Entre le politique et l’administratif : “Etre ou ne pas être” ?

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En effet, l’exercice du pouvoir au Mali, où la démocratie est encore balbutiante, confère indubitablement un avantage considérable à la personne qui en a la charge.

En somme, ces privilèges se résument à la confusion délibérément entretenue entre le politique et l’administratif dans l’imaginaire populaire.

Alors, Monsieur le Ministre reste ce membre du gouvernement qu’importe le changement de casquette et les circonstances.

Il n’a nullement besoin d’utiliser les moyens de l’Etat pour jouir des privilèges de son statut d’homme d’Etat. Sa personne suffit.

Aucun texte n’interdit la pratique en République du Mali, ni ailleurs.

Mais ici, au Mali l’amalgame savamment entretenue a de quoi irriter les puristes, puisque ressemblant à un trafic d’influence à une autre échelle.

Partant du principe sacro saint selon lequel, est  autorisé tout ce qui n’est pas interdit, les ministres politiques maliens profitent donc allègrement de la situation.

Certains ministres, épargnés par le récent réaménagement de l’équipe gouvernementale ont ainsi transformé en victoire leur maintien au sein de l’équipe gouvernementale.

Une manière subtile de faire admettre aux militants, toute la confiance et l’estime que le président de la République leur porte.

Et, puisque le régime présidentiel qu’est le nôtre attribue au président de la République un pouvoir très large, les ministres retenus peuvent donc se targuer d’en être les tous premiers gratifiés, puisque jouissant de la protection et de la grâce du tout puissant Président de la République en personne.

Ce désordre politique s’est accentué à la faveur des dernières élections présidentielles à travers l’implication dans la campagne électorale, de « Grands amis » à qui, pourtant, de telles activités étaient formellement interdites par les textes.

Peut-on dès lors, reprocher aux responsables de partis politiques (dont le but est justement la conquête du pouvoir) de profiter des mêmes avantages ?

La pratique, en tout état de cause, fragilise le système et fausse la donne politique.

Elle met également en mal le principe d’égalité de chance et de parité des formations politiques face à l’exécutif et réconforte l’idée selon laquelle, une entité politique ne possédant de  portefeuille ministériel ou de cadres administratifs n’est… rien et ne vaut rien.

 

Alassane  Koné

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