A priori, les jeux sont serrés et les manœuvres de dernière minute sont intenses pour prendre la tête du plus grand parti politique du landerneau malien. Les chances de l’emporter de l’un ou l’autre de ces deux prétendants sont équilibrées au point que plusieurs hauts responsables prêchent un dénouement fondé sur la recherche d’un consensus pour ne pas créer des frustrations. Mais, au-delà du choix final qui se fera ce lundi et qui verra les rênes du parti confiées à Tiémoko Sangaré ou à Moustapha Dicko, c’est la question de la renaissance même du PASJ qui se pose.
Le premier défi pour le nouvel organe dirigeant des Rouge et Blanc est certainement d’œuvrer à redonner le goût de la politique à de nombreux militants abasourdis pour les récentes déconvenues électorales du parti. Il s’agira donc de rassembler le plus grand nombre de cadres démotivés autour du nouveau comité exécutif que l’on annonce restreint. Pour une meilleure participation aux réunions de prise de décisions.
L’on attendra alors du nouveau capitaine du bateau des abeilles des qualités avérées d’humanisme, de capacités relationnelles pour réveiller les structures dormantes du parti, de réchauffer ses contacts en mécènes tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Les premiers responsables, parmi lesquels l’on annonce les ministres Abdel Karim Konaté, Dramane Dembélé comme les principaux lieutenants du nouveau président, devront se donner les moyens de rayonner à nouveau dans le cercle de l’Internationale socialiste.
Par ailleurs, les nouveaux dirigeants de l’ADEMA devront mieux répondre aux défis de l’audibilité du parti sur les grands sujets de la nation malienne. Ce qui va aider la Ruche à mieux impacter son existence au sein de la majorité présidentielle, dont elle doit être la formation politique la plus visible.
En clair, si l’ADEMA-PASJ veut compter dans l’évolution sociopolitique du Mali dans les prochaines années, elle doit à tout prix réussir le congrès des 24 et 25 mai en renforçant ses rangs avec son vivier de cadres et de sympathisants. C’est par là qu’elle suscitera respect et égard de ses alliés et adversaires du microcosme politique national. C’est donc le ” ça passe ou ça casse ” à Bamako Coura (siège du parti) ! A cet égard, les personnalités comme Alpha Oumar Konaré et Dioncounda Traoré et un certain Ibrahim Boubacar Kéita seront tout sauf des indifférents.
Bruno Djito SEGBEDJI