Femmes dans les sphères de décision : Une coalition pour le genre met la pression sur Dioncounda

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C’est une coalition composée de nombreuses associations, d’hommes et de femmes issues de la société civile, des partis politiques ainsi que de personnalités indépendantes, sensibles au genre, recherchant la paix, la sécurité et la stabilité au Mali, qui vient d’adresser une lettre au président de la République par intérim, Pr. Dioncounda Traoré, pour lui faire part de ses exigences.

Les membres de cette coalition étaient le samedi 30 mars 2013 face à la presse au centre Aoua Kéita pour parler de cette lettre. Chaque catégorie d’associations ou d’ONG était représentée. Au présidium, on notait, entre autres, Mme Adja Mafounè Sangaré pour les organisations confessionnelles, Mme Dembélé Oulématou Sow au compte des ONG et associations de masse, Mme Dramé Mariam Diallo pour les ONG et associations de jeunesse, Mme Sidibé Aminata Diallo au compte des femmes politiques, Mme Bouaré Bintou Samaké pour les ONG et associations de droits de l’Homme et de la démocratie, etc.

Le contenu de la lettre a été porté à la connaissance des hommes de médias par la porte-parole de la coalition, Mme Dramé Mariam Diallo. Dans cette missive envoyée à Dioncounda le 27 février 2013, la Coalition pour la participation des femmes dans les sphères de décision (CPFD) demande au président de la République, chef de l’Etat : l’implication effective des femmes dans le processus de gouvernance démocratique du Mali en général ; un nombre plus important de femmes au sein des organes et instances de la transition ; l’accélération de la mise en œuvre de la politique nationale genre ; la mise en place effective et diligente du Conseil supérieur de la politique nationale genre créé auprès du Premier ministre en décembre 2011.

On note aussi dans les doléances, l’adoption d’une loi sur la parité dans les postes électifs et un quota de 30 % pour les postes nominatifs ; la nomination d’une femme au poste de Médiateur de la République ; la dynamisation des cellules genre créées auprès des différents départements ministériels ; la création de cellules genre auprès du président de la République, du Premier ministre et des autres institutions de la République ; la nomination d’une femme comme présidente de la Commission nationale de dialogue et de réconciliation.

Pour la porte-parole de la Coalition, l’heure ne doit plus être aux discours, il faut matérialiser la volonté politique.

A en croire la présidente du Groupe pivot/droits et citoyenneté, Mme Coulibaly Nana Sissoko, “toutes les révolutions ont été déclenchées par les femmes au Mali. La preuve, c’est de Kati avec les femmes de camps militaires, qu’est partie la révolution qui a abouti à la crise actuelle. Les femmes sont les premières victimes de cette crise et elles ont été les premières à demander le 28 mars 2012, le retour à l’ordre constitutionnel”.

“Les femmes ont joué un très grand rôle au moment de la crise en faisant libérer celles qui étaient emprisonnées par la junte. Elles ont réussi à faire asseoir les hommes pour s’entendre chez les familles fondatrices de Bamako”, dira de son côté la représente de l’Union nationale des femmes musulmanes (Unafem), Mme Adja Mafounè Sangaré.

Abdoulaye Diakité

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2 COMMENTAIRES

  1. On s’en fou de l’Union nationale des femmes musulmanes (Unafem).

    Le Mali est un pays laïc!

    Pourquoi ne pas demander la parité total 50/50 au lieu de 30% SEULEMENT pour les femmes? Comme le dit si bien ALTO plus haut, il n’y a pas un problème de genre au Mali, il y a des citoyens un point c’est tout. Il faut des “compétences avérées” pour des postes dans la directions des affaires du pays.

  2. Je suis pour l’égalité des chances et contre toute forme de discrimination à l’égard des femmes. Au Mali, la Constitution accorde les même droits aux femmes et aux hommes. La Constitution ne reconnait pas de discrimination basée sur le sexe. Tous les Maliens naissent égaux en droit. Cependant, je crois, qu’il ne faudrait pas partir d’un simple constat que les femmes sont minoritaires à certains postes de décision pour les y bombarder sans compétences avérées. le combat d’arrière-garde que ces dames voudraient actuellemnt mener aurait du avoir lieu au moment où les Barbus maliens se sont soulevés contre le code de la famille qui leur octroyait un droit égalitaire, au motif que c’est contre les lois de Dieu. Paradoxalement, nos soeurs sont restées muettes comme des carpe, emmenant ainsi le Prince du jour à faire remanier le fameux code de famille. Je pense que le principe de l’égalité des droits homme-femme doit commencer par la cellule familiale avant d’atteindre les institutions.

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