État de droit au Mali: IBK, » mon rêve pour le Mali »

0
Ibrahim Boubacar Keïta, Président de la République du Mali
Ibrahim Boubacar Keïta, Président de la République du Mali

Le président de la république, Ibrahim Boubacar KEITA, a présidé, hier mardi, à la Cour suprême du Mali en CVI du district de Bamako, la traditionnelle rentrée solennelle des Cours et Tribunaux 2017-2018. Au cours de ce rendez-vous remarquable pour la justice de notre pays, le président IBK a levé un coin de voile sur ses ambitions pour un État de droit au Mali. « Mon rêve pour le Mali est un État de droit véritable et non de factice », a-il souligné avant d’ajouter que cette justice a besoin certainement ‘’d’être confortée dans l’éminence de son rôle et dans les moyens qui lui sont donnés’’.

L’audience solennelle s’est déroulée en présence du Premier ministre, des Présidents des Institutions de la République, de plusieurs ministres, des proches collaborateurs du Président de la République, des autorités militaires, des Ambassadeurs des pays amis du Mali, les autorités administratives et politiques du District de Bamako et de la Commune VI du District de Bamako, et de nombreux invités de marque.
On y notait aussi la présence de toute la crème de la famille judiciaire, notamment les magistrats, les greffiers, les officiers de police judiciaire, des représentants du Barreau, des autorités politiques, des représentants des organisations de défense des droits de l’homme, des associations de la société civile, des leaders des confessions religieuses, etc.

La cérémonie d’ouverture a été marquée par les interventions du président de la Cour suprême, du Juge rapporteur du thème de la présente rentrée, le Procureur général et le Bâtonnier de l’Ordre des Avocats, et enfin celle du Président IBK qui, à la fin de l’audience, a procédé à la signature du Plumitif.

À l’entame de ses propos, le président IBK, premier Magistrat de la Nation a sollicité de l’auguste assemblée, composée de sommités du monde judiciaire, présents dans la nouvelle salle climatisée de 1 000 places de la Cour Suprême, à une sympathie à l’endroit du juge du Tribunal de Niono, Nouhoum KONE enlevé par ses ravisseurs, il y a de cela une vingtaine de jours.

Toujours par rapport à ce triste épisode, le Président IBK a rappelé qu’il a instruit au Premier ministre de tout mettre en œuvre pour ramener « sain et sauf Sounkalo KONE », dans sa famille et parmi les tiens, car il s’agit avant tout d’une situation d’État de droit.
L’occasion était également propice pour le Président IBK de réaffirmer son ambition pour l’institution judiciaire.

« Des ambitions à la hauteur de l’excellence des hommes et des femmes qui font vivre et qui l’incarnent dans leurs décisions quotidiennes et leur vocation », a-t-il déclaré. Et d’ajouter: « Mon rêve pour le Mali est un État de droit véritable et non de factice ».

Pour le premier Magistrat de la nation, la justice c’est d’abord l’intelligence des juges. À ce propos, souligne le Président IBK: « Une justice toujours exemplaire et efficace, c’est une exigence morale, c’est une exigence démocratique, c’est une exigence tout simplement humaine. Cette justice a besoin certainement d’être confortée dans l’éminence de son rôle et dans les moyens qui lui sont donnés ».

Voilà pourquoi, a-t-il rappelé, notre Constitution garantit le pouvoir judiciaire dans son rôle de gardien des libertés définies par elle et veille au respect desdits droits et libertés.

C’est un IBK, visiblement très comblé, qui s’est félicité des progrès accomplis par les juridictions du Mali au cours de l’année judiciaire écoulée.

Ainsi, dans la perspective de la tenue prochaine dans notre pays d’un Colloque sur le foncier au Mali, organisé par la famille judiciaire, un mal qui gangrène notre société, le président de la République a assuré l’institution judiciaire que l’État prêtera une attention particulière aux recommandations et conclusions qui seront issues de ce rendez-vous national.

Par ailleurs, sur la situation sécuritaire, le premier magistrat du pays a fait savoir que malgré le renforcement des dispositions sécuritaires en moyens humains et matériels ainsi que des capacités opérationnelles de nos forces de Sécurité, la persistance des vols qualifiés, des abus de confiance et des crimes de sang demeure préoccupante.

Sur le programme de relance du recrutement de magistrats initié par le gouvernement, le Président IBK a assuré le Rapporteur, quant à l’indépendance du pouvoir judiciaire, notamment à travers le Conseil supérieur de la Magistrature et l’opérationnalisation des Cours d’Appel administratifs.

En renouvelant la confiance de la nation malienne à la famille judiciaire, malgré les nombreux défis, le Président de la république a exhorté nos juridictions à redoubler d’efforts afin que les droits et libertés soient sauvegardés.

« Toutes les mesures prises par le Gouvernement au cours de l’année 2017 pour améliorer vos conditions de travail attestent de cet engagement de l’État à vos côtés », dira le Président IBK qui a également insisté sur le renforcement de notre système de gouvernance ou notre démocratie, à veiller à l’application des textes régissant nos rapports les uns avec les autres et encadrant nos activités.

« Je nourris l’espoir que notre justice, en dépit des difficultés qu’elle rencontre, veillera à ce que son indépendance contribue à protéger les libertés pour consolider la démocratie et le développement », a lancé le Président de la République.

Enfin, le Premier Magistrat a vivement remercié et félicité les différents intervenants à savoir le président de la Cour Suprême, le Juge rapporteur du thème de la rentrée, le Procureur général et le Bâtonnier de l’Ordre des avocats pour le professionnalisme avec lequel ils ont abordé et traité le sujet du jour combien délicat et complexe.
Notons que la rentrée judiciaire est un évènement majeur de la famille judiciaire. L’exercice de l’audience est un rituel qui intervient après chaque vacance judiciaire.

Elle est également l’occasion pour la famille judiciaire de se retrouver et d’exposer devant le Chef de l’État, président du Conseil supérieur de la Magistrature et toutes les Institutions de la République, leurs préoccupations pour l’année nouvelle, mais également de faire une rétrospective de l’année écoulée et enfin se projetant pour l’année à venir.

À la fin de l’audience, le Président de la république signe le plumitif d’audience. Sa signature est suivie par celle du greffier en chef. En effet, c’est sur cette action que le

Président IBK a déclaré solennellement ouverte l’année judiciaire 2017-2018.
Le plumitif d’audience, faut-il rappeler, est le document qui retrace tout ce qui a été dit à l’audience.

Par Sékou CAMARA

Commentaires via Facebook :