Etat des lieux des forces armées : quelle stratégie ? L’ADEMA-Association ouvre les débats

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Mme Sy Kadiatou Sow
Mme Sy Kadiatou Sow

Coïncidence  ou pas, cette conférence-débats se tient au moment où les forces armées maliennes (Fama), font l’objet de nombreuses attaques par des groupes armés terroristes dans le nord du pays. Cette conférence s’inscrit dans le cadre des activités commémoratives du 54ème anniversaire de la création de l’armée malienne.

La présidente de l’Adema-association, Sy Kadiatou Sow, a introduit la conférence en exprimant  une pensée émue  pour les soldats qui sont tombés  sur le champ des attentats terroristes. Elle a fait observer une minute de silence en leur mémoire. Avant d’affirmer l’engagement de son Association sur les questions d’intérêt national à travers des échanges et des analyses depuis 2009. La politisation à outrance, sous-équipement, règne de l’injustice et de la corruption, méthodes de recrutement fondées sur le favoritisme… ce sont là, à en croire la présidente de l’Adema-Association, Sy Kadiatou Sow, quelques-uns des maux qui minent l’armée malienne.  De son côté,  le vice président de l’association Adema, le Pr Ali  Nouhoum Diallo a fait l’historique de l’Adema – Association. Pour lui, Adema était conscient des conditions impitoyables de l’armée. «Nous sommes en déficit humain», a-t-il dit.  C’est dans ce cadre, ajoute-t-il, que des hommes armés à la retraite ont bien voulu venir éclairer la nation. Selon l’ancien chef d’état major de l’armée, le général Mahamadou Amadou Doucouré, principal conférencier, on ne peut pas parler de l’état des  lieux sans parler de gouvernance. Il a déploré les mauvaises conditions dans lesquelles nos forces armées et de sécurité ont travaillé depuis belle lurette. Il n’a pas mâché ses mots pour peindre un tableau peu glorieux de l’armée malienne. Il a expliqué la grande politisation de l’armée depuis l’époque de l’Udpm et sa multifonctionnalité. Et, rappellera-t-il, le Général Soumaré disait alors que « le militaire malien était un type nouveau, tenant le fusil d’une main, la daba de l’autre » «Compte tenu des difficultés, le Mali a été isolé, pas seulement dans le cadre de la rébellion, mais aussi par la politique  de gouvernance», a-t-il dit. C’est le regime de Moussa Traoré  (de 1968 à 1991). Avant d’ajouter que la troisième république a fait de bonnes choses, mais elle a délaissé l’armée et les équipements sont tombés en état de détérioration indescriptible. Selon M. Doucouré, l’injustice et l’indiscipline ont été généralisées sous la troisième République. «Si ce n’est pas au Mali, comment accepte-t-on des inconnus avec des armes sans les désarmés » s’est-il interrogé ?

Comme stratégie, le général en retraite et principal conférencier, pense qu’il faut élaborer une politique de défense adéquate. «Les règles de l’armée doivent être déterminées et codifiées», a-t-il conclu.

Soulignons que, ladite conférence a enregistré la présence des hautes personnalités notamment l’ancien président de la transition, le professeur Dioncounda Traoré et son épouse, Cheaka Abdou Touré, représentant de la Cedeao au Mali, le diplomate Moussa Makan Camara et l’opposant Tiebilé Dramé…

Aliou Touré

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