Espace d’interpellation démocratie : Gaoussou Coulibaly dénonce la partialité du Médiateur de la République

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Suite au rejet de son interpellation par les membres de la Commission d’organisation de la 18ème session de l’Espace d’interpellation démocratique(Eid), le Bureau politique national de l’Us-Rda a adressé une correspondance aux membres du jury d’honneur dudit Espace. Et vient d’organiser une conférence de presse pour partager son contenu avec les journalistes, afin que l’opinion nationale et internationale puisse en être informée.

 

Cette conférence de presse était animée par Gaoussou Coulibaly, secrétaire général du Bureau politique national de l’Us-Rda, entouré de Handinia Guindo de la section Us-Rda de Douentza et d’Abdoul Salam Touré, secrétaire à l’organisation. Il faut noter que le Rassemblement démocratique africain (Rda) est né en 1946 au bord du Djoliba, à Bamako. Cette grande famille est composée de sections territoriales du Pdci-Rda (Côte d’Ivoire), Pdg-Rda (Guinée), Ppn-Rda(Niger), Adf-Rda (Burkina-Faso), Us-Rda (Mali).

 

Cependant, depuis quelques années, la famille Rda connaît des soubresauts. En effet, les 1eret 2 mai 2010, le Bureau politique national de l’Us-Rda ainsi que ceux du Bdia-Faso Jigi et du Mjt ont organisé un congrès unitaire, qui a décidé de dissoudre l’Us-Rda pour créer l’Um-Rda Faso Jigi.  Ce qui est jugé contraire aux statuts et règlement intérieur de l’Us-Rda et à la charte des partis politiques, par Gaoussou Coulibaly. Fondé en cela, qu’au cours dudit congrès, les délégués des sections Us-Rda ont refusé le changement de nom, d’emblème et du sigle du parti. En clair, soutient-il, les sections du parti ont refusé de reconnaître l’Um-Rda Faso Jigi, après la restitution du congrès par leurs représentants.

 

 

C’est pour, entre autres raisons, que le Bureau national de l’Us-Rda, dirigé par Gaoussou Traoré, a décidé d’informer les membres du jury d’honneur de l’Eid à travers une correspondance adressée au ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales d’alors, Kafougouna Koné, pour manifester son désapprobation par rapport au fait que l’Um-Rda Faso Jigi agit en lieu et place de l’Us-Rda. L’Us-Rda a ensuite rencontré physiquement le ministre Koné, lequel a encouragé Gaoussou et ses camarades à continuer leurs activités.

 

 

Toute chose qui confortait le secrétaire général de l’Us-Rda, qui a estimé que le problème était désormais résolu. Malheureusement, les choses ont pris une autre tournure, dit-il. En effet, «à l’occasion du 65ème anniversaire de la création de l’Us-Rda, nous avons organisé un déjeuner de presse et l’équipe de l’Ortm était présente pour la couverture médiatique. À notre grand étonnement, la nuit, au journal télévisé, aucun élément de la conférence n’a été diffusé. Le lendemain, nous nous sommes rendus à l’Ortm pour en savoir les raisons. On nous a rétorqué qu’ils ont des informations que l’Us-Rda n’existe plus, car ayant fait fusion avec d’autres partis pour créer l’Um-Rda Faso Jigi. Mieux, nous avons saisi aussi le Comité de l’égal accès aux Médias d’Etat, sans suite», a expliqué Gaoussou Coulibaly.

