«Face à son destin, la Commune IV a une alternative… c’est moi !», Awa Traoré, tête de liste de l’Adéma

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Mariée et mère, Mme Konaté Awa Traoré  peut se prévaloir d’un  riche parcours politique dans sa commune où elle a déjà fait officie de maire signataire avant d’accéder au Haut conseil des collectivités comme conseillère. Sans plus méritante que d’autres, c’est à elle qu’est revenu le statut de porte-étendard de l’Adéma en commune IV. Elle ne le perçoit pas comme un d’œil au contexte mais une opportunité de pouvoir changer le vécu d’une population à laquelle elle est liée par le devoir en tant fille du chef de quartier de Lafiabougou.

 Le Témoin : Madame, vous êtes candidate pour briguer la mairie de la C.IV. D’abord pouvez-vous nous dire qui vous êtes ?

Mme Konaté Awa Traoré : Je suis Mme Konaté Awa Traoré. Née en 1959 à Bamako, fille de San Bourama, coordinateur des chefs de quartier en commune IV et de Safiatou Toumagnon. Actuellement conseillère au haut conseil des collectivités, j’ai été investie candidate par la conférence de section Adema de la commune IV pour briguer la mairie. A cet effet, mon ambition est de faire de cette commune un modèle de bonne gouvernance, une commune forte.

LT : Parlons de votre candidature. En tant que rare femmes tête de liste dans capitale, quelles sont les motivations ayant prévalu  à votre désignation par un grand parti comme l’Adema PASJ ?

KAT : Comme vous l’avez si bien souligné, l’Adema est un grand parti et l’un des rares structuré. Dès lors être tête de liste de ce parti est une responsabilité que je mesure. Parlant de motivations, il faut dire que ma candidature n’était pas gagnée d’avance. Le processus a été long et laborieux, mais le dialogue et les échanges ont permis d’aplanir les points d’incompréhension. Par ailleurs, je dirais que c’est ma personnalité, ma crédibilité sociale et mon militantisme qui ont prévalu à mon choix parmi tant d’hommes.

LT : N’est- ce pas aussi que c’est un effet de mode pour faire un clin d’œil à la dynamique de promotion politique et administratives des femmes en cours ?

KAT : La promotion du genre est à la fois une volonté politique et une avancée législative salutaire. En effet, depuis l’indépendance, les femmes n’ont eu de cesse d’apporter leur concours au processus de développement économique, social et culturel de notre pays. Cependant, elles sont opprimées et reléguées au second plan, en oubliant qu’elles ont  joué un rôle majeur dans l’avènement de notre démocratique garantissant la liberté et l’égalité de chances pour tous. Désormais, ensemble, nous devrons compter sur l’échiquier malien.  Mais ce qu’il faut retenir c’est que je ne suis pas candidate par ce que je suis une femme même si l’Adema, devant sa responsabilité, montre la voie aux autres partis issus de ses entrailles en tant que leader politique incontesté.

 LT : Où est ce que, c’est parce que vous vous prévalue d’un parcours politique qui mérite cette désignation ?

KAT : J’ai un parcours politique, mais pas le plus riche. Je suis membre de la sous-section  et de la section Adema dans la commune IV et j’ai été maire signataire à Djicoroni Para I. Aujourd’hui, je suis conseillère au Haut conseil des collectivités.

LT : sur quoi, comptez-vous, quand on sait que l’Adema, votre parti, est en perte de vitesse ?

KAT : Effectivement la Ruche est en perte de vitesse depuis la perte de sa suprématie dilapidée dans les querelles intestines. Cependant, l’Adema n’est pas encore mort comme l’annoncent les oiseaux de mauvais augure. Quoi qu’on dise le PASJ est et demeure le parti le mieux implanté. Je peux compter sur ça. Je compte également sur ma personnalité, mon passé et ma vision. Je suis issue d’une très grande famille et mariée dans une très grande famille, en occurrence la famille de feu Mamadou Konaté.

LT : Comment se déroule la campagne ? Rencontrez-vous des merveilles ou des déceptions depuis son ouverture ?

KAT : En toute chose il y a des côtés positifs et négatifs. Cependant, la première prime sur la seconde. On m’a toujours réservé un bon accueil, une attention particulière. Ce qui est à déplorer est que certaines personnes estiment qu’il faut avoir sa part du gâteau avant les élections.

 LT : Il est rare d’avoir une femme comme candidate à la mairie, surtout que vous venez d’une famille conservatrice. Comment votre candidature est perçue dans votre propre famille ?

KAT : ma famille adhère totalement à ma candidature, surtout mon père qui pense être d’ailleurs le candidat et non moi. Sauf, qu’il 96 ans si non, il allait être à mes côtés pour battre le pavé

LT : Si vous avez la chance d’être élue, quelles sont vos ambitions et les aspects sur lesquels vous allez axer votre politique de gestion locale ?

KAT : J’ai un amour profond pour la commune IV. Dans la vie rien n’est irréversible et rien n’est irréparable hormis la capitulation délibérée face au statu quo. Nous allons changer le statu quo par un programme qui prend en compte toutes les aspirations de nos populations.

LT : avez-vous une place pour les femmes et les jeunes dans ce programme ?

KAT : Mères, sœurs et filles qu’elles sont, je me propose de défendre leurs droits et de garantir leur insertion socio-professionnelle par la création des petites et moyennes entreprises.  Les jeunes constituent ce que j’appelle notre avenir. Ils sont malheureusement  confrontés aux problèmes d’éducation,  d’emplois, de formations professionnelle et civique entre autres. Je me battrai pour réaliser des progrès notables dans ces domaines afin de leur donner espoir.

LT : Quel est l’appel que vous lancez aux électeurs ?

KAT : Je voudrai conclure en rappelant que la décentralisation bâtie sur la libre administration fait appel à l’implication des citoyens dans la gestion des collectivités. J’en ferai mon sacerdoce en impliquant tous les acteurs du développement afin que la commune IV soit une commune prospère, un havre de paix et de cohésion sociale.  Cependant, près de 20 ans de décentralisation appelle un bilan. La commune doit s’y résoudre en dressant un constat sans complaisance pour mieux se situer dans la politique nationale et déterminer les bases du renouveau et l’idéologie de la renaissance. Aujourd’hui, des milliers de nos populations vivent dans la pauvreté et l’insécurité, privées d’alimentation suffisante, de santé, d’éducation et d’autres services. Leur condition n’a pas connu une amélioration depuis les premières années de la décentralisation. Les problèmes sont là visibles et connus de tous. La population de la commune face à son destin a un choix, une solution voir une alternative, c’est moi.

 

Propos recueillis par Amidou Keita

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