Dans le Mali démocratique, les périodes préélectorales sont toujours celles de la fébrilité pour les uns et des agitations tous azimuts pour les autres. Dans tous les cas, c’est le moment où les différentes composantes de la classe politique se répositionnent pour affronter les élections qui pointent à l’horizon.
Consécutivement à un tel processus, le paysage politique subit des métamorphoses. En cette approche d’élections générales de 2007, la classe politique n’échappera pas à cette tradition. Déjà, le ton a été donné par certaines composantes de la classe politique.
VAINE TENTATIVE DE STRUCTURATION DE L’OPPOSITION
L’opposition politique, elle est en train de s’organiser, mais sans parvenir à trouver une synergie qui lui permet d’être prise au sérieux. Le RPM, nous sommes obligés de parler de lui, puisque ce parti s’est déclaré de l’opposition parlementaire et, consécutivement à cette option, sans retirer ses ministres comme le CNID l’a fait dans le temps, sous le régime d’Alpha Oumar Konaré, ses cadres montent continuellement au créneau pour critiquer l’action gouvernementale.
Dans cette mouvance, ils n’épargnent rien, contestent pratiquement tout, donnant du coup l’impression que tous les actes posés par le pouvoir ATT sont mauvais. Ainsi, ils manifestent qu’ils ne géreraient pas ainsi le pouvoir s’ils avaient eu la chance d’être aux affaires.
Personne ne discute de cela, quand on sait que logiquement, chaque grand parti a un projet de société qui est différent, à certains égards, de celui des autres partis. Autrement il serait insensé de créer autant de partis politiques, à moins que ce soit uniquement pour amuser la galerie. Et certains pensent effectivement qu’à l’exception d’une dizaine de partis politiques, les autres animent la galerie.
LA BANALISATION DU POUVOIR
Qu’à cela ne tienne, nous sommes dans une logique de regroupements de partis politiques vers la formation de grands ensembles, capables de proposer des alternatives plus crédibles. En marge de cette tendance, certains acteurs politiques s’adonnent surtout à banaliser le pouvoir actuel, pour faire croire à l’opinion publique nationale que la gestion du pouvoir par un président issu d’un parti politique est nettement meilleure à celle en cours par un président qui n’a pas été lu sous les couleurs d’un parti politique. Peut-on, en toute sincérité soutenir cela? Rien n’est moins sûr quand on sait qu’au commencement était l’ADEMA, ce grand parti qui, après dix ans de gestion des affaires publiques, a eu du mal à maintenir sa cohésion pour se pérenniser au pouvoir.
DES ARGUMENTS FALACIEUX
De là, on comprend tout de suite que les partis politiques au Mali ne sont pas, jusqu’à la preuve du contraire dans une situation qui leur permet de travailler soudés pour donner plus de résultats que ce qu’on a aujourd’hui dans le cadre d’une gestion consensuelle qui associe toutes les grandes sensibilités de la classe politique. Ainsi, pour les détracteurs du pouvoir actuel, c’est ATT qui banalise le pouvoir simplement parce que leurs attentes n’ont pas été comblées.
Tant qu’ils n’auront pas pris leur revanche sur ATT, celui qu’ils ont pourtant bien voulu soutenir soit au premier tour, soit au deuxième tour. C‘est compte de cette détermination persistante de leur part, assimilable à de l’acharnement qu’on dit qu’ils banalisent le pouvoir en place, une sorte de dénigrement dont la finalité, selon eux doit être la réalisation de l’alternance politique en 2007. L’ambition, en soi n’est pas condamnable, au contraire, elle est noble. Mais, c’est plutôt la méthode d’approche qui laisse à désirer, parce que fondée sur la déloyauté et l’absence de sincérité, d’objectivité.
Moussa SOW
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