Femmes et postes électifs : Le mauvais exemple malien

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Au Mali, selon le dernier recensement général de la population et de l’habitat, notre pays compte environ 14 517 176 habitants dont 51, 2% de femmes qui  représentent 32, 7% de la population active. Malheureusement, elles restent sous représentées aux postes électifs. Une anomalie à corriger  lors des prochaines élections dans notre pays qui est à la traine dans ce combat.

Selon le bulletin statistique de 2009 du CNDIFE/MPFEF, la situation des postes électifs occupés par les femmes se présente comme suite : sur 147 députés à l’Assemblée nationale, il n’y a que 15 femmes contre 132 hommes ; sur les 703 maires, seulement 8 sont femmes contre 695 hommes ; en ce qui concerne les 10 774 Conseillers communaux, il y a 927 femmes contre 9 847 hommes. Sur tout autre plan, parmi les 32 conseillers de l’Assemblée permanente de la chambre d’agriculture du Mali (APCAM), il n’y a que 3 femmes contres 29 hommes ; sur les 30 conseillers à la Chambres consulaire des métiers, seulement 3 places sont occupées par les femmes contre 27 places occupées par les hommes ; et enfin, parmi les 75 conseillers nationaux il n’y a 6 femmes contre 69 hommes.
Des chiffres qui réaffirment les injustices dont sont victimes les femmes dans les partis, d’où choix du thème de l’ édition  2011 de la journée panafricaine des femmes qui voulait tirer la sonnette d’alarme sur la faible représentativité des femmes dans les instances de prise de décision, un dysfonctionnement pour toute véritable démocratie et un handicap à la gouvernance démocratique, politique et économique.

Le thème national de la 49ème édition de la journée panafricaine des femmes : « Accès des femmes aux postes électifs : défis, enjeux et perspectives » et  thème régional « Après 49 ans d’existence de l’OPF, quelle est la contribution des pays membres pour réduire la mortalité maternelle et infantile, ainsi que le VIH/SIDA » au centre du dimanche 31 juillet dernier au Centre international de conférence de Bamako (CICB), sous la présidence de la première dame, Mme Touré Lobbo Traoré, non moins présidente de la Fondation pour l’enfance, en présence du Premier ministre, Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, du ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Dr Konaré Mariam Kalapo, la présidente de la Fédération des communautés africaines, Mme Camara Adja Aichatou, la représentante de la Secrétaire régionale de l’Organisation panafricaine des femmes (OPF), Mme Kama Sakiliba  sans oublier les nombreuses femmes qui sont venues soutenir leur cause tout en donnant un éclat particulier à la cérémonie. Cette célébration de cette journée consacre le courage et la déterminante volonté de la lutte d’une minorité de femmes pour l’émancipation de toutes les femmes africaines.

Pour les femmes, le concept de parité, de par le fait qu’il propose une égalité à part entière entre hommes et femmes, apparait comme une des solutions appropriées pour résoudre cette question de la participation et de la représentativité des femmes dans les instances politiques et de décisions. Cette exigence doit être traduite par tous les gouvernements par l’adoption d’une loi sur la parité hommes/femmes dans les instances de décisions électives, et cela en vue de se doter d’un outil de travail ayant pour finalité la présence des femmes dans les instances de décisions. Malheureusement, les femmes maliennes se battent encore pour l’obtention du quota, au moment où certains pays de la sous région ont adopté le principe de la parité et ceci conformément aux engagements pris par les chefs d’Etats et de gouvernements de l’Union africaine à travers la déclaration solennelle sur l’égalité entre les hommes et les femmes à Addis Abeba en juillet 2004. Pour cela, des mesures urgentes s’imposent afin d’envisager des perspectives d’amélioration pour la participation et l’accès des femmes aux postes électifs. 
Bintou Danioko

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