvernemental, nous avons souci du Mali.

 Il nous faut nous atteler à organiser des élections crédibles et transparentes et qui incarnent l’expression du peuple. Mais comment savoir quelle méthode adopter quand on ne sait où l’on va ? Le gouvernement a un devoir de donner un fichier électoral fiable. Point à la ligne. Tout le reste est bavardage, nul  et sans effet. Je ne suis pas en colère, je suis à la limite de l’indignation. ".

Ravec ou Race, la question du choix d’un fichier électoral est plus que jamais existentialiste pour notre jeune démocratie qui est pourtant citée en exemple. IBK ne comprend donc pas qu’une démocratie aussi grande que la nôtre échoue à mettre en place un fichier électoral fiable là où de " petites " démocraties " ont réussi avec des fichiers biométriques.

En tout cas, pour le Directeur national adjoint de l’intérieur, Moriba Sinanyoko, qui a en charge les opérations du Ravec, à quelques mois seulement des élections, le Ravec ne sera pas disponible pour les échéances de 2012. La seule option, selon lui, demeure celle du Race, même si la majorité des partis tirant les leçons des consultations électorales antérieures se méfient de ce fichier qui présente beaucoup d’imperfections.

Les anomalies du fichier Race…
Imperfections qu’étale publiquement d’ailleurs le représentant de la Délégation générale aux élections, le colonel N’Tjo Bengaly, dans son exposé.

 Selon le colonel Bengaly, le fichier électoral est avant tout un moyen de lutte contre la fraude électorale, il permet de donner des statistiques précises sur le nombre d’électeurs et de prévoir un budget pour la confection de cartes d’électeurs. Le droit de vote impliquant une inscription sur une liste (fichier), le fichier Race de 1997 comporte malheureusement beaucoup d’imperfections au nombre desquelles il y a la duplication de numéro d’identification des électeurs, les inscriptions doubles. Ce qui fait qu’il y a surpopulation d’électeurs.

 En 1997, le Race comptait environ 4 millions d’électeurs, en 1992, ce chiffre a connu un bond important et est passé à 5.254.299 électeurs. En 2002, le nombre d’électeurs est passé à 5.546.202 électeurs. 6 884 524 électeurs en 2007 et nous en sommes aujourd’hui à plus de 8,5 millions d’électeurs après les mises à jour annuelles effectuées. L’on comprend que bien que la population du pays n’ait enregistré qu’une augmentation d’environ 3 millions d’habitants, le nombre d’électeurs a plus que doublé en moins de 20 ans. Ce qui semble donc suspect. Ces erreurs n’ont que comme solutions le passage à un fichier biométrique, type Ravec avec photo et empreinte digitale de l’électeur. Contrairement au Race qui est un fichier alphanumérique, ne comportant ni photo, ni empreinte.
Alors, élection coûte que coûte et s’entredéchirer après ou un plan B, une transition démocratique pour corriger les erreurs du Ravec, la classe politique est divisée, le gouvernement veut organiser les élections avec le fichier Race, qu’adviendra-t-il de ce pays au milieu de ce quiproquo électoral ?
En tout cas, l’actuel locataire de Koulouba a été clair et il avertit : " arrêter les distractions, pas de transition en 2012".

Amadou Salif Guindo et Badou S. Koba

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