C’est un gouvernement de 29 membres contre 31 dans le précédent. Deux ministères en l’occurrence l’Artisanat et le Tourisme ; la Jeunesse et la Construction citoyenne, sont rattachés à d’autres départements, la Culture pour le premier et l’Emploi pour le second.
C’est un gouvernement débarrassé de 8 membres dont les ministres à scandales. Les premiers sont cités dans les scandales liés à l’achat de l’avion présidentiel et les équipements militaires. Deux scandales qui avaient valu une rupture de relations entre notre pays et la communauté financière internationale notamment le FMI. Ces ministres cités sont : Mme Bouaré Fily Sissoko du ministère de l’Economie et des Finances ; Mahamadou Camara de l’Economie numérique de l’Information et de la Communication et Moustapha Ben Barka de l’Industrie et de la Promotion des investissements.
Ceux-ci ne sont pas les seuls à faire les frais du renouvellement de l’équipe gouvernementale. Ba N’Daou à peine arrivé à la tête du département de la Défense en remplacement de Soumeylou Boubèye Maïga, est débarqué. C’est l’une des surprises. Une autre surprise est l’éjection de Ousmane Sy qui était à la Décentralisation et de la Ville. Cet artisan de la décentralisation au Mali quitte le gouvernement au moment où on le croyait plus utile. Bamako est dans un processus de négociations avec les groupes armés autour d’une nouvelle gouvernance des territoires et en la matière, la « décentralisation poussée » est un concept qu’utilisent nos autorités.
Les trois autres éconduits ont pour noms : Mme Togola Jacqueline Marie Nana de l’Education nationale ; Bocar Moussa Diarra de la Fonction publique de la Réforme de l’Etat et des Relations avec les Institutions et Mme Berthé Aissata Bengaly de l’Artisanat et du Tourisme. Le départ de Togola Jacqueline Marie Nana peut s’expliquer par le scandale des fuites de sujets aux examens : le DEF et le Baccalauréat. Sa détermination à éradiquer le mal n’aura pas suffit aux yeux d’IBK. Bocar Moussa Diarra paye probablement le prix de la grève de 72 heures de la centrale syndicale l’UNTM alors que Berthé Aîssata Bengaly était à la tête d’un département peu important qui a d’ailleurs été rattaché à la Culture. Aussi, sa récente dispute avec la ministre de la Culture, N’Diaye Ramatoullaye Diallo, autour des prérogatives n’aurait pas contribué à arranger sa situation. Ironie du sort, Ramatoullaye a été renforcée avec le rattachement de l’Artisanat et du Tourisme à la Culture.
Les 6 ministres rentrants sont Mamadou Igor Diarra pour l’Economie et des Finances. Ce banquier avait été ministre des Mines de l’Energie et de l’Eau au temps d’ATT. Lui qui disait à cette époque à ses amis qu’on n’avait même pas encore exploité 6% de ses potentialités intellectuelles aura le temps de montrer ses preuves à la tête de ce département stratégique. Dr. Choguel Kokalla Maïga, président du MPR, prend la tête du département de l’Economie numérique de l’Information et de la Communication pour la réalisation de la transition numérique. L’ancien rebelle touareg, Mohamed Ag Erlaf reconverti depuis des lustres et plusieurs fois ministre au temps de Konaré, hérite du département de l’Environnement de l’Assainissement et du Développement durable. Mme Diarra Raky Talla, peu connue du public, est bombardée ministre de la Fonction publique de la Réforme de l’Etat et des Relations avec les Institutions, alors que Kénékouo dit Barthélémy Togo, un cadre vieilli dans les sérails de l’Education, hérite de l’Education nationale et enfin…enfin Dramane Dembélé, candidat malheureux de l’Adéma à la présidentielle de 2013 fait son entrée dans le gouvernement pour s’occuper de l’Urbanisme et de l’Habitat.
Cinq ministres changent de portefeuilles. Il s’agit de Mohamed Aly Bathily qui quitte la justice pour les Domaines de l’Etat et des Affaires foncières en remplacement de Tiéma Hubert Coulibaly qui récupère la Défense. Abdoulaye Idrissa Maïga abandonne l’Environnement l’Eau et l’Assainissement pour l’Administration territoriale et la Décentralisation. Mahamadou Diarra quitte l’Urbanisme et de l’Habitat pour la Justice alors que Mamadou Gaoussou Diarra devient le ministre de la Promotion des investissements et du Secteur privé.
Les autres ministres conservent leurs départements, certains intacts, d’autres plus renforcés ou délestés. Abdel Karim Konaté dit Empé du Commerce se renforce avec l’Industrie ; Mahamane Baby de l’Emploi est aussi renforcé avec la Construction citoyenne de même que Ramatoullaye de la Culture qui récupère l’Artisanat et le Tourisme. Frankaly Kéita retrouve l’Eau. Lui qui s’occupait uniquement de l’Energie. Par contre le général Sada Samaké est délesté de l’intérieur et garde désormais la Sécurité et de la Protection civile.
Cette équipe est qualifiée de gouvernement de combat. Le premier combat consistera à faire face à la situation sécuritaire du Nord avec l’aboutissement des négociations d’Alger. Il y a aussi les autres défis comme la lutte contre la corruption, le développement socio-économique etc.
YATTARA