Fichier électoral inspiré du RACE : Une quinine dure à avaler

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Après avoir mis les partis politiques dos à dos au sujet du fichier électoral, la position du président de la République par rapport au Recensement administratif à caractère électoral (RACE) semble être imposée. Selon le gouvernement, le Recensement à vocation d’état civil (RAVEC) n’est pas encore prêt. Il ne peut pas donc servir de base à un fichier électoral pour les élections de 2012. Actuellement, plusieurs partis sont en train d’adhérer petit à petit à cette idée.

Ces derniers mois, la question du fichier électoral a fait couler beaucoup d’encres et de salives. Le gouvernement n’ayant pas fait à temps son boulot a réussi, à créer une situation de tension entre les différentes formations politiques. En effet, il leur a demandé de proposer un fichier consensuel. Ce qui a cassé la très précaire cohésion de la classe politique désormais divisée entre le RACE et le RAVEC. Après toutes les frondes croisées, on peut dire que les pro RAVEC ont perdu cette bataille.

 

Comme souhaité par le gouvernement, plusieurs dirigeants politiques forment un bloc pour soutenir le RACE comme base de fichier. Il faut rappeler que la plupart de ces dirigeants n’ont rien à perdre des élections de 2012. Parce qu’ils sont prêts à se positionner pour rejoindre les futurs favoris du deuxième tour présidentiel. Selon eux, en améliorant le RACE, celui-ci serait plus fiable pour des élections apaisées. Les raisons évoquées ne sont autres que les maliens résidant dans certains pays comme la Côte d’Ivoire n’ont pas été enrôlés à cause de l’instabilité que cet état a connue.

Mais, tous les hommes politiques savent que le Mali n’a connu que des élections truquées à cause du RACE. En 1997, il y a eu toute sorte de tricherie. Certains de nos concitoyens disent que «même les morts ont voté» vu l’ampleur de la fraude dudit scrutin. Il s’agit, bien sûr, du vote des personnes décédées. Celles dont les noms figuraient toujours sur la liste pour des besoins de tricherie.

Un autre constat était que plusieurs noms de citoyens déplacés non radiés dans leurs anciennes localités ont été mis à profit pour voter dans l’illégalité. Dans certaines circonscriptions, on constatait sur des listes, des noms d’enfants de 15 ou de 10 ans tandis que plusieurs personnes ayant l’âge de voter se plaignaient de ne pas être inscrites. Aussi certains ont voté à plusieurs reprises avec des cartes d’électeur égarées d’autres personnes. En 2002 et 2007 c’était pareil!

 

Le fichier basé sur le Recensement administratif à caractère électoral (RACE) est un instrument qui permet aux personnes, qui en n’ont le moyen, de manipuler les élections et d’imposer leur choix sur le résultat. Ce système est très efficace en matière de tricherie électorale. Certains dirigeants politiques qui s’y opposent, aujourd’hui, savent bien cela pour être un moment dans les rouages. Mais ATT a gagné son pari par leur faute. Ils ne se sont pas intéressés au problème pour dénoncer, à temps, les lacunes et les lenteurs du RAVEC. Maintenant ils risquent d’avaler la quinine amère à grande gorgée en allant aux élections avec un fichier bâclé. En tout cas, c’est le cas pour ceux qui ne sont pas favorisés par les enjeux du RACE.

Issa Santara

 

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