Après les révélations faites par l’équipe de campagne du candidat Soumaïla Cissé, les réactions fusent au sein des Etats-majors de campagne d’autres candidats. Même son de cloche à l’extérieur où des organisations internationales (OIF, UE) ont exprimé leurs préoccupations au sujet du processus électoral au Mali.
Ainsi, dans une déclaration, le candidat du nouveau pôle politique, Modibo Sidibé, affirme être préoccupé par l’évolution du processus électoral à moins d’une semaine de l’élection présidentielle, suite au communiqué du Premier ministre et à l’intervention télévisée du Délégué général aux élections relatifs au fichier électoral, le 20 juillet.
« La direction de campagne de Modibo Sidibé demande au Premier ministre de rendre opérationnelles immédiatement les instructions contenues dans son communiqué », écrit-elle. Ces instructions sont, selon le candidat du NPP, entre autres: la transmission à tous les candidats à l’élection présidentielle du 29 juillet des documents relatifs à la remise du fichier électoral audité à l’Imprimerie nationale de France, au bon de commande et à la livraisons des cartes d’électeurs biométriques ; la création ce jour d’un cadre de concertation autour de l’Agetic et la DGE avec les experts nationaux ayant participé à l’audit du fichier électoral et les experts de tous les candidats à l’élection présidentielle qui le souhaitent; la communication à tous les candidats à l’élection présidentielle du point de situation sur la présence des préfets et sous-préfets dans l’ensemble des circonscriptions administratives du pays.
Même inquiétude de la part du candidat Mohamed Ali BATHILY qui dénonce le fichier électoral audité mis en ligne par la Délégation Générale aux Elections (DGE) comportant manifestement et intentionnellement plusieurs sortes d’anomalies .En outre, il trouve insuffisant les éléments de réponse apportés par le Gouvernement.
Même son de cloche de la part de Mamadou Diarra. Le candidat demande au gouvernement d’apporter de toute urgence, un fichier électoral audité et crédible.de mettre à la disposition du peuple malien une carte de la situation sécuritaire des itinéraires et des lieux de vote, de revoir la carte des bureaux de vote pour les Maliens de l’étranger, de définir les zones accessibles pour les observateurs étrangers.
Pour sa part Cheik Modibo Diarra, dans une déclaration de son directoire de campagne attire l’attention de la communauté nationale et internationale sur les graves inquiétudes qui hypothèquent le processus électoral en cours dans notre pays, au risque d’entacher de manière significative les résultats de l’élection présidentielle du 29 juillet prochain et de prévenir que « dans ces conditions, il est fort probable que des contestations des résultats conduisant à des conflits post électoraux surviennent. Compte tenu de cela, nous demandons au Gouvernement d’organiser d’ici mercredi 24 juillet une rencontre avec les candidats afin d’échanger sur la situation. Lors de cette rencontre, à laquelle devrait participer les acteurs internationaux du processus électoral, il pourra être convenu les conditions minimales permettant de crédibiliser le scrutin et épargner à notre pays des troubles sociaux politiques ».
L’Adema association aussi exprime sa préoccupation. Dans une déclaration « elle invite les institutions et organes chargés d’organiser, de superviser les élections et d’en proclamer les résultats provisoires et définitifs (Ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation, la commission électorale indépendante, la délégation générale aux élections) a réserver un égal traitement aux candidats en lice y compris le président de la République sortant, candidat à sa propre succession. Qu’ils s’abstiennent de toutes manipulations des listes électorales issues du fichier audité en avril 2018 ». Elle exhorte aussi « Exhorte en particulier le (Ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation à prendre les dispositions idoines pour que les décisions de l’administration locale fixant le nombre, l’emplacement et le ressort des bureaux de vote soient conformes à la liste électorale issue du fichier électoral audité. Ces institutions et organes doivent en toute responsabilité éviter à notre pays, le Mali, toute crise Pré, post-électorale pouvant déboucher sur la violence et le chaos » averti l’Adema association.
Mémé Sanogo