Face à la nouvelle loi électorale… L’opposition opte pour la rue

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Face à la nouvelle loi électorale… L’opposition opte pour la rue

Les partis de l’opposition ont réussi selon toute évidence une démonstration de force la matinée du Samedi 1er octobre. Leur appel  à la mobilisation, à coups de battage médiatique la vielle, a été largement entendu. Il s’est concrétisé par une grande convergence autour de revendications comme la tenue des assisses d’entente nationale, entre autres slogans brandis par les manifestants tout le long de leur itinéraire, sous le vocable de ‘’Marche pour le Mali’’. Mais avec en toile de fond, il y a surtout cette bataille de sursis à la loi nouvelle électorale attaquée devant la Cour constitutionnelle.

Annoncé pour démarrer à 8 heures, c’est finalement deux heures plus tard, précisément à 9 H 45 mn, que la foule a convergé en masse assez compacte pour que les amarres soient larguées Place de la Liberté. C’est de là, en effet, que les manifestants ont commencé à battre le pavé et longé l’avenue Mamadou Konaté et la Place OMVS avant de rallier la Bourse du Travail. Tout le long du trajet, la foule a scandé ce qu’elle présente comme un ‘’ras-le-bol’’ du peuple face à la situation.

Les composantes de l’opposition ont affiché complet à travers des célébrités bien connues du public. On dénombre l’incontournable chef de file, Soumaila Cissé et Mamadou Hawa Gassama de l’URD, Modibo Sidibé des FARE, Djiguiba Keita PPR du Parena, Mamadou Sidibé (PRVM), Nouhoum Togo du PDES ou encore Seydou Diawara du PLA, etc., la liste est loin d’être exhaustive.

Sous l’œil  vigilant d’une puissante armada, soit plus de 300 éléments des forces de l’ordre, la longue procession a finalement a atteint la Bourse du Travail où elle a été chauffé à blanc plus d’une dizaine de minutes par le Chef de file de l’opposition.

Dans le message très critique qu’il a livré, Soumaila Cissé estime que le  régime actuel n’a rien compris de la situation qui prévaut dans le pays. Il déplore en effet que les alertes et dénonciations de l’opposition soient chaque fois accueillies par du «mépris» et de la «diffamation publique» de la part des plus hautes autorités. Pour galvaniser davantage l’audience qui lui était toute acquise, le président de l’URD a singulièrement pointé le curseur sur ce qu’il présente comme trois années  d’impuissance et d’immobilisme du régime devant les préoccupations les plus urgentes et prioritaires des Maliens : du retour de la paix et de la stabilité au Nord-Mali à l’équipement de l’armée en passant par les préoccupations brûlantes comme l’emploi des jeunes, entre autres. Face à tous ces défis, estime-t-il, le désespoir du peuple est exacerbé par une grande incertitude quant à vaincre les difficultés quotidiennes qui assaille le pays ainsi que les risques de partition du pays et de division du peuple.

Quant à conjurer le mal – qu’il attribue au passage aux tâtonnements et à la mauvaise gouvernance du pouvoir d’IBK -, l’Honorable Soumaïla Cissé pense que les Maliens n’ont de choix que d’aller au-delà des clivages politiques pour se mettre au chevet d’un pays qui souffre l’absence régalienne  à tous les fronts du service publique. Outre que l’autorité de l’Etat est en lambeaux, sa présence, a laissé entendre le chef de fil de l’opposition, est très peu perceptible visible aux niveaux de l’accès à l’eau, à l’électricité, à l’éducation, à l’emploi, ainsi que dans les secteurs de la sécurité et de la réconciliation nationale, etc.

Toutefois, l’intérêt pour le quotidien des Maliens ne fait guère ombrage à l’autre motivation de l’opposition : la grande polémique en rapport avec de la loi électorale. Après la tribune parlementaire, le sujet a derechef inspiré un torrent de dénonciations aux différents caciques de l’opposition.  A la suite du député Soumaïla Cissé, Modibo Sidibé est revenu à la charge pour prévenir que la polémique électorale est loin d’avoir atteint son épilogue. Et l’ex chef du Gouvernement ATT d’appeler aux concertations nationales qui, pour le président des FARE, marque un «nouveau départ» avec des institutions renouvelées pour une république nouvelle.

Des sources proches de l’organisation de la marche font état de cent mille manifestants ayant battu le pavé à l’appel de l’opposition, qui affiche une nette préférence pour la rue au moment où les pouvoirs montrent patte blanche avec une réceptivité déclarée au dialogue avec l’ensemble des composantes de la nation. En atteste la main tendue du chef de l’Etat que traduisent le cadre de concertation avec les acteurs politiques et le contenu assez expressif de son adresse à l’occasion de la Fête d’Indépendance. Toutes choses qui ne semblent point endormir l’opposition.

A KEITA

 

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