Soulevée et tranchée au cours de la dernière réunion ordinaire du Comité Exécutif de l’Adéma, la question Soumeylou Boubèye Maïga a systématiquement fait place à d’autres évolutions de l’actualité politique. Le contentieux reste toutefois entier, même si les solutions extra-statutaires sont envisagées, après que des structures du PASJ se soient déjà prononcées sur les exclusions proposées par l’instance dirigeante du parti.
En Commune IV, par exemple, le coordinateur de l’ASMA du District a fait les frais d’une sanction semblable à celle qu’ont écopé les membres du Comité Exécutif ayant pris part au lancement de ‘Convergence 2007’. M. Samaké, comme nous le publions antérieurement, a fait l’objet d’une exclusion séance tenante par ses camarades au cours d’une réunion dirigée par le Secrétaire Général de la Section IV, Soussin Dembélé. En Commune III, en revanche, – section largement contrôlée par le 1er vice-président exclu du CE – une idée assez originale a dû sanctionner l’examen de la question par les collaborateurs de Modibo Diallo. Sans remettre en question la décision de l’instance dirigeante, une majorité quasi qualifiée de la structure s’est plutôt dégagée en faveur de l’extension des sanctions à tous ceux-là qui se singularisent par des activités politiques en dehors du parti. Il s’agit, en clair, des responsables Adéma qui se positionnent politiquement par l’initiation d’associations pro-ATT à travers la capitale. En attendant que ces suggestions au chapitre, à la Conférence Nationale devant entériner les exclusions proposées par le Comité Exécutif, le processus dans son ensemble pourrait connaître un coup d’arrêt. Et pour cause.
Depuis la dernière réunion des membres de la commission politique du PASJ, une nouvelle logique tend vraisemblablement à prendre le dessus sur l’application rigoureuse des statuts et règlement du parti majoritaire. Cette autre structure spécialisée de l’Adéma se singularise manifestement par une clairvoyance assez inattendue pour paraître originale, en essayant d’exploiter des ressources que tous avaient jusque-là négligées. En effet, au cours de sa traditionnelle réunion, la semaine dernière, la commission politique du PASJ se penchait de son propre chef sur les exclusions récemment prononcées par le Comité Exécutif. Elle s’est ainsi distinguée par la sagesse de suggérer à la direction de l’Adéma la mobilisation des présidents d’honneur du parti pour dans des démarches tendant à une conciliation des vues. Les suggestions de la Commission politique auront-elles des échos favorables auprès du Comité Exécutif ? Rien de plus sûre, à en juger par la très récente histoire des ‘Dix que le CE a choisi de réintégrer au parti, après les sanctions consécutives au blackboulage du candidat Soumaïla Cissé par des candidatures parallèles.
Quoi qu’il en soit, les propositions de la Commission politique s’inscrivent sans doute dans une volonté d’œuvrer à la cohésion d’une formation politique progressivement érodée par une spirale quasi irréductible de cassures, démissions, etc. Même si un éventuel départ définitif, de Soumeylou Boubèye Maïga et de ses partisans, n’anéantit pas totalement la puissance électorale de l’Adéma-PASJ, il n’en demeure pas que la perte du 1er vice-président fera non seulement un stratège de moins, mais aussi une personnalité dans laquelle plusieurs militants se reconnaissent. Reste si l’ancien candidat à la candidature du PASJ en 2002 favorisera à son tour une levée des obstacles susceptibles de faire échec aux démarches de réconciliation entre lui et le reste des membres du Comité exécutif. Puisque qu’il ne s’agit pas seulement pour lui de renoncer à ses ambitions présidentielles, mais aussi d’accompagner sans réserve une dynamique ATT complètement acceptée par les structures de l’Adéma. Pour un homme comme Soumeylou Boubèye Maïga qui a déjà trop poussé l’adversité, le chemin du retour est difficile mais pas impossible.
- Keïta
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