En toute vérité / vérité d’hier et d’aujourd’hui : Le parti de l’abeille tel qu’en lui-même : solitaire, hégémonique et injuste jusqu’à la cécité politique

Depuis 20 ans la vie politique au Mali est dominée et rythmée par un seul parti politique : l’ADEMA PASJ. Depuis 1992 ce parti détient une majorité immuable. Le 1er Président de l’ère démocratique Alpha Oumar Konaré vient de ses rangs, le 2ème Amadou Toumani Touré est arrivé dans ses wagons, et le 3ème Président même s’il est de transition est son actuel Président. Or la révolte actuelle n’est que l’expression de la désapprobation de la gestion politique de ces 20 dernières années. L’ADEMA en a-t-elle conscience ?

A l’heure actuelle le parti de l’abeille solitaire à lui seul veut détenir la Présidence de la République , la Présidence de l’Assemblée Nationale, la Présidence du Haut Conseil des Collectivités Territoriales soit la Présidence de la totalité des institutions politiques du Mali. Sans compter la Présidence de l’Association des Municipalités du Mali et autres.

Malgré trois grandes crises qui l’ont profondément secoué et fait trembler ses fondements mêmes, avec à la clé la création du MIRIA, du RPM, de l’URD par des membres fondateurs ayant pris leurs distances avec l’ADEMA PASJ ; malgré le coup d’Etat du 22 mars 2012 dirigé selon ses auteurs contre la politique catastrophique des 20 dernières années, caractérisée, toujours selon les auteurs,  par la corruption, le clientélisme, la gabegie, l’injustice sociale et politique, prônée et mise en œuvre par le parti majoritaire et soutenue par ses alliés du moment, en tout cas pas réellement combattue ; malgré donc tous ces événements majeurs, l’ADEMA PASJ a toujours refusé et refuse encore de se remettre en cause et reste tel qu’en lui-même, c’est-à-dire solitaire, hégémonique et injuste. Le remplacement du Président de l’Assemblée Nationale en est la plus parfaite illustration.

En effet, dès la désignation du Pr. Dioncounda Traoré comme Président de la Transition , avant toute chose, et même avant l’acte officiel de prolongation du mandat de l’Assemblée Nationale, malgré la tentative d’assassinat sur la personne du Pr. Dioncounda Traoré qui a nécessité son évacuation sur la France , avant même sa guérison et son retour, une agitation indécente, impudique et frénétique s’est emparée de la ruche de l’ADEMA pour la succession de Dioncounda Traoré à la Présidence de l’Assemblée Nationale, faisant fi de toutes les règles de la convenance et de la bienséance qui auraient voulu que ce problème soit le dernier à résoudre tant les priorités se bousculent aujourd’hui au Mali.

Cette agitation politico-juridico-médiatique est conduite par le 1er Vice Président de l’ADEMA Iba N’Diaye pour son mentor Maître Kassoum Tapo une fois de plus candidat au poste de Président de l’Assemblée Nationale ! Pour arriver à leurs fins, ils ont mis en branle leur arsenal déjà éculé : saisine de la Cour Constitutionnelle , tentatives d’intimidation des autres partis notamment alliés dont l’URD, pour obtenir leur désistement, en fin achat de conscience des députés mêmes.

Ce sont ces pratiques emblématiques de la 3ème République et introduites dans nos mœurs politiques par l’ADEMA qui ont engendré dans notre pays cet immense sentiment de frustration et de gâchis démocratique qui ne peuvent avoir pour épilogue qu’une insurrection populaire ou un coup d’Etat.

Si les populations maliennes ne sont pas sorties en masse pour applaudir le coup d’Etat du 22 mars 2012 et porter aux nues les auteurs, force est de reconnaître qu’elles ne leur ont pas jeté la pierre non plus ! Les Maliens sont restés dubitatifs tant ils sont persuadés que la pratique politique des 20 dernières années a causé plus de tort que de bien à la Politique au sens noble, à la justice sociale et à la morale publique. Ils réprouvent la corruption, le clientélisme, la gabegie et tous leurs corollaires qui sont la marque des différents régimes de la 3ème République, sans pour autant dédouaner la 2ème République.

La Présidence de l’Assemblée Nationale devait être une occasion rêvée pour la classe politique malienne de se rattraper et essayer de corriger tant soit peu l’image désastreuse qu’elle donne à ce brave peuple malien, entamer une sorte de rédemption. Hélas, trois fois hélas, peine perdue, c’était sans compter avec la ténacité du chef d’orchestre de cette machination qu’est Iba N’Diaye, 1er Vice Président de l’ADEMA et chargé de mission de Maître Kassoum Tapo, coorganisateur de la campagne 2002 de ATT et dernier arrivé à l’ADEMA.

Homme lige de Alpha Oumar Konaré, âme damnée du groupe des ” Dix ” qui a dynamité en 2002 la démocratie interne de l’ADEMA après des primaires exemplaires et la démocratie tout court en faisant élire le candidat sans parti contre celui de son parti majoritaire, aujourd’hui sans base politique connue et ennemi juré de Dioncounda Traoré à qui il a voulu souffler l’investiture, Iba N’Diaye par son comportement est l’incarnation vivnate de la politique et de l’homme politique que les Maliens détestent et n’aimeraient plus revoir dans leurs instances. Quel parti sérieux discuterait avec un caméléon de cette espèce qui a siégé sans vergogne au conseil des ministres du gouvernement du Mali en compagnie de sa maîtresse sous l’œil complice de son compère le Président ATT son promotionnaire !

Alors nous osons espérer que les députés URD et généralement tous les députés du Mali, singulièrement ceux de l’ADEMA, sauront malgré les sommes faramineuses à eux proposées, malgré les pressions, mettre en avant l’intérêt national, l’unité nationale pour montrer aux Maliens attentifs une autre image de la politique et de la classe politique en faisant échec à ce plan sordide d’éclatement et choisir la morale, le bon sens et la paix sociale : porter le 1er Vice Président de l’Assemblée Nationale à la place de Dioncounda Traoré.

Dugu FANA 

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