Dans un entretien qu’il a bien voulu nous accorder le président de la commission politique du bureau exécutif national du PACP, Dianguina Alikaou Diarra, s’est penché sur un certain nombre de préoccupations dont la crise institutionnelle à Bamako mais surtout la crise au nord du Mali. Il a déclaré qu’il appartient à l’armée malienne de libérer le nord sans qu’aucune force ne puisse se joindre à elle.
L’lndépendant : Que faut-il réellement pour que le Mali recouvre son intégrité territoriale?
Dianguina Alikaou Diarra : Il faut reconnaitre que c’est la chute du régime de Kadhafi qui a précipité la crise malienne avec comme corollaire l’occupation des trois régions du septentrion malien par des groupes armés de velléité indépendantistes et djihadistes. Pour résoudre cette équation à trois inconnus les Maliens doivent se pardonner pour parler d’une seule voix afin de réunifier le Mali que nos aînés nous ont légué. La population dans sa globalité doit soutenir l’armée malienne et tout en faisant confiance à celle-ci pour la reconquête des zones occupées par des groupes salafistes et leurs acolytes.
La solution passe par la stabilité politique à Bamako car, sans cela, la guerre pour la libération des zones occupées s’avère très épineuse. Pour le recouvrement de l’intégrité territoriale de notre pays, il faut doter l’armée malienne de matériels adéquats pour qu’elle puisse faire face à sa mission régalienne, la reconquête des deux tiers du pays en proie aux exactions des fous de Dieu depuis le début du mois d’avril.
Que pensez- vous du déploiement des forces de la CEDEAO ?
Le PACP s’oppose à tout déploiement de forces extérieures sur le sol malien. L’implication de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) pour libérer le nord de notre pays des mains des bandits, est une insulte à l’armée malienne. Cette mission revient exclusivement à nos vaillants soldats car, ils ont été recrutés pour servir le pays en ces moments où le peuple souverain du Mali à plus que jamais besoin d’eux.
Que pensez-vous de la formation d’un gouvernement d’union nationale ? Est-elle la solution pour sortir de la crise institutionnelle ?
Les hommes politiques qui s’agitent pour la formation d’un gouvernement inclusif ont été les fossoyeurs de notre pays pendant les vingt dernières années. Aujourd’hui la priorité des priorités reste la libération du nord. Ensuite, créer les conditions favorables pour le retour des déplacés. Ce gouvernement est composé de personnalités compétentes, qui sont aussi des Maliens, c’est une équipe de mission. Tout remaniement de cette équipe est inopportun. L’actuel premier ministre est un bon patriote, crédible et n’est pas manipulable. Nous, au sein du PACP on s’insurge contre le diktat de l’organisation sous régionale car, le Mali est un pays souverain.
Que vous inspire la détermination des jeunes sur la scène politique ?
Aujourd’hui, les jeunes ne sont pas du tout engagés dans la politique. Ils se contentent de se soumettre au bon vouloir des politiciens véreux. Pour que les jeunes s’impliquent activement dans la vie politique, il faut leur permettre d’accéder à des formations adéquates et à un enseignement de qualité. Pour ce faire les plus hautes autorités doivent mener des reformes profondes du système éducation malien. Faire la promotion de l’emploi des jeunes. Il faut nommer les jeunes aux postes de responsabilité.
Par Boubacar PAITAO