Les partis politiques doivent reprendre les affaires en main ! A écouter ce qui semble désormais être une conviction chez le président du Rassemblement des Républicains, Amadou Sidibé, on est tenté de se demander quelle est cette nouvelle donne politique qui se dessinerait donc.
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L’argument qu’il nous brandit est le suivant : ATT est arrivé à son second mandat et ‘’ l’engouement des Indépendants ‘’ est en train de s’émousser. Comme s’il n’était lié qu’à la personnalité du seul Amadou Toumani Touré !
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Ils sont nombreux, dans le landerneau politique malien, à voir arrivée l’heure où les partis politiques doivent prendre leur revanche sur les Indépendants ‘’arrogants’’ et ‘’en perte de repères’’. Le Mouvement prétendument citoyen aura tout cultivé sauf la bonne graine citoyenneté dont le Mali a besoin. Heureusement qu’il a échoué dans la mise en œuvre de sa stratégie à fort relent opportuniste consistant à se maintenir à flot grâce à la réélection de ses principaux leaders au gouvernement.
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Il est évident qu’ATT ayant fait sa religion des motivations profondes des uns et des autres ne pouvait se laisser séduire par certains chants de sirène alors qu’il fait chaud au septentrion malien. Et s’il n’y avait que ça ! L’important est que le président de la République a fini par se rendre compte, malgré tous ces tintamarres, de son isolement face aux problèmes brûlants de l’heure. L’école, les grèves successives des syndicats, la hausse des prix des denrées de première nécessité et des hydrocarbures, la privatisation de la Cmdt dont aucun expert ne lui a encore exposé le meilleur schéma…
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Le week-end dernier, en dépit du financement octroyé dans le cadre du Millénium challenge account, le ministère de l’Equipement et des transports annonçait que l’aéroport de Bamako-Sénou connaîtra des perturbations jusqu’au 7 novembre courant en raison des travaux sur la piste d’envol. Mardi dernier, une grève des transporteurs à défaut de paralyser la ville a ‘’handicapé‘’ plusieurs personnes.
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‘’Faire de la politique, c’est régler les problèmes. Cependant, est-il vrai qu’ATT, est d’avis qu’il vaille mieux laisser aux politiciens le soin de régler les problèmes politiques ? Ce qui, dans la durée paraît plus sage que d’entretenir une ‘’meute‘’ loin de lui apporter la solution des grands dossiers notamment des Ape. Est-ce pour cela que dans les états-majors des formations représentatives, telle l’Adema – Pasj, on affûte les armes pour la future échéance municipale pendant le Fdr s’apprête à changer de locomotive ? Comme quoi la Ruche poursuit ses ambitions et l’opposition ne dort pas sur ses lauriers !
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La République ne va quand même pas sombrer dans le clientélisme des amateurs, faute d’hommes politiques crédibles. Certains qui n’ont pas perdu leur âme, entendent reprendre du poil de la bête.
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Prudente, la majorité tient à consolider sa position aux différents postes de responsabilité en essayant de ménager les susceptibilités. Du reste, pourquoi ne se ferait-elle pas prévaloir pour endosser de hautes responsabilités, la classe politique, l’opposition incluse, s’étant entendue sur le fait majoritaire? Même si, il est vrai, elle n’a osé franchir le rubicond en amenant ATT à renforcer le fait partisan !
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La raison est évidente : c’est que le malaise des ‘’petits partis‘’ et la mésentente entre certains membres de l’Adp demeurent l’équation d’une classe politique riche surtout de ses contradictions internes. Les retrouvailles Abeilles et Tisserands représentent peut-être une lueur d’espoir pour conforter la dynamique partisane et majoritaire.
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Si ATT réussissait à réconcilier certains partis, ce serait sûrement au détriment de ses partisans indépendants, une source supplémentaire de problèmes pour lui sans nul doute. Si ce ne sont pas les Indépendants qui risquent d’être lésés, ce seront certainement les ‘’ petits partis ‘’ qui seraient contraints de se plier à la règle des formations majoritaires au risque de disparaître de la scène politique.
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ATT a sûrement compris que cette réconciliation est une énigme sur fond de revanche de part et d’autre. On le soupçonne d’avoir donné des consignes fermes pour que le Parti de l’Abeille n’ait pas la majorité absolue. Certains Indépendants, aussi, pensent que le Chef de l’Etat peut désormais se passer de leurs services puisqu’il ne briguera pas, sauf modification constitutionnelle, de second mandat.
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Le Front pour la démocratie et la République continue de rappeler les dérapages électoraux pour justifier la cause de sa déroute. Toujours est-il que venant d’un membre du Fdr, la reprise en main des affaires par les partis ne serait ni plus ni moins que la revanche contre ATT. D’autant plus que le Chef de l’Etat se trouve face à un nouveau défi : nommer les directeurs nationaux et cadres du pays sans vexer la majorité absolue de l’Adéma et de l’Urd.
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En fait, l’effervescence des propositions de C. v. continue et les ‘’appétits ‘’ ne manquent pas. Ces tractations laissent toujours planer le risque d’une revanche à prendre contre le président de la République, Amadou Toumani Touré. ATT tirera-t-il son épingle du jeu ?
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Baba Dembélé
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