Avec l’organisation d’un atelier sur la sécurité, la stabilité et le développement dans l’espace sahélo-saharien, qui s’ouvre ce matin, les opposants de 2007, regroupés au sein du Front pour la Démocratie et la République (FDR), veulent faire d’une pierre deux coups.
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Primo, ils entendent se démarquer de l’ex-COPPO de 1997, qui se caractérisait par des marches et meetings de protestation et par du radicalisme pur et dur. Pourquoi?…
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Secondo, ils comptent prouver à l’opinion que le FDR est un groupement politique uni, soudé et solidaire. Pourtant, à la regarder de près, cette cohésion n’est que de façade. Pourquoi et comment?…
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Durant toute la présidence d’IBK à la tête de ce regroupement de circonstance -créée le 25 février dernier, avec tambours et trompettes, par des “aigris politiques” (le qualificatif vient d’eux-mêmes), le FDR ressemblait plutôt à une carcasse vide.
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En sursis d’un procès pour corruption -puisque toute la lumière n’est pas faite sur le dossier CNOSAF-, Tiébilé Dramé était donc la personne la seule mieux indiquée par remplacer Ladji Bourama à la tête du FDR, surtout qu’il en “bavait” d’envie, selon un de ses détracteurs.
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A défaut d’une immunité parlementaire, il tenait à s’assurer une certaine quiétude, convaincu surtout qu’en tant que président du FDR, un regroupement qui se réclame de l’Opposition, on n’osera pas s’attaquer à lui. Le contraire aurait servi d’alibi à ces opposants de 2007 pour tirer à hue à dia sur le régime en place.
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Et depuis qu’il est confirmé à la tête du FDR, le “Bélier blanc” en chef s’agite, confondant vitesse et précipitation, parfois même se donnant l’image d’un novice politique. Cela est tellement vrai que sa présidence du FDR semble aujourd’hui tomber dans un paradoxe entre radicalisme et modération.
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La confusion est telle que les responsables de certains partis membres du FDR se trouvent du coup embarrassés. C’est le cas, présentement, de Ibrahim Boubacar Kéïta du RPM, et de Mamadou “Blaise” Sangaré de la CDS.
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On se souvient que lors de la cérémonie d’investiture du Président de la République , Amadou Toumani Touré, deux tenors du FDR avaient refusé d’y assister, pendant que deux autres, dont IBK, y étaient présents.
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Parmi ceux qui ont boudé la cérémonie, il y avait un homme qui se ne s’embarasserait pas d’un quelconque principe, encore moins de la discipline dans un regroupement politique: Tiébilé Dramé. Ibrahim Boubacar Kéïta, alors président du FDR, l’aurait alors prié de venir à la cérémonie,… en vain.
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Mais ne voilà-t-il pas que sitôt à la tête du FDR, il remet déjà le couvert, contrairement au voeu de certains de ses camarades qui souhaitent plutôt voir aujourd’hui le regroupement afficher une position modérée. IBK, “Blaise”, et Soumeylou avaient-ils prévu ou exclu la possibilité d’un tel acharnement de la part de Tiébilé Dramé ?
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Pourtant, il faut reconnaître que le PARENA, quand il était encore du côté de la mouvance présidentielle, a toujours eu le mérite de faire sienne toute question engageant la nation. Même si, il faut auusi le dire, depuis ses déroutes électorales,Tiébilé Dramé s’y adonne avec un esprit revenchard, voire haineux.
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Cela est d’autant plus vrai qu’il suffit que le Président de la République pose un acte pour que Tiébilé s’adonne à coeur joie à ses critique acerbes, toute chose qui ôte à leur “opposition” son caractère constructif.
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Certes, les autres responsables du FDR aiment, eux aussi, la critique, mais la différence avec Tiébilé est qu’ils la font seulement en temps nécessaire. Avec de telles fanfaronnades de Tiébilé Dramé à la tête du FDR, IBK et “Blaise” peuvent-ils dormir tranquilles, puisque Alpha Oumar Konaré arrive ?
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En dépit de ses appels de pied à Alpha, lors de la mouvance des élections, Ladji Bourama n’a pas l’assurance du pardon de ce dernier, puisque malgré ses opérations de charme, Alpha n’a toujours pas répondu à l’appel de son ancien Premier ministre.
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Alpha est-il aujourd’hui prêt à pardonner celui-là même qui l’a qualifié de “traitre” ? C’est en effet le RPM d’IBK qui a accusé Alpha de vouloir modifier la Constitution à son avantage,… pour se maintenir au pouvoir, disaient certains gourous du parti.
