Le temps des interrogations et des inquiétudes
A 62 jours du 1er tour de l’élection présidentielle du 29 avril, le compte à rebours a commencé avec l’annonce faite par la Cour constitutionnelle de la disponibilité des déclarations de candidature à son secrétariat général. Dans le contexte actuel marqué par la préoccupante situation sécuritaire au nord de notre pays avec l’occupation de certaines localités par les bandits armés du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), le peuple malien s’interroge sur fond d’incertitudes et d’inquiétudes.
La tension sociale est perceptible et les manifestations de colère à travers des descentes dans les rues de nos grandes villes sont comme l’expression de la volonté de nos concitoyens de se rendre justice. Ainsi, on assiste à des scènes de l’article « 320 », une vilaine pratique qui consiste à brûler vif le voleur. Si les grandes manifestations du 2 février dernier sur la gestion de la crise au Nord ont eu pour conséquence de renforcer la cohésion nationale, elles ont démontré la fragilité de notre tissu social.
L’armée est-elle capable d’assurer dans un bref délai la sécurité des personnes et de leurs biens sur toute l’étendue du territoire national ? L’élection présidentielle aura-t-elle lieu à la date prévue ?
Pour la mémoire du capitaine Sékou Traoré et ses hommes tombés sur le champ de l’honneur en défendant avec bravoure et détermination leur chère patrie, les hommes envoyés sur le terrain doivent se battre pour libérer les zones abandonnées pour des raisons que les autorités qualifient de stratégiques. Il appartient maintenant aux pouvoirs publics notamment le président de la République de tout mettre en œuvre afin que les troupes puissent être dotées de moyens logistique indispensables à l’exécution de leur mission de défense de l’intégrité du territoire et de la protection des personnes et de leurs biens. Tout devra être mis en œuvre pour mettre nos troupes à l’abri de la barbarie des criminels du MNLA. Sans aucun doute, une répétition du massacre d’Aguelhoc sera perçue comme un crime pour ne pas dire une trahison de la part de nos responsables des Forces armées et de sécurité.
Il faudra que les éléments engagés sur le terrain sachent que la reconnaissance de la patrie reste avant tout une satisfaction morale et non une médaille. Les apatrides du MNLA savaient que la guerre qu’ils ont imposée au Mali peut les conduire à leur perte, y compris leurs familles et, hélas ! de pauvres innocents. Tout ce qui arrive aujourd’hui est de la responsabilité de ces aventuriers traîtres. Les populations déjà éprouvées par des conditions de vie épouvantables n’avaient nullement besoin de cette situation conflictuelle. L’armée doit faire son boulot jusqu’à la reddition des apatrides. Il faut être sans complaisance à l’endroit de ces traîtres qui ont introduit la violence armée dans la vie de notre pays. Malgré les armes volées en Libye et les fonds provenant du trafic de drogue, les combattants du mouvement terroriste du MNLA sont en perte de vitesse. C’est pourquoi, ils continuent de multiplier les sorties médiatiques.
S’agissant du report des élections ou de l’idée d’une nouvelle transition, sachons raison garder. Les élections peuvent et doivent avoir lieu à la date prévue. Il n’y a pas à spéculer là-dessus !
Par Chiaka Doumbia