Face au public: Dioncounda Traoré face à son incroyable défi

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La communication présidentielle reste à définir. C’est une impression confirmée par la vision d’ensemble, et c’est l’une des clés pour comprendre la confusion actuelle dans le landerneau politique.

Le roi de France ne venge pas les injures du prince d’Orléans, dit une sagesse populaire. Le Président Dioncounda Traoré n’aura pas à répondre de l’insoutenable légèreté de propos d’un Colonel, même s’il se nomme Y. Traoré. Bonne nouvelle : le froid politicien que l’on voit dans le Pr Dioncounda Traoré est humain. Et il fait des fautes. Au plus haut de nos écoutes sur le terrain, le Président Dioncounda Traoré ne semble pas provoquer l’enthousiasme, même parmi certains sympathisants de sa cause. C’est tout juste si, par les temps qui courent, il suscite encore la curiosité des passants. Et comme pour se le rappeler, c’est bien lui qui avait laissé entendre un jour qu’il ne serait jamais le problème. Etait-ce une première dans le bêtisier politique ? Par sûr. Ce qu’il y a, c’est cet enchainement, pas évident du reste, avec le décalage politique qui court. La palette communicationnelle de la Présidence de la République par intérim ne s’étant pas étoffée, le titulaire du poste ne peut prétendre écœurer la concurrence. Pourtant, cet homme a une arme politique depuis bientôt 20 ans : sa faculté à maintenir un dialogue dans toutes les positions, toutes les situations. Seulement voilà, on attend le tour de chauffe de sa cellule communicationnelle, si tant est qu’elle existe.

L’heure n’est-il pas de réunir tout le monde en une seule Présidence avec un seul but ?

Commençons par interroger pour savoir s’il y a une procédure de sélection établie et efficace pour le contact avec le grand public. Et c’est là qu’on voit une crise de leadership que même les comités centraux de nos partis politiques n’arrivent pas à résoudre. Ceux qui ont rencontré le Président vous diront qu’il a une remarquable capacité d’écoute. Si fait. Est-il seulement pro-réactif ? Il ne sera pas inutile de revenir un jour sur ses derniers entretiens à Koulouba avec le nouveau Monsieur Sahel français. Est-ce le même jour que ce dernier et l’émissaire de Dioncounda Traoré sont partis à Abidjan ? Comment se fait-il que ce qui n’avait pas encore été dit sur nos antennes nationales, l’extérieur s’en soit saisi pour jouer aux gorges profondes ? Ici, c’est la réaction de Dioncounda Traoré qui nous étonne quand on apprend de lui, selon nos sources, qu’il n’a jamais demandé à qui que ce soit de faire cas de sa correspondance à la présidence de la CEDEAO, comme cela l’a été. Dans cette affaire, il veut le principe de la subsidiarité. Avec la manière ? Nolens volens, le Président doit savoir ce  qui lui en coûte ses « saillies » de l’extérieur, en termes d’images. Toutes ses critiques visent moins sa stratégie que sa personnalité. Et pourquoi est-ce, encore une fois, sur les antennes extérieures qu’on apprendra un jour que l’aigle (notre armée) a pris son envol ? Il y a autre chose avec ce déficit de connaissance des plus proches collaborateurs du Président Dioncounda Traoré. Qui a son oreille parmi eux tous ? Qui sont les « Dioncounda’boy’s » ? Doit-il engager des organisateurs pour tester son image et adapter sa communication ? Jusqu’à présent, on pense qu’on a passé trop de temps à relever les impairs de la communication primatoriale. M  ais quid de Koulouba ? Ces quelques jours, nous avons entendu un nom avancé, mais qui, à ce jour, attend toujours sa confirmation à ce poste. Il y a près de deux semaines qu’Ousmane Sy attend donc. Il y a sans doute un pas de deux entre les deux hommes de la Ruche, mais pour l’heure, le Président Dioncounda Traoré fait cavalier seul. Il lui avait été demandé de peaufiner un canevas de travail, une mise en perspective de relations de travail. Mais l’homme attend, l’arme au pied. Alors, questions : sur les brisées de qui va-t-il marcher ? Pourra-t-il jouer ce rôle central au Secrétariat général en étant capable de donner la direction et la cohérence ? Aura-t-il un allié providentiel en la personne du Médiateur de la République actuel, M. Sissoko, qui ne se place pas sur le même plan que lui ? En appellera-t-il à d’autres compétences ? Les Maliens, quant à eux, sauront bientôt ce qu’il faut attendre du « jeu collectif » de la CEDEAO dans nos problèmes internes. De la résolution de cette crise imposée par le souffle du vent chaud venu du Nord dépendra pour longtemps la suite de nos relations. Le Président Dioncounda  Traoré reste lui saisi…