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En effet, les cris de“ haro sur le baudet” lancés à l’ancien Président de la République l’avaient tellement marqué qu’il lui serait difficile d’y mettre un trait et de faire comme si de rien n’était.
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Quid de “Blaise” Sangaré ? La CDS n’a jamais fait partie d’un gouvernement. Aussi, dans ce petit parti en perte de repère politique aussi, on accuse Alpha d’être le vrai instigateur de cet état de fait.
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Si cela est vrai, pourquoi Alpha Oumar Konaré n’a-t-il pas voulu que Niaga Tembély soit entendu dans la rocambolesque affaire de la Caisse des Retraités du Mali ? Une affaire qui a conduit à l’arrestation de Mamadou “Blaise” Sangaré qui ne jouit, de nos jours encore, que d’une liberté provisoire.
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Par ailleurs, l’ancien Président arrive à un moment où “Blaise” a perdu son fief électoral de Bougouni. Quelle légitimité lui reste-t-il encore pour pouvoir envisager un partenariat avec Alpha et l’ADEMA ?
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Une cohésion de façade
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Tiébilé Dramé et ses camades du FDR ont beau fait de laisser croire que leur regroupement est soudé, les péripéties politiques de tous les jours prouvent le contraire. Au sein du FDR, il n’y a, ni plus, ni moins, qu’une cohésion de façade, parce que chaque parti membre vit ses propres problèmes qui n’engagent pas forcément les autres.
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D’abord, le PARENA de Tiébilé Dramé, qui est sous la ménace d’une cassure due à des conflits de leadership. Du fait même de la position radicale qu’il a adoptée depuis qu’il est tombé en disgrâce avec le régime ATT, le PARENA, de par son attitude un peu confuse, reste incompris dans le landerneau de l’Opposition.
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Le parti pouvait, par exemple, constituer le même groupe parlementaire FDR avec le RPM. Mais au lieu de cela, le PARENA a préféré solliciter l’apport d’un député RPM. Ce qui aurait mis le RPM et l’élu qu’on avait attribué au PARENA dans une passe difficile. Pour être conformes avec eux-mêmes, les Tisserands ont refusé la requête.
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Avec le ralliement de Mme Mariko Minata Sidibé, le PARENA pouvait soit constituer son propre groupe parlementaire, toujours en accord avec les principes du FDR, soit former un groupe commun avc le RPM.
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Mais au lieu de cela, les “Béliers blancs” ont voulu pactiser avec le parti SADI qui avait pourtant une idée fixe sur les frontistes : “Ils sont tous des gens douteux”, avait laissé entendre Mariko, lors des euphories des élections dernières.
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De deux choses donc, l’une? Primo, Tiébilé Dramé, en tant que président du PARENA, n’est pas le vrai leader du parti. Le chef serait alors Hamidou Diabaté, qui a négocié, à l’Assemblée nationale, avec le Dr Oumar Mariko du parti SADI, pourtant hostile au FDR. Surtout qu’il a été dit que Tiébilé Dramé s’est retrouvé au FDR contraint et forcé par Hamidou Diabaté.
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Secondo, si tel n’est pas le cas, le PARENA n’est pas loyal vis-à-vis de ses partenaires du FDR. Cela est tellement vrai que les réunions du FDR se tiennent au siège du PARENA, et en l’absence du Dr Mariko, bien que celui-ci soit partenaire du PARENA.
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Qu’en est-il de l’équation Soumeylou ?
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Emporté par l’ambition du pouvoir, l’ex-premier vice président de l’ADEMA s’est retrouvé au FDR avec sa “Convergence 2007” , après son combat sans honneur au sein de la Ruche. Si bien qu’aujourd’hui, on doute beaucoup de Soumeylou Boubèye Maïga.
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Mieux, la tournure des évènements est en passe de donner raison à IBK et camarades, qui ont toujours eu l’ultime conviction que Soumeylou retournera à l’ADEMA. Surtout que l’homme avait été très précis, par rapport au motif qui a prévalu à la création de “Convergence 2007” .
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Il l’a créée pour se présenter à l’élection présidentielle. Sa présence gênait déjà IBK et compères. Et depuis qu’on parle de plus en plus de son retour à l’ADEMA, cette gêne s’est transformée en désamour.
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Après tous ces constats, peut-on vraiment affirmer que le FDR est uni et solidaire ?
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