Fauteuil de président de transition : Un pouvoir compromis

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Dioncounda Traoré est le président de la Transition selon les dispositions de la constitution même après qu’elle ait été révisée à la saisine du PM de la transition. Son agression le 21 mai et les décisions souvent très critiques que le premier ministre, Cheick Modibo Diarra prend, compromettent son statut de chef de la toute première institution du Mali. Mais que vaut-il réellement ?  
Un coup de hasard ou un mérite qui résulte des dispositions de la constitution du Mali ? Dioncounda Traoré fut propulsé président par intérim  à la suite d’un coup d’Etat perpétré par des militaires de la garnison de Kati contre le régime démocratique du général ATT.
Son arrivée inattendue à la tête de cette première institution, dans la perspective d’un retour à l’ordre constitutionnel, avait suscité beaucoup de questionnements. Surtout de la part de ceux, qui, à la veille  du coup d’Etat, s’étaient vite et bruyamment ralliés aux putschistes. Mais que faire dès lors que sa chute dans le fauteuil était légale, répondant à une disposition constitutionnelle, rayonnant des éclats de   l’article 36.
Le président Dioncounda, du perchoir, après sa prestation de serment intervenu le 12 avril, s’installait ainsi dans un fauteuil brûlant, cachant mal ses inattendues, ignorant dans la foulée l’énormité des dangers qui pourraient le guetter.
Le premier croc en jambe sortira de la mauvaise interprétation, ou du moins la très mauvaise lecture dont ont fait les rédacteurs de l’accord-cadre qui n’ont vu de l’intérim que les quarante jours, ignorant qu’en consultant tout simplement la Cour Constitutionnelle, ils auraient pu éviter tout le Ko qui s’est déroulé. Mais non, dans l’absurde facilité, ils décidèrent de se revoir au terme des 40 jours pour décider de la suite.  La bêtise est venue du fait qu’ils (CEDEAO et le CNRDRE), ont ignoré la cour constitutionnelle qui aurait due être saisie en première instance pour éclairer toutes les lanternes. Et lorsqu’elle a été appelée au chevet de la république, la lumière a jailli.
Avant l’agression du 21 mai, elle a été approchée par le PM et sa conclusion est sans appel, même si l’avis a fini dans d’obscurs tiroirs de la Primature. Cheick Modibo Diarra, jouant sur la confidentialité du document en abusera au point de mettre la vie de son propre cousin à plaisanterie en danger. En le publiant conformément à l’orthodoxie, Cheick Modibo Diarra aurait évité au pays le drame qui a failli plonger tout le reste du pays dans des horreurs que seul le Rwanda a jusqu’ici connu en temps normal sur le continent. Mais pourquoi Cheick Modibo et pourquoi pas Dioncounda lui-même pour interroger la Cour Constitutionnelle sur la suite à donner ?
Au terme des 40 jours, les maliens ne pouvaient que s’attendre à ce qu’ils ont vu le 21 mai, dès lors que les acteurs du camp des putschistes, forts du vide sciemment crée par le PM qui pourtant savait bel et bien, parce que fort de l’avis de la Cour, que Dioncounda devrait rester à Koulouba jusqu’à l’élection d’un président démocratiquement élu, pouvaient agir à tout moment. Ce qui devrait arriver, arriva.
Cette agression déterminait  le premier indice que le président n’a pas la main mise sur l’armée et qu’il n’a pas d’aura au sein de la population.
Il s’envole pour Paris où il a subi des traitements. Là, Beaucoup  pensaient qu’il allait rendre sa démission. Loin s’en faut trois mois plus tard, il revient requinqué avec une inédite proposition qui absorbe toutes les composantes  de la nation. Mais cela aussi s’est heurté à un obstacle qui aujourd’hui laisse couler beaucoup de salives : le premier volet de ces propositions qu’est le gouvernement, suscite tant de polémiques. On se pose la question jusqu’où un vieillard de plus 70 ans pourra bien nous conduire ?
Boubacar Yalkoué

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2 COMMENTAIRES

  1. Le problème du Mali est bien connu, il s’agit du lâche coup d’état du 22 Mars 2012 et surtout la nomination de Cheick Oumar DIARRA comme premier Ministre et depuis les choses se sont empirées.
    Les Américains savent très bien qui sont le capitaine SANOGO et le Premier Ministre, tous deux sont friands de l’alcool et des fesses, voila pourquoi le mali s’effondre car leurs attitudes ne sont pas compatibles avec les religions maliennes. En cela il faut regretter le soutien de Mohamedou DICKO du HCI à ces deux farfelus.
    Tenez vous bien, Le capitaine SANOGO à été renvoyé du prytanée militaire pour insuffisance de niveau, le lieutenant KONARE a échoué à son brevet de para , quant à l’adjudant Seyba DIARRA il a été renvoyé du régiment para pour indiscipline, voila les trois soulards qui veulent diriger notre armée; Mais que non non et non .Mais dans les jours à venir la donne va changer car le Capitaine SANOGO sera poursuivi par la CPI

    • qui te dit que les Americains aussi ne sont pas friand de l’alcool et de fesses? Tu n’as pas vue comment la charia fait si peur aux Americains et à beaucoup de Maliens d’ailleurs.

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