S. Koné

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2 COMMENTAIRES

  1. NE PAS SE TROMPER DE COMBAT, LA CEDEAO ÉPAULE LES MALIENS POUR ASSUMER LEUR SOUVERAINETÉ ET LEUR CITOYENNETÉ

    Bonjour,
    Après la lettre envoyée à la CEDEAO par le Président de la République du Mali par Intérim, certains Maliens se posent des questions et ont l’impression que la CEDEAO va leur arracher une partie voire toute leur souveraineté et/ou faire la guerre à leur place.

    Certainement pas, la CEDEAO ne veut pas arracher aux Maliens leur souveraineté, ni faire la guerre à leur place.

    Le Mali appartient aux Maliens, la CEDEAO en est consciente, c’est pourquoi, la CEDEAO a accepté le gouvernement d’union nationale qui a été constitué au Mali sur proposition du Premier Ministre, Cheick Modibo Diarra, et validation du Président, Dioncounda Traoré.

    Concernant la lettre envoyée à la CEDEAO par le Président, compte-tenu de la crise Malienne, après avoir mis en évidence l’urgence d’une action concertée et coordonnée du Mali, de la CEDEAO et de la communauté internationale, elle demande une aide à la CEDEAO dans le cadre du recouvrement des territoires occupés du Nord et de la lutte contre le terrorisme.

    Cette aide concerne principalement le renforcement des moyens logistiques et des capacités antiterroristes, l’appui par une police scientifique pour une guerre électronique, le soutien et l’appui aérien aux forces de défense et sécurité du Mali, la sécurisation et le contrôle des villes conquises, l’acheminement de l’assistance humanitaire et un détachement de liaison avec la MICEMA qui pourrait être déployé au sein du centre de coordination des opérations de sécurisation des institutions de transition du Mali.

    Ainsi, avec ou pas l’usage de la négociation, l’aide souhaitée convient pour une guerre directe que pourrait mener les forces de défense et sécurité du Mali avec une sécurisation des villes conquises faite par la CEDEAO mais aussi pour une guerre informationnelle (guerre électronique axée sur des renseignements vérifiés et sécurisés et sur une police scientifique) telle que je la propose.

    Dans tous les cas, les forces de défense et sécurité du Mali SERONT DEVANT ET PILOTERONT les opérations sur le terrain avec une sécurisation des villes conquises qui sera assurée par la CEDEAO/UA/ONU.

    Alors, que veulent certains Maliens qui s’opposent à cette proposition du Président ou à celle de la CEDEAO ?

    La lettre du Président laisse la liberté de choix au Mali pour l’opérationalisation sur le terrain. C’est donc aux Maliens que revient la lourde tâche de faire le choix entre la guerre directe avec ou sans négociation préalable, la négociation et une guerre informationnelle (plus précise) telles que je les propose ou toute autre combinaison.

    A la manière de ce que dit le Président Obama, aux Américains, c’est, maintenant, aux Maliens de faire le choix définitif pour transformer l’espoir en opportunités pour libérer le Mali, pour le développer durablement et pour générer le bien-être pour tous.

    COMPTE-TENU DE LA SITUATION, LES MALIENS N’ONT PAS LE DROIT DE SE TROMPER DE COMBAT, QUI NE DOIT PAS ÊTRE CONTRE LE PRÉSIDENT OU LE GOUVERNEMENT DE TRANSITION OU CONTRE LA CEDEAO OU LA MÉDIATION.

    LES MALIENS DOIVENT FAIRE LE BON CHOIX POUR PRENDRE EN CHARGE, DANS L’UNITÉ, LEUR PROBLÈME COMMUN.

    Pour ce faire, la participation et l’engagement de tous, ainsi que le fait de prendre leurs responsabilités et assumer leur citoyenneté sont indispensables.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    EXPERT TIC ET GOUVERNANCE
    E-mail: Anasser_AgRhissa@yahoo.fr

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