Entrenous : La difficile ère d’après ATT ?

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Le 8 juin 2012, c’est déjà demain ! Au sein de la classe politique, on se projette déjà dans l’ère de l’après ATT. Comme 2002, c’est la voie de l’alternance, car le président sortant va céder son fauteuil. Quel pays, ATT va-t-il léguer à son successeur ?  S’achemine-t-on vers une difficile ère de l’après ATT ? Tout porte à croire !

Les subventions accordées par le gouvernement dans les secteurs vitaux comme la fourniture de l’électricité, des hydrocarbures, des produits de première nécessité constituent des points positifs de la gestion d’ATT. Les milliards que le Trésor public perdent au profit de l’allègement des charges sociales ne sont pas très bien appréciés par les institutions de Bretton Wood. En septembre dernier, une mission du Fonds monétaire international qui séjournait dans notre pays n’a pas hésité à interpeller le gouvernement sur la nécessité de continuer les subventions. Comme quoi, tout ne se décide pas à Bamako. Les engagements pris en faveur des partenaires sociaux mettent une corde au cou du successeur du général ATT, pressé de terminer son mandat en beauté pour aller profiter de sa retraite dans son champ de riz à Mopti. Malgré des efforts consentis par le gouvernement, le président du parti de la demande sociale lègue, le chômage des jeunes, une patate chaude à celui qui aura la confiance du peuple, le 29 avril ou le 13 mai prochain. Au Mali comme dans plusieurs pays africains, la question de l’emploi des jeunes demeure une question de sécurité nationale. De l’enseignement fondamental au supérieur, l’école reste au cœur des préoccupations de tout démocrate soucieux du devenir de la nation. Pr Dioncounda Traoré, président de l’Assemblée nationale, non moins candidat investi de l’Adema, déclarait dans son discours à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la session d’octobre du parlement  que la crise de l’école constitue une menace réelle pour l’avenir du Mali.

 

Le nouveau locataire de Koulouba doit avoir le courage de restaurer l’image positive de l’homme politique aux yeux de l’opinion publique par la rigueur dans le choix des hommes et la transparence dans la gestion des affaires publiques. Aussi, doit-il avoir le courage de freiner l’émergence des cadres ou politiciens affairistes, corrompus et opportunistes qui changent de position au gré de leurs intérêts.  

 

Dans un monde en perpétuel mouvement, il sera urgent de mettre sur les rails les services spéciaux de l’Etat. Donc, leur mutation est un passage obligé, car au lieu d’être des instruments de propagande et de répression au service d’un homme et de son clan, les services spéciaux doivent pouvoir faire face à leurs missions principales : celles d’éclairer les autorités sur les urgences de la nation afin qu’elles puissent prendre des mesures pour anticiper sur certaines situations qui continuent de mettre à nu la fragilité du pays au plan sécuritaire.

Le remboursement de prêts empruntés pour réaliser des grandes infrastructures que les laudateurs d’ATT crient sur tous les toits comme un cadeau offert par un généreux donateur sera une épine dans les pieds du futur président.

L’insécurité qui empêche les paisibles populations de jouir tranquillement de leur mouvement a atteint le seuil de l’intolérable. Ni le recrutement massif d’agents de sécurité, ni la dotation des services de sécurité en infrastructures adéquates n’ont permis de trouver un remède à ce mal qui ne cesse de discréditer l’Etat auprès des populations. Depuis quelques années, le nord de notre pays est devenu une zone dangereuse où se côtoient les trafiquants de tout acabit. La présence dans cette immense zone désertique des extrémistes d’Aqmi est devenue un casse-tête pour ATT. La menace la plus grave et la plus immédiate réside dans le retour de nos compatriotes qui avaient été engagés dans l’armée libyenne par le Guide Mouammar Kadhafi.

 

Au-delà de tous ces aspects, il faut dire que la volonté du président ATT de plaire à tout le monde a eu pour conséquence un certain laisser aller dans le pays. Il faudra donc un homme de poigne, de rigueur et d’autorité, pour restaurer le crédit de l’Etat, en mettant le pays sur les rails. 

 

 

Par Chiaka Doumbia


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