La 3ème Conférence du Forum du Réseau de la gauche africaine se tient à Bamako autour du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI) les 25, 26 et 27 novembre prochain. C’est en prélude à cet événement, qui va définitivement structurer la gauche africaine, que s’est tenue hier, mardi 15 novembre, au siège du parti SADI , une conférence de presse pour expliquer les objectifs de la rencontre dont la mise sur pied d’un Secrétariat permanent Bamako.
Les conférenciers étaient le président du parti SADI, l’ancien ministre Cheick Oumar Sissoko, le Secrétaire général et chargé des relations extérieures, Dr Oumar Mariko et le Secrétaire politique et chargé de la communication du parti, Mohamed Ag Akeratane.
Dans son intervention, le président du MIRIA a expliqué que cette importante rencontre n’est pas une première dans l’histoire des partis de gauche du continent. Des regroupements ont eu lieu dans le passé avec les rencontres entre les présidents Nasser et Modibo Kéita, les rapprochements politiques Ghana-Guinée-Mali, les initiatives révolutionnaires de Lamine Senghor du Sénégal et Tiémoko Garan Kouyaté du Mali; ce dernier sera arrêté et fusillé, etc.
Pour le Secrétaire général du parti SADI, les luttes de libération nationale de la domination colonialiste et de l’apartheid en Afrique au cours du siècle dernier et particulièrement après la seconde guerre mondiale ont été fortement marquées par l’idéologie marxiste-léniniste, l’expérience de la Vème Internationale et des luttes historiques des peuples chinois et vietanamien. Il a alors rappelé le parcours des partis phares de la gauche africaine qui, parvenus au pouvoir, étaient combattus par l’impérialisme libéral. «Ces régimes progressistes, nationalistes ayant chuté suite aux coups d’Etat militaires ou ayant tourné le dos à leur programme anti-impérialiste ont été supplantés par des régimes libéraux, totalitaires qui ont systématiquement supprimé les mouvements et partis véritablement révolutionnaires maxistes-léninistes», a souligné Oumar Mariko.
Et le conférencier d’expliquer que ces organisations de résistance furent contraintes à la clandestinité ou à la semi-clandestinité. Devenue difficile, l’organisation des masses a mis à l’ordre du jour le combat pour les libertés démocratiques bourgeoises. Les différentes répressions qui s’abattaient prioritairement sur les militants marxistes-léninistes et sur le marxisme, devenaient progressivement aveugles s’étendant mêmes à certains courants libéraux progressistes de la bourgeoisie nationale. L’honorable Oumar Mariko a décrit le champ de la lutte pour les libertés démocratiques bourgeoises renforcé par les luttes syndicales et encouragé par l’exploitation et le laxisme des régimes en place, qui «s’adonnaient aux détournements des deniers publics, à la liquidation des secteurs stratégiques des économies nationales, la mise des Etats sous tutelle de l’oligarchie financière, des multinationales à travers le fameux programme d’ajustement structurel du couple FMI-Banque Mondiale».
Ce tableau peu glorieux du continent africain appelle, ont expliqué les intervenants, les partis de gauche à réaffirmer la nécessité pour eux de se donner la main pour essayer de renverser la tendance. C’est dans cet esprit que se situe la rencontre de Bamako qui se veut un cadre idéal pour les progressistes et les nationalistes africains venant du Bénin, du Sénégal, d’Afrique du Sud, de la Tunisié, du Rwanda, de la Guinée-Conakry, de la Guinée Bissau, du Soudan, de la Côte d’Ivoire, du Congo, etc d’échanger autour de leur vision d’un monde moderne.
Bruno D SEGBEDJI