Le changement au Mali doit commencer par une communication réelle des actions et de la vision gouvernementales. Tous les problèmes sociaux de ces dernières années survenus dans notre pays sont consécutifs aux manques de communication. En matière de communication, un fossé a toujours existé entre les gouvernants et les gouvernés : ils n’ont jamais été à la même longueur d’onde concernant la réalité des affaires importantes du pays. Ce qui fait que certains intellectuels mal intentionnés profitent de l’ignorance de plus de la moitié de la population pour semer la confusion. Ainsi, d’autres se livrent à toutes sortes d’interprétations.
Même s’il n’y a pas lieu de polémiquer autour de la feuille de route de la transition, il revient aux autorités compétentes d’œuvrer pour un changement exemplaire dans le déroulement des événements du pays, mais aussi de changer les mentalités. Mais tout cela doit se faire autour d’une large communication autour du document, car l’avenir du pays en dépend. A cet effet, les populations ne doivent pas être ignorées car bien que ladite feuille de route ait été appréciée par les hauts responsables, ces populations n’en saisissent pas tous les contours. Par ailleurs, il ne suffit pas aussi de donner des explications aux seuls responsables politiques et de la société. La communication doit se faire dans les rues, les villes et même les villages. Dans un pays où l’ignorance pèse sur les populations et où certains intellectuels jouent sur la compréhension des citoyens, une meilleure communication est le seul moyen d’éradiquer l’intoxication.
Depuis l’adoption de la feuille de route de la Transition par les députés, la Présidence de la République est en train d’appeler les différentes communautés à la tolérance et au dialogue. Cependant, certains députés de l’Assemblée nationale avaient fait preuve de retenue concernant ledit document : en effet, ils avaient proposé d’y apporter des amendements avant de l’adopter. Mais on ne sait pas si ces points de discussions ont été revus par le gouvernement. En tout cas, le peuple n’en sait rien. A présent, le Président Dioncounda Traoré a la main libre pour assumer ses responsabilités sans la pression des putschistes et de leurs alliés. Par ailleurs, il est nécessaire de circonscrire les tares et de combattre le laxisme afin d’élire un nouveau Président issu des urnes. Le nouveau Malien doit se façonner à partir de la Transition. Ce sera l’occasion, pour les nouvelles autorités, d’inscrire leurs noms en lettres d’or dans les pages de l’histoire du pays.
Oumar Diakité
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