Ensemble pour le Mali : une dizaine de partis politiques claquent la porte

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Une dizaine de partis politiques quittent l’EPM (Ensemble pour le Mali),  et annoncent la création de l’APR (Action Républicaine pour le Progrès), un autre regroupement appartenant à la majorité présidentielle.

maliweb.net – L’EPM (Ensemble pour le Mali), la plateforme qui a soutenu la réélection  du Président de la République vole en éclat. L’UDD, le MPM et d’autres partis politiques claquent la porte et annoncent, sans toutefois quitter la majorité présidentielle, la création de l’APR (Action Républicaine pour le Progrès). C’est une façon pour Tiéman Hubert Coulibaly et ses amis de donner de la voix et de retrouver des couleurs afin de peser sur le débat politique.

La goutte d’eau qui a débordé  le vase

L’implosion de  l’EPM, selon plusieurs observateurs, n’est pas une surprise. « Les signes avant-coureurs existaient depuis très longtemps », commente l’un d’entre eux. La rencontre de la semaine écoulée entre les chefs de partis politiques de l’EPM et le Chef du gouvernement a certainement été  la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Il nous est revenu qu’au cours de la rencontre, le Premier ministre aurait affirmé que c’est le Président de l’EPM, Dr Bocary Tréta, qui a donné le nom de tous les ministres présents dans le gouvernement.

Ce qui n’a certainement pas plu à beaucoup de responsables politiques qui l’accusent de « gestion solitaire ». Selon un cadre du parti de la Colombe qui a requis l’anonymat, les principes sacro-saint de l’EPM sont foulés au pied. Très critique envers l’ancien ministre du développement rural, notre source affirme que son parti ne se reconnait pas dans la gouvernance actuelle de l’EPM et en appelle également aux autres formations de rejoindre le nouveau regroupement.

Ces propos corroborent celui  de Oumar Ibrahim Touré, Président de l’APR, qui avait affirmé le 24 mai lors de la conférence de presse marquant le 6e anniversaire de son parti que « les règles n’ont pas toujours été respectées au sein de l’EPM ». 

« Où on se meut ou on meurt »,

Selon des sources concordantes, de nombreux partis politiques ont été frustrés par  la formation du  gouvernement de Dr Boubou Cissé.« Comment comprendre que deux gouvernements successifs se constituent sans l’UDD », se demande notre interlocuteur, qui ajoute que le parti de la Colombe ne dispose pas de ministre, ni de directeur national, ni d’ambassadeurs. Il indique ne pas continuer à suivre éternellement. « Où on se meut ou on meurt », raille-t-il.

Ces propos sont partagés par plusieurs autres responsables de la majorité qui estiment être mis à l’écart dans la conduite des affaires publiques. Beaucoup d’entre eux ne comprennent toujours pas pourquoi ils ne sont représentés dans le gouvernement ? Sur la soixantaine de partis politiques que composent l’EPM, moins d’une dizaine seulement sont représentés dans le gouvernement.

La présidence de l’EPM n’a pour le moment pas réagit au départ de la dizaine de partis politiques. Toutefois la création de l’APR sonne comme un échec personnel du patron des Tisserands, qui peine à rassembler les soutiens du Président de la République autour d’un idéal commun. Elle  fragilise davantage sa position, surtout qui est contestée par une frange importante de la majorité.

Il n’est pas exclu, selon nos sources, que d’autres formations politiques, pas les moindres, rejoignent dans les prochains jours l’APR. Ce bicéphalisme rendra encore plus inaudible la majorité présidentielle déjà engluée dans une guerre de clocher.

Abdrahamane Sissoko/Maliweb.net

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9 COMMENTAIRES

  1. C’EST LE MOUVEMENT MERCATO POLITIQUE QUI CONTINUE , très franchement comment voulez-vous qu’un pays en crise dit séreux puisse trimballer avec plus 200 partis ? Une des sources de nos difficultés voir l’instabilité est liée à ce phénomène là. Avec le trop plein de partis dans un pays comme le nôtre devient un handicap trop lourd pour le débat politique de qualité intelligible à nos populations.

  2. Mais pourquoi ils couvrent la table avec notre drapeau. C’est vraiment une insulte à la République. Il faut le Ministre Dramé vienne régler leur compte 🙂

  3. ACTION REPUBLICAINE POUR LE PROGRES doit avoir normalement le sigle ARP au lieu de APR qui est ALLIANCE POUR LA REPUBLIQUE. Ceci est une confusion terrible et de nature à jouer sur la crédibilité et l’aura de ce parti politique qui a six ans d’existence et qui s’impose sur l’échiquier politique actuel et qui déterminera sa position, son mode opératoire et sa vision pour le devenir de ce pays nôtre. Nouhoum Coulibaly

  4. Le Dr. TRETA n’y est pour rien et Dieu le sait. Ceux qui sont parti ont d’autres raisons et sont commandités par des personnes souhaitant l’affaiblissement de TRETA. Quelle est la vraie force de ces partis qui ont quittés ? Attendons de voir

  5. C’est dommage de voir ces gigolos qui n’arrivent pas à comprendre le minimum qu’il faut pour être ensemble. Pour être ensemble, il ne suffit pas d’avoir des idées du seul partage du gâteau, mais il faut avoir les mêmes visions et les mêmes orientations du développement du pays, sinon dès que l’argent fini vous vous séparer sans équivoque. Pauvres politiciens maliens sans valeur intrinsèque, ils se comportent comme des insectes grégaires.

  6. ” … « Comment comprendre que deux gouvernements successifs se constituent sans l’UDD », se demande notre interlocuteur, qui ajoute que le parti de la Colombe ne dispose pas de ministre, ni de directeur national, ni d’ambassadeurs. Il indique ne pas continuer à suivre éternellement… ” … /// …
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    Ils reprocheraient au Dr Bocary TRETA d’avoir donné le nom de tous les ministres présents dans le gouvernement.
    Ce serait donc pour eux une « gestion solitaire » du Pouvoir… Et pourtant le Dr Bocary TRETA aurait oublié de se nommer lui même. Pour un acte aussi altruiste, ces Opposants devraient se montrer indulgents.
    Je constate quand même que ces Opposants boudent. Mais, une bouderie active alors… ?

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