À l’initiative du bureau du Médiateur de la République, l’Espace d’interpellation démocratique s’est déroulé le mardi 10 décembre au CICB. Cette rencontre était placée sous l’égide de la présidente du jury d’honneur, Me Soyata Maïga, en présence du Premier ministre et des officiels.
Après délibération, les membres du jury d’honneur ont déploré la récurrence des dossiers relatifs au foncier qui représentent, selon eux, plus de 34%, les licenciements abusifs dans les administrations, la récurrence des difficultés liées à la défaillance de la justice en matière d’exécution des décisions.
«Nous regrettons que 38 dossiers de cette présente session ont été traités lors de la précédente édition de 2018. Et la plupart d’entre eux sont classés pour suite à donner, ce qui signifie que certains départements ministériels tiennent insuffisamment en compte les recommandations de l’Espace d’interpellation démocratique», regrettent-ils.
Pour le président de la CNDH (Commission nationale de défense des droits humains), Aguibou Bouaré, «les efforts de l’Etat doivent être efficaces dans la lutte contre l’impunité sous toutes ses formes à travers la réhabilitation du service de la justice». Et d’ajouter qu’il est constant que les relations entre la corruption et les droits de l’homme sont inextricablement liés. En ce sens, explique-t-il, que «la déperdition des fonds empêche la jouissance effective notamment des droits économiques, sociaux et culturels tels que les ressources affectées à l’accès à ces droits sont dilapidées par une minorité d’individus».
Pour y remédier, il prône le respect strict du droit à la défense, du principe de la présomption d’innocence et surtout du délai raisonnable dans les procédures judiciaires. Partant, Aguibou Bouaré a invité le gouvernement à veiller davantage à la mise en œuvre des recommandations et d’appuyer l’EID dans ses efforts de consolidation de la démocratie.
Rappelons qu’au cours de cette 24ème édition, le secrétariat permanent de l’EID a enregistré environ 465 demandes d’interpellations contre 454 en 2018. Et sur les 246 demandes retenues après dépouillement, seulement 38 dossiers ont fait l’objet de lecture publique ; les 208 autres sont classés pour suite à donner par les départements ministériels concernés. Et les 219 dossiers restants n’ont pas été retenus pour défaut de conformité avec les règles et critères établis par l’EID.
Yacouba COULIBALY