Fichier électoral : C’est le temps qui manque le moins

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A moins de 13 mois des présidentielles, le Mali est toujours à la recherche d’un fichier électoral accepté par tous. La classe politique met en avant la crédibilité des élections de 2012. Pour ce faire, elle réclame un fichier électoral fiable. L’ancien fichier électoral ayant été déclaré propice à la fraude.

Le Recensement Administratif à Vocation d’Etat Civil (RAVEC) censé résoudre le problème du fichier électoral, est, lui-même, confronté à un problème : le temps.

Débuté le 02 mars 2009, il s’est arrêté le 11 janvier dernier. Plus de 14 millions de personnes ont été recensées sur une prévision de 13 millions. Une bonne opération, certes. Mais le problème reste entier. Car, si la première phase de cette opération, celle de l’enrôlement sur le terrain, a pu être bouclée, la deuxième phase, c’est-à-dire, le traitement informatique des données recueillies (correction des erreurs…), elle, se poursuit. Avec l’incertitude de la boucler dans le temps imparti.

D’accord avec le RAVEC, mais…

Pour le gouvernement, les données du RAVEC permettront de doter le Mali d’un fichier électoral sécurisé. Seulement voilà : au jour d’aujourd’hui, le fichier électoral, élaboré sur la base des données du RAVEC, n’est pas bouclé. Pour le Colonel NTjo Bengaly, chef du Bureau du fichier électoral, pour qu’il soit prêt (ce fichier électoral), il faudra qu’il soit revu et corrigé au plus tard fin juin. Et que tous les moyens (matériel, financier…) soient mobilisés.

Le Parena, parti d’opposition, par la voix de son Secrétaire général Chargé des élections et des élus, Mr. Dajié Sogoba, s’inscrit dans cette démarche. C’est-à-dire, boucler le fichier électoral d’ici fin juin. Si cela n’est pas effectif, le Parena en tirera toutes les conséquences, ajoute son chargé des élections.

La question du fichier électoral préoccupe les Maliens de façon générale. Sous l’initiative du Parena, un atelier de concertation, regroupant, des organisations de la société civile, des représentants des confessions religieuses, de partis politiques…, s’est tenu le 23 avril dernier au Centre international de conférence de Bamako. Il avait comme thème principal : « le processus électoral du Mali : que faire pour organiser des élections transparentes et crédibles dans les délais ? ». La rencontre avait abouti à la création d’un cadre de concertation dénommé « Alliance pour des Elections Régulières et Transparentes (Apert) ». Cette alliance se propose de rencontrer les acteurs engagés dans le processus électoral. Afin de trouver les meilleurs moyens d’aller à des élections apaisées, libres et transparentes.

En attendant, le gouvernement multiplie les rencontres avec les partis politiques. L’objectif étant de trouver une solution acceptée par tous. Au niveau de la Délégation Générale aux Elections (DGE), dirigée par le Général Siaka Sangaré, on réfléchit sur l’utilisation du fichier biométrique tiré du RAVEC. Bien que cela puisse coûter cher (économiquement parlant), Siaka Sangaré croit que c’est la voie idéale pour des élections transparentes. Mais c’est le temps qui manque le moins. Les moyens matériel et financier, aussi. Mais pour le Chef de la DGE, partout où le fichier biométrique a été expérimenté, il s’est posé un problème de délai.

Si la DGE et le Ministère de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales (MATCL) parlent le même langage, pour ce qui est de l’expérimentation du fichier biométrique, la classe politique, elle, reste sceptique. Elle s’interroge, surtout, sur le retard pris par l’Etat dans la confection d’un fichier électoral fiable. Ils (partis politiques) sont nombreux à réclamer un nouveau fichier électoral. Ils sont, aussi, nombreux à réclamer que le calendrier électoral soit respecté.

Entre le marteau et l’enclume, l’Etat se bat pour relever le défi : organiser des élections crédibles dans les délais constitutionnels. Les concertations ont lieu presque chaque jour. Et le gouvernement espère trouver, d’ici là, une solution consensuelle qui sauvera le processus électoral. Et, du même coup, le Mali d’une crise post-électorale.

Rodrigue

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