Entretien avec Abou Sow, Gouverneur de Ségou : «Il n''y a aucun désaccord entre le Mali et le Burkina Faso à propos du bornage de la frontière »

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La matérialisation de la frontière entre le Mali et le Burkina Faso entamé depuis quelques années, semble être une question de famille où tout se passe fraternellement avec une attente cordiale.

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La ligne frontalière a été fixée mais elle ne concerne que les rapports entre Etats. Quant aux populations, nous avons estimé qu”elles doivent rester dans les limites de leurs champs. Si vous êtes Burkinabé et que vous avez un champ de l”autre côté au Mali, vous allez continuer à le cultiver sans problème et vice-versa». Ces propos sont du gouverneur de Ségou, Abou Sow, que nous avons rencontré le mardi 24 juillet dernier dans son bureau en sa qualité de président de séance lors de la dernière rencontre entre les autorités des deux pays à propos du bornage de la frontière longue de 1285 Km qui les sépare. «Depuis quelques années, les gouvernements des deux pays ont décidé de conjuguer leurs efforts afin de procéder à la matérialisation de la frontière et de circonscrire les litiges entre les deux populations», nous a-t-il confié. Avant de révéler qu”un accord a été enfin trouvé entre les deux parties à l”issue d”une opération minutieuse de topographie d”ingénieurs qui fait appel à une certaine technicité. Il s”agit de matérialiser chaque année 200 kilomètres.

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     Et, au jour d”aujourd”hui, ce sont plus de 800 Km qui ont été bornés d”après notre interlocuteur. Qui indique que, l”année dernière, précisément le 30 juin 2006, avant que le bornage n”arrive dans la région de Ségou, il avait eu des incidents entre le village malien Wagna et le village burkinabé Worogué. «Cet incident malheureux a même entraîné des morts d”hommes mais il a été très vite circonscrit grâce au sens élevé de la fraternité existant entre les deux pays»,  a-t-il souligné.

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     Ainsi, le 6 juillet 2006, une rencontre des ministres en charge de l”Administration territoriale des deux pays a-t-il eu lieu d”abord à Wagna au Mali, puis à Worogué au Burkina Faso. A l”issue de ces rencontres, l”instruction fut fait aux deux gouverneurs de région de se rencontrer dans le meilleur délai possible afin de peaufiner les accords intervenus entre les deux ministres en charge de l”Administration. Ce qui fut fait les 18, 19 et 20 juillet 2006 à San, où une délégation de la boucle de Mouhoum du Burkina Faso qui fait frontière avec le Mali a été accueillie par les Maliens. A l”issue de cette rencontre, «tous les problèmes qui existaient ont été examinés après un recensement exhaustif de tous les litiges en instance de part et d”autre de la frontière», a soutenu le gouverneur de Ségou.

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Cultivez sans problème où que vous soyez

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A noter que ceux-ci portaient essentiellement sur les problèmes relatifs à l”exploitation des terres de culture sauf un seul cas où le problème a trait à la pêcherie entre le village malien de Fétédougou et le village burkinabé de Kokori. C”est ainsi que les deux gouvernements ont décidé de matérialiser les portions de Ségou.

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«Les bornes ne sont que des bornes, elles ont été posées de manière à ce que la frontière puisse être assez lisible. La ligne frontalière est calculée et passe par des coordonnés géographiques qu”on ne peut pas modifier. Des fois, il se trouve qu”une borne est plantée au beau milieu d”un champ. C”est le cas à Benena où une borne est placée au beau milieu du champ d”un Malien et vice-versa. La borne peut également se trouver entre le champ d”un Malien et celui d”un Burkinabé. Au regard de la situation, nous avons dit que puisqu”il s”agit des mêmes populations qui partagent les mêmes réalités, qui vivent ensemble et parfois qui font partie de la même ethnie, la ligne frontalière peut être fixée mais elle ne concerne que les rapports entre Etats. Quant aux populations, nous avons estimé qu”elles doivent rester dans les limites de leurs champs». Si vous êtes Burkinabé et que vous avez un champ de l”autre côté au Mali, vous pouvez continuer à le cultiver sans problème et vise-versa», a martelé Abou Sow.

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Cependant, il a ajouté que «depuis l”incident de Wagna, il a été décidé qu”il n”y aura de nouveau défrichement que dans les conditions précises déterminées par des lois élaborées par les autorités compétentes des deux pays. Une ligne de conduite que nous avons toujours maintenue. Dois-je vous dire que, depuis, nous avons décidé d”institutionnaliser en quelque sorte les rencontres».

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Cette année encore, il y a eu des deux rencontres. Une première a eu lieu le 10 juin dernier entre le Haut commissaire de la province de la Kossi et le préfet de Tominian. Chacun accompagné de ses collaborateurs a appliqué les décisions prises par les deux gouverneurs l”année dernière.

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Ensuite, une deuxième rencontre a eu lieu le 10 juillet dernier à Nouna entre la délégation de la région de Ségou et celle de la boucle de Mouhoum du Burkina Faso. Après les échanges d”idées, les deux délégations ont convenu de «poursuivre l”application des mesures prises en 2006, d”actualiser les recensements des litiges, d”interdire le port d”armes légères par les populations dans les champs afin de préserver la paix. En plus, une rencontre est prévue le 28 juillet entre le Haut commissaire de la province de Kossi et le préfet de Tominian pour examiner le cas particulier entre Fétédougou au Mali et Kombori au Burkina Faso». C”est en gros, ce qui ressort d”un communiqué final élaboré à l”issue de la rencontre. Selon le gouverneur de Ségou, Abou Sow, qui a présidé la rencontre, «la séance s”est déroulée en moins de 45 mn car il n”y a aucun désaccord entre le Mali et le Burkina Faso ni entre les populations, encore moins entre les autorités  à propos du bornage de la frontière qui sépare les deux pays»..

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Alassane DIARRA

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Envové spécial à Ségou

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