Entre nous :Menace de grève, Marche de protestation, Sit-in des syndicatsLe gouvernement pris dans le piège des querelles de clochers !

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Ce mardi 24 mai, si tout se passe comme prévu, les rues de Bamako gronderont à l’appel de plusieurs syndicats regroupés autour de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (Cstm). Toujours dans la ligne de mire des syndicats : l’Assurance maladie obligatoire (Amo). Après le communiqué du gouvernement, qui rend l’Assurance maladie facultative, les différents syndicats initiateurs de cette énième marche ne comprennent pas pourquoi on continue toujours d’effectuer des ‘’coupes sombres’’ sur leurs salaires. Aussi, entendent –ils exiger exigent encore l’arrêt immédiat de ces prélèvements et le reversement de ceux effectués depuis novembre. ‘’Depuis 6 à 7 ans, s’il y a une organisation qui a pris part à toutes les discussions sur l’AMO, c’est bien la Cstm. Aucun syndicat digne de ce nom ne peut rejeter l’AMO. Nous pensons simplement qu’à l’heure actuelle, l’Etat mène de façon cavalière le projet. Nous ne sommes pas d’accord avec cette manière de faire, par exemple le fait de prélever des cotisations sur nos salaires sans nous aviser au préalable. Le déficit d’information est criard’’, a souligné Hammadoun Amion Guindo, secrétaire général de la Cstm au cours d’une rencontre avec le ministre du Développement social, de la solidarité et des personnes âgées, Harouna Cissé.

Les syndicats dont le chef de file est la Cstm sont inflexibles dans leur position. Pas question de couper leurs salaires encore. ‘’Trop, c’est trop. Donc, ça suffit.’

La marche envisagée pour ce 24 mai intervient quelques jours après la suspension d’un mot d’ordre de grève par l’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm). La centrale syndicale avait menacé d’observer une grève de 24 heures si le gouvernement ne prenait pas des sanctions exemplaires contre les policiers perturbateurs (Siméon Kéïta et ses camarades qui se réclament du Syndicat national de la police rejettent l’Amo) lors des manifestations du 1er mai sur le Boulevard de l’Indépendance.

‘’Un groupe de policiers déchaîné s’est attaqué à notre siège occasionnant des dégâts matériels, battant certains de nos responsables et mettant nues deux jeunes filles qui avaient du mal à cacher leur intimité sous les lambeaux de vêtements qui leur retombaient sous les pieds, en présence de leur mère éplorée, elle-même élève – commissaire.

Après cette forfaiture, le groupe de policiers s’est glissé dans le défilé pour apostropher les officiels installés à la tribune. Il s’est ensuite jeté sur le défilé, déchirant ou cassant les banderoles et pancartes arrachées des mains de ceux et de celles qui les portaient. L’un de nos collègues, qui appelait au calme nos adhérents, a été lui-même battu et ses vêtements réduits en chiffons’’

Ces extraits de la déclaration en date du 3 mai remise au ministre de l’Intérieur et de la protection civile, par le Secrétaire général de l’Untm, à la fin d’une marche de protestation, résume la version de la centrale syndicale sur l’incident du 1er mai.

Dans un Etat qui se veut démocratique comme le nôtre, voilà des actes à condamner avec la dernière rigueur. Mais, comme le dit un adage, ‘’avant d’accuser là où tu es tombé, il faut s’en prendre à l’endroit où tu as trébuché ‘’. Qui est responsable de cette zizanie au sein de la police ? Le patron de l’UNTM connaît mieux que quiconque cette histoire du syndicat national de la police. Que chacun ait le courage de reconnaître sa part de responsabilité. Et que la République ‘’ gravement menacée’’ selon Siaka Diakité, doit cesser d’être l’otage d’un groupuscule de personnes pour leurs intérêts égoïstes. Et le gouvernement dans tout ça ? Il est manifestement pris dans le piège des querelles de clochers. Sinon, comment comprendre que l’Untm, qui a béni urbi et orbi l’Amo, menace de se retirer ? Comment expliquer qu’une affaire syndico -syndicale puisse devenir une affaire d’Etat ?

Face à ces différents mouvements de protestation, le gouvernement de Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé affiche une certaine fébrilité. En ce qui concerne l’Assurance maladie obligatoire, il pouvait surseoir à sa mise en œuvre, juste le temps nécessaire pour permettre aux uns et aux autres de revenir à de meilleurs sentiments. ‘’Pour mieux diriger, on divise.’’, dit-on. Sauf que, dans le cas d’espèce, le gouvernement ne gagne rien en se mêlant d’une affaire syndico -syndicale.

Par Chiaka Doumbia

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