Face à la majorité présidentielle : SBM serait-il plus royaliste …?

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La toute première rencontre entre le nouveau Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, et la majorité présidentielle n’en finit pas d’alimenter la polémique. Selon les angles d’approche et d’appréciation, réserves et reproches n’ont de cesse de pleuvoir et le disputent aux approbations, une semaine après rencontre hors du commun à tous points de vue.
Prévue pour se tenir trois jours auparavant, le rendez-vous entre les composantes de la majorité et le nouveau chef du Gouvernement ne s’est finalement déroulé que mardi après-midi à la Primature où députés, ministres et dirigeants de la CMP ont paraît-il faiblement afflué. Ce qui n’a affecté ni la portée, ni la teneur, encore moins les enjeux d’un conclave qui aura tenu toutes ses promesses. Et, comme du temps de Moussa Mara à la Primature, le président de la CMP et le chef du gouvernement se sont âprement mais malicieusement disputés le titre de chef de la majorité. Il nous revient, en clair, que BocariTréta s’est montré intraitable, en imposant notamment l’observance de règles protocolaires qui lève toute équivoque sur la question. Il est ainsi revenu au président de la CMP, par exemple, de tirer les conclusions des échanges, tandis que le protocole préalablement établi prévoyait que le dernier acte de la série d’interventions des acteurs revienne au chef du Gouvernement. Doit-on rappeler  qu’une bisbille similaire avait opposé en son temps les caciques de la CMP au Premier ministre Moussa Mara, président comme SBM, d’une formation peu représentative au sein de la majorité présidentielle.
Mais à la différence du président de Yelema, c’est dans une atmosphère certes beaucoup moins bruyante mais à l’allure de guerre froide que le président de l’Asma-Cfp a passé l’examen de son premier contact avec ses partenaires de la CMP. Plus confortable que jamais dans la volonté de s’imposer comme plaque tournante du dispositif de réélection du président sortant, SoumeylouBoubèyeMaïga a mis à profit la rencontre du mardi pour partager sa perception des missions qu’il tient du président de la République et n’a point caché que sa raison d’être est d’organiser la réélection d’IBK en 2018. Et, une telle gageure ne s’accommode guère d’incertitudes, atermoiements et hésitations d’une composante quelconque de la majorité présidentielle, a-t-il déclaré sans ambages, avec à la clé un clin d’œil que nombre de composantes de la majorité présidentielle ont pris un audacieux ultimatum. Il est temps, en définitive, de clarifier les positions et les partis membres de la majorité disposent de jusqu’au mois Mars pour y réfléchir, leur a-t-il signifié en substance. Faute de quoi, a prévenu SBM, la configuration politique de l’équipe gouvernementale sera revue pour s’adapter aux besoins de la cause.
Depuis la semaine dernière, la tonitruante sortie du nouveau Pm suscite des interrogations sur la dimension réelle de ses attributs, pour qui sait qu’au Mali seul le chef de l’Etat a prise sur le changement d’équipes gouvernementales et que le rôle du chef du Gouvernement ne va guère au delà de la proposition de ministrables.
Et le président de la CMP, BocariTreta, a beau tenter de recadrer les propos du PM – en invitant notamment à conforter la position des soutiens du pouvoir au sein de leurs formations respectives -, les allusions du chef du Gouvernement ne pouvaient tomber dans une oreille de sourd à un moment où le débat de la candidature interne fait rage à l’Adema-PASJ. Dans les rangs de la deuxième force de la CMP, les mises en-garde du nouveau PM sont certes diversement accueillies. Mais d’autant qu’elle satisfait plus ceux qui rêvent d’affranchir l’Adema de la mouvance présidentielle, sa sortie est à l’origine de nombreux grincements de dents dans les rangs des tendances du Pasj acquises au second mandat d’IBK. Plus royaliste que le roi, s’insurgent certains, en rappelant que le président de la République, par deux fois au moins, avait ouvertement signifié qu’il n’est nullement dérangé par une candidature interne à l’Adema-Pasj. Il a notamment rassuré les ministres Adéma au lendemain de la retraite politique où la question s’était posée pour la première avant d’afficher une position similaire en recevant le Comité Exécutif à la veille du dernier remaniement ministériel. Et d’en déduire que son Premier ministre, sur cette question au moins, se trouve sur une longueur d’onde différente.

Abdrahmane Keita

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