Comment améliorer la couverture impartiale du processus électoral en permettant aux différents acteurs d’avoir une meilleure lisibilité ? Comment travailler à amoindrir l’impact des insuffisances constatées dans le processus ayant conduit à la tenue de la présidentielle 2013 afin de réussir le pari des prochaines législatives. Ce sont là des questions qui étaient au centre des réflexions des hommes de médias hier au gouvernorat du district de Bamako. C’était dans le cadre d’un ” atelier d’évaluation de la couverture de la présidentielle 2013 “, dont l’ouverture a été présidée par le secrétaire général du ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, Dr Brahima Fomba.
La tenue de cette rencontre des hommes de médias a bénéficié du soutien du Programme des nations unies pour le développement (PNUD) dont le Directeur pays, Boubou Camara, a été le premier à intervenir. “Je voudrais remercier le gouvernement pour l’organisation de cet atelier d’évaluation à l’intention des médias. Ceci dénote clairement le choix des autorités nationales d’associer les principaux acteurs du processus électoral à la recherche de solutions idoines pour une meilleure organisation des élections législatives“, a-t-il déclaré.
Boubou Camara a rappelé que l’organisation de cet atelier fait suite aux ateliers consacrés à l’Administration territoriale, à la société civile et aux partis politiques. Il vient, a-t-il ajouté, à point nommé quelques jours à peine après la convocation du collège électoral pour faire le bilan de la participation des médias à l’élection présidentielle et situer leurs responsabilités dans le processus électoral.
Le Directeur pays du PNUD au Mali a rappelé que dans son message à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse le 3 mai dernier, le Secrétaire général de l’ONU annonçait que la liberté d’expression est un droit fondamental inscrit à l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Qu’elle est la pierre angulaire de la bonne gouvernance, du développement durable d’une paix.
Pour M. Camara, la liberté d’expression et la liberté de l’information sont à la fois essentielles dans la construction des sociétés démocratiques, et nécessairement réglées et organisées par la responsabilité individuelle de chaque publication et de chaque journaliste. “De nos jours, les médias ont une influence importante sur les élections d’un pays et participent également à la perception de son organisation politique par les pays tiers. Vous devez être prêts à travailler pendant une période limitée et dans des conditions tendues où des pressions provenant de toutes parts avec d’importants enjeux sont envisageables”, a-t-il précisé à l’attention des participants.
Pour sa part, le Secrétaire général du ministère de l’Administration territoriale, Dr Brahima Fomba, a déclaré que le lancement des travaux de cet atelier lui offre l’occasion de rendre un hommage mérité au Comité national de l’égal accès aux médias d’Etat, au Conseil supérieur de la communication et à tous les acteurs du 4ème pouvoir qui, de jour comme de nuit, dans des conditions parfois très difficiles, ont couvert les élections présidentielles avec sérieux et professionnalisme. “Je félicite tous les médias, qu’ils soient publics ou privés et tous les hommes de média, quel que soit leur ancrage pour la qualité du travail abattu pendant ces élections et pour leur inestimable contribution à la consolidation de la démocratie et à l’alternance politique dans notre pays”, a déclaré Brahima Fomba.
Selon lui, l’organisation de cette rencontre trouve sa légitimité dans la nécessité de jeter un regard rétrospectif sans complaisance sur la couverture de l’élection du président de la République par les médias, de mettre en exergue les leçons apprises et de formuler des propositions pertinentes pour stimuler la contribution de la grande famille des médias à l’ancrage de la démocratie et à l’émergence d’une véritable culture de la citoyenneté et de la participation populaire au Mali.
A en croire le représentant du ministre Moussa Sinko Coulibaly, de l’information à la sensibilisation, en passant par la mobilisation populaire, l’annonce des tendances, la proclamation des résultats, les journalistes ont abondamment mouillé le maillot pour que le pays réalise le taux de participation record lors de cette élection de sortie de crise. Il a alors invité les acteurs du 4ème pouvoir à analyser à la loupe tous les constats en terme d’insuffisances afin de formuler des recommandations pertinentes en vue de dynamiser le processus des prochaines législatives. “Je suis convaincu, comme par le passé, que les médias qui sont à la fois les sentinelles et les baromètres de la démocratie, confirmeront encore une fois que la parole du pouvoir et le pouvoir de la parole peuvent dans un esprit de corresponsabilité promouvoir la démocratie, l’Etat de droit, la paix et la citoyenneté “, a-t-il conclu.
Bruno D SEGBEDJI