Ce second round du Recensement administratif à vocation d’état civil (Ravec), lancé le 1er octobre dernier, devrait permettre de corriger les insuffisances de la première phase, dite active.
Le mercredi 1er octobre 2014, le coup d’envoi des travaux d’achèvement et de pérennisation du Ravec a été officiellement donné sur toute l’étendue du territoire national. A cette occasion, le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, à la tête d’une forte délégation, s’est rendu à Sikasso, où il a procédé au lancement de cette deuxième phase qui doit durer juste le mois d’octobre 2014. Sur la place du cinquantenaire, à Hamdallaye, la délégation ministérielle a été accueillie par les autorités administratives et politiques de la région, des cadres civils et militaires, les leaders de la société civile et les notables de la ville de Sikasso, entre autres.
L’occasion fut bonne pour Moussa Soungalo Koné, 1er adjoint du maire de Sikasso, de saluer cette initiative gouvernementale, convaincu qu’un recensement fiable permet non seulement de tenir des élections transparentes, mais aussi et surtout de renforcer la citoyenneté et le patriotisme. Si l’on en croit l’édile, cela fait bientôt 10 ans que les populations du Kénédougou réclament un recensement pour un meilleur recouvrement de la Taxe pour le développement régional et local (Tdrl), car, dit-il, les données du dernier recensement ne collent plus avec la réalité du terrain. D’où son espoir que la présente opération comble leurs attentes.
Pour sa part, Mamadou Diamoutani, président de la Commission électorale nationale indépendante, a rassuré le gouvernement de l’accompagnement de sa structure. Ce, d’autant que le patron de la Ceni s’est dit conscient que les listes électorales des futures échéances seront tirées des données du Ravec qui, du coup, revêt une importance toute particulière.
Pour le ministre de l’Intérieur, la première phase du Ravec, qui s’est déroulée de 2009 à 2011, a certes enregistré des acquis notables, mais il n’en demeure pas moins qu’elle a été aussi émaillée de difficultés techniques qui justifient d’ailleurs l’organisation des présentes opérations dites d’achèvement. Aux dires du Ministre Samaké, les évaluations du fichier population issu du Ravec ont mis en évidence des insuffisances, telles que les cas des personnes recensées détentrices de récépissés non enregistrés dans la base de données ; l’existence de poches non recensées à l’intérieur et à l’extérieur du pays; des erreurs sur certaines énonciations de l’état civil et données biométriques ; l’absence de données biométriques des personnes ayant atteint l’âge requis de 15 ans. S’y ajoutent l’indétermination du lieu de naissance et/ou du lieu de résidence de certaines personnes recensées et la non-conformité des informations relatives aux villages, fractions et quartiers en phase avec celles existantes sur le terrain dans certaines zones. Ces opérations d’achèvement et de pérennisation, qui coûtent à l’Etat et à ses partenaires 13 milliards FCFA, devraient permettre de corriger ces faiblesses afin que les résultats du Ravec soient utilisables à des fins notamment électorales. Pour y parvenir, le gouvernement s’est fixé un certain nombre d’objectifs dont l’atteinte requiert un mode opératoire qui retient deux types d’équipes: des équipes fixes et des équipes mobiles.
Les équipes fixes sont déployées par arrondissement, ambassade et consulats, et par centre principal d’état civil pour le district de Bamako. Elles reçoivent sur place des personnes à recenser ou désirant faire des réclamations.
Quant aux équipes mobiles, elles opèrent dans les lieux de collecte préalablement définis par le Sous-préfet, l’Ambassadeur et le Consul général pour renouveler les données biométriques des nouveaux majeurs et recenser les omis déterminés par la comparaison des résultats du Ravec à ceux du Recensement général de la population et de l’habitat (Rgph) de 2009. Pour le district de Bamako, les équipes mobiles seront positionnées dans les centres secondaires d’état civil.
Il y a lieu de rappeler que le 20 décembre 2008, le président de la République a lancé les opérations du Ravec en vue de moderniser notre système d’état civil et de sécuriser les documents administratifs. Ce recensement visait notamment à améliorer l’accessibilité de tous les citoyens à l’état civil ; traiter automatiquement les données de l’état civil ; attribuer un identifiant unique à chaque personne recensée et constituer un fichier état civil.
Cette deuxième phase a été récemment autorisée par l’Assemblée nationale en lieu et place de la révision annuelle des listes électorales, telle que l’exige la loi électorale.
Bakary SOGODOGO, envoyé spécial
Si avec 20 milliards ils nous ont produit un "plat insipide et indigeste" , je ne sais pas ce qu'ils vont nous servir avec ces " miettes de 13milliards" !
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