A l’ouverture des travaux, le président du parti, Choguel Kokala Maïga, s’est prononcé sur des questions d’intérêt national, dont la sécurité, la réconciliation, l’éducation, l’économie… Il a prôné le sursaut national…Reportage.
Le 09 janvier 1995, le Mpr était porté sur les fonts baptismaux. 20 après, l’heure est à l’évaluation du chemin parcouru et de dégager les perspectives. C’est en cela que s’est attelée la centaine de délégués du parti, venus de toutes les régions du Mali. Déjà à l’ouverture des travaux, le président donnait le ton, en retraçant les grandes lignes de l’existence du Mpr. Il résume les 20 ans du Mpr en trois étapes : l’étape de la lutte pour la reconnaissance et le droit d’exister ; celle de l’opposition et de la tentative d’isoler le Mpr ; et enfin l’étape de la participation aux gouvernements et aux institutions. La première, particulièrement difficile pour le parti, a vu mobilisés les militants pour privilégier l’unité nationale autour de l’essentiel, à savoir l’édification du Mali nouveau. La seconde, qui a durée sept ans, n’a pas été moins rude. Cependant le parti a su rester débout, et ses militants (préparés à vivre les moments difficile) avec. Et «rapidement, lorsque les circonstances l’ont permis, nous l’avions dépassée » affirme Choguel Maïga. Ainsi, en 2013, à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle, les « patriotes » ont choisi de s’aligner derrière IBK qui sera largement élu à la tête du Mali, avec près de 77%. Depuis, « nous le soutenons en alliance avec de nombreuses formations politiques » dit-il.
Que dire de l’Etat de santé du parti ? Selon son président, au sortir des dernières élections électorales, le parti s’est retrouvé avec des résultats en-deçà des attentes. Cependant, Choguel estime que ces consultations, qui furent utiles à plus d’un titre, ont permis d’établir la carte politique du parti, en distinguant les localités où il bénéficie d’une forte implantation et les localités où des efforts d’implantation sont encore à mener. Ainsi, il a invité les uns et les autres au boulot et de trouver, d’ore et déjà, une « stratégie électorale » permettant d’engranger aux élections communales et régionales prochaines, des succès conformes à la réalité sociologique du parti.
Crise au nord, réconciliation, l’école…
Concernant la vie de la nation, Choguel et son parti assurent avoir suivi et apprécié avec beaucoup d’attention les actions entreprises par le président de la République. Et se sont aussi prononcés sur toutes les questions brûlantes. Qu’il s’agisse de la crise au nord, de la réconciliation nationale, du binôme « sécurité et développement », de la décentralisation ou de l’école, aucun sujet d’intérêt national n’a échappé à l’analyse du parti. Allant au-delà de la simple reconnaissance des difficultés que vit notre pays, le Mpr, dans son analyse, se veut constructif avec des propositions pour refaire du Mali un pays avec qui il faut compter dans le concert des nations. Pour qu’il en soit ainsi, Choguel préconise que « nous nous retrouvions autour des idéaux qui fondent toute nation véritable, que nous donnions forme et densité pérennes au vouloir-vivre ensemble ». Or, rappelle-t-il, le pays est confronté, depuis 1963, à une forme d’irrédentisme qui annihile tout effort de développement dans les régions de Gao, Kidal et Tombouctou. A cette situation, différentes raisons (la mauvaise gouvernance, la marginalisation, l’inexistence de relations entre le nord et le sud…) sont avancées pour expliquer des velléités séparatistes. Des raisons pour le moins fallacieuses et qui ne résistent à aucune analyse digne du nom. En effet, explique l’orateur, avant la conquête coloniale, Arabes, Touaregs et Négro-africains ont vécu ensemble, au sein des creusets étatiques que furent les empires du Ghana, du Mali…
En dépit de ces réalités, des négociations sont, aujourd’hui, engagées à Alger afin de résoudre le problème. Certes, la décision finale appartient à l’autorité centrale, mais le Mpr, qui a minutieusement étudié les accords précédents avec les groupes armés, nourrit un vœu : celui de voir « l’Etat s’assumer ». Comment ? Que tout ce qui porte atteinte à l’unité du peuple malien, à l’intégrité de son territoire, à l’égalité entre citoyens du même pays, soit exclu. Et que notre armée nationale soit doter de moyens lui permettant d’assurer la sécurité des populations, tant à l’intérieur qu’aux frontières du territoire national. A cet égard, le Mpr a apprécié avec force le choix du président de la République de faire adopter une loi de programmation militaire et d’en financer l’exécution.
Choguel estime qu’Alger ne sera pas un succès si, par delà les dispositions du document final qui sera signé, « nous ne réussissions pas la réconciliation nationale ». Chose tant nécessaire, s’il est vrai que « la nation divisée contre elle-même, si grande soit-elle, est promise à être ruines ».
Se projetant au-delà de la situation de crise, qui offre l’opportunité de partir sur de bases solides, Choguel Maïga a partagé sa vision relative au développement économique et social du Mali. Dans une claire explication, il a mis en garde contre ce qu’il appelle « les effets pervers de la globalisation » qui, contrairement à la mondialisation, sous-tend une intégration disloquant les mécanismes préservant la souveraineté nationale. Aussi, « il nous appartient d’éviter la confusion entre croissance et développement » dit-il. Le développement suppose la satisfaction des besoins primaires des populations. Et il doit se traduire par la prise en compte de tous les secteurs, notamment l’agriculture, l’élevage et la pêche. Ainsi, le Mpr apprécie la décision du président de faire porter la part du secteur du développement rural à 14% du budget national.
Choguel Kokala Maïga a aussi évoqué la question de la décentralisation. Un processus certes louable, mais qui, après des années de pratique, reste assujettie à d’énormes handicaps. Le bilan ? Il est jugé maigre, voire très maigre par le Mpr. Ainsi, il exhorte à la correction des ratés « dus à l’enthousiasme et à préciser des préalables, des objectifs et des moyens ». Des ratés qui découlent essentiellement du découpage administratif qui a défini les contours des communes, précise le président du parti.
L’école aussi, de l’analyse de Choguel Maïga, souffre des conséquences d’actions menées à la hâte. Aujourd’hui, elle a cessé d’être la pépinière où se forme la relève. « Il faut la restaurer dans cette vocation ». Pour cela, le Mpr a proposé des recettes.
Issa B Dembélé
Franchement, c’est le sursaut National qui manques au Mali, en plus de la cohésion sociale.
Il vide d’abord ses poches, ensuite on irait ensemble au sursaut!Il ne surtautera pas avec nos sous Nous ne sommes pas dupes!
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