 

 

Le même scénario  s’est reproduit. À en croire Gaoussou Coulibaly «au mois d’avril 2012, nous avons tenu une conférence nationale extraordinaire pour examiner la situation du parti. Après les assises, nous avons tenu une conférence presse pour informer l’opinion nationale et internationale des décisions de nos assises. L’Ortm a tout simplement refusé de venir couvrir cette conférence. Nous avons fait des avis pour diffusion à la Radio nationale, cette fois-ci. Le directeur de la Radio nous a brandi une correspondance de la liste de partis politiques qui ont droit aux prestations et que l’Us-Rda ne figure pas sur cette liste. D’après le directeur de la Radio, la liste leur a été envoyée par le ministère de l’Administration territoriale et des Collectivités locales». Et d’ajouter : «Après ces constats, nous avons demandé une audience pour rencontrer le ministre, Moussa Sinko Coulibaly, et jusqu’à aujourd’hui, ledit ministre ne nous a pas répondus». Pire, après la conférence nationale extraordinaire, conformément à la charte des partis politiques, «nous avons adressé une correspondance au ministre de l’Administration territoriale pour demander le récépissé modificatif. Et jusqu’à présent, nous n’avons pas été répondus», s’indigne M. Coulibaly.

 

 

Un autre fait qui provoque l’ire du Bureau politique national de l’Us-Rda, c’est la vente par l’Um-Rda Faso Jigi d’un des patrimoines de l’Us-Rda. Il s’agit de Bar-Mali, pour un coût de 130 millions de francs Cfa à la société  YARA. Or, a expliqué le conférencier, cet édifice est un bien propre de l’Us-Rda, suivant le titre foncier N°1404 établi à son nom. C’est ainsi que Gaoussou et ses camarades ont porté plainte devant le tribunal de première instance de la Commune III du district de Bamako, pour demander l’annulation de la vente. «À notre grande surprise, le tribunal nous a déboutés», s’étonne-t-il. Avant de s’interroger en ces termes : «Comment un parti qui n’est ni juridiquement et statutairement dissout, puisse être illégalement dépossédé de son bien par un tribunal ? Notre démarche ne vise pas à avoir une faveur, mais plutôt à ce que la justice soit égale pour tous. C’est pourquoi, le bureau national de l’Us-Rda interpelle le Ministre de l’Administration territoriale pour avoir donné le récépissé à l’Um-Rda Faso Jigi en violation de l’article 53, alinéa 2 de la charte des partis politiques au Mali». Cet article explique que «la déclaration comportant une signature des chefs des partis doit être accompagnée du procès-verbal de l’instance qui a adopté cette décision ainsi que les statuts et règlement intérieur de la nouvelle organisation». Or, a fait remarquer M. Coulibaly, Bocar Moussa Diarra, le président de l’Um-Rda, n’a jamais été secrétaire général de l’Us-Rda. En clair, il n’avait aucune qualité à signer au nom de l’US-Rda.

 

 

Pour ainsi dire, beaucoup d’incohérences marquent la démarche de Bocar Moussa Diarra. En effet, à l’Us-Rda, le secrétaire général est le chef du parti et le seul habilité à engager le parti après une décision prise par une instance. Or, aucune instance de l’Us-Rda n’a pris la décision de fusion. Mieux, la dissolution et la dévolution des biens de l’Us-Rda sont prévues à l’article 55 des statuts du parti. De fait, le récépissé de l’Um-Rda Faso Jigi a été délivré en avril 2010 alors que le congrès unitaire s’est tenu les 1er et 2 mai 2010. Ledit récépissé a donc été délivré un mois avant la tenue de ce congrès.

 

 

Ce sont ces raisons qui fondent la démarche du Bureau politique national de l’Us-Rda, qui demande purement et simplement la délivrance du récépissé modificatif et le respect de la charte des partis politiques par le ministère de l’Administration territoriale. Il interpelle également le ministère de la Justice, afin que soit restituée leur propriété (Bar-Mali), usurpée, disent-ils,  par l’Um-Rda Faso Jigi.

 

 

Sur la même lancée, l’Us-Rda n’étant pas dissoute, devrait jouir de la plénitude de ses droits en tant qu’organisation politique légalement constituée, croit savoir M. Coulibaly. Il ne manque pas de fustiger le Médiateur de la République, qui a rejeté son interpellation au motif qu’elle a un caractère politique. Selon le secrétaire général du Bureau politique national de l’Us-Rda, «l’actuel Médiateur de la République, Baba Hakib Haïdara, n’est pas impartial».

Seyni TOURE

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