Pour l’ancien Premier ministre, Soumana Sako, les richesses tirées de l’exploitation de l’or au Mali ne profitent pas suffisamment au peuple. Au cours d’un meeting organisé le week-end dernier à Kayes, il a déploré que l’exploitation intravertie de l’or malien dont les ressources contribuent à enrichir d’autres nations et d’autres groupes de personnes. Cette situation, prévient-il, ne peut durer au-delà de 2012.
L’ancien Premier ministre, Soumana Sako, vient de boucler une visite de deux jours en première région. Cette visite s’inscrivait dans le cadre du lancement officiel des activités de la Convention nationale des associations de soutien à sa candidature à la présidentielle de 2012 à Kayes (CNAS). C’est donc dans une liesse que l’ancien Premier ministre a été reçu par ses fans à l’entrée de Kayes où il a tenu un meeting. D’entrée de jeu, le président de la Convention nationale des associations de soutien à Soumana Sacko à Kayes, Ousmane Demba Diallo, dira que l’ancien Premier ministre « incarne le prototype de cadre intègre dévoué au travail, et à la défense des valeurs de notre société ». Selon lui, ces vertus font de lui « l’homme de la situation en 2012 ». « Votre ambition d’assurer le développement socio-économique de notre pays, à travers les secteurs comme la formation et l’emploi, l’accès à l’éducation, à la santé, au logement et l’égalité pour tous, etc., constitue pour nous un espoir en 2012 », a déclaré le président de la CNAS de Kayes. Avant d’ajouter que l’exemple de Sako doit inspirer la jeune génération. Elève brillant, du primaire au supérieur, Sako a donné, a rappelé Diallo, la preuve de sa gestion rigoureuse des affaires publiques.
Ministre des finances en seulement six mois sous le régime Moussa Traoré en 1987, explique-t-il, il avait su donner un nouvel élan à l’économie d’un Mali plongé dans une crise financière très profonde. La régularisation des salaires des fonctionnaires en est, dit-il, la preuve des résultats positifs de cette expérience. Aussi, poursuit les amis de Soumana Sako, son passage à la Primature de 1991-1992 (sous la transition) ont laissé des traces indélébiles de sa bonne gestion. La bonne conduite de la transition et l’organisation (pour la première fois dans l’histoire du Mali indépendant), d’élections libres et transparentes, sont autant d’éléments qui créditent la candidature de Soumana Sako.
C’est donc au regard de toutes ces qualités que les populations de Kayes, à travers la CNAS, ont sollicité sa candidature pour briguer la magistrature suprême en 2012. « Nous réclamons fortement votre candidature. Vous êtes un espoir de nombreuses populations maliennes », ont-ils déclaré.
Soumana Sako, qui semble prendre bonne note de cette réclamation de ses « amis », a profité de cette tribune pour décrier les maux qui freinent le développement du pays. En première ligne, il citera la crise scolaire. Qui, dit-il, interpelle tout le monde. Pour lui, un pays sans école, est un pays qui ne se développe pas.
La nécessité de redynamiser le barrage de Manantali a attiré aussi l’attention de l’ancien Premier ministre. Pour Soumana Sacko, le potentiel hydro électrique que représente cet investissement, est inexploité. Son utilisation, dira-t-il, à bon escient peut constituer le facteur inestimable de développement pour le Mali.
Le président d’honneur de la CNAS a aussi critiqué l’exploitation minière au Mali. Selon l’ancien Premier ministre d’ATT en 1991, « les richesses de cette exploitation ne profitent nullement au peuple malien. Elle contribue plutôt à enrichir d’autres nations et d’autres groupes de personnes ». Face à cette situation, a affirmé M. Sako, la nécessité s’impose de réviser les termes des contrats d’exploitation de toutes les mines du pays. « C’est une ambition forte que je compte mettre en œuvre. Et je le ferai sans ménagement », a déclaré le président d’honneur de la CNAS. Qui, appelant à l’unité nationale, a béni pour « un Mali stable et prospère ».
Après le meeting, Soumana Sako a rendu une visite de courtoisie à l’imam de la grande mosquée de Kayes, et certaines notabilités de la ville de Kayes, avant de se rendre dans la famille de l’ancien président du Mali, Alpha Oumar Konaré.
Après Kayes, la délégation conduite par Soumana Sako s’est rendue à Diboli, à 90 kilomètres de Kayes. Cette étape, a été marquée par la visite aux notabilités du village et à l’imam de la mosquée. Le président d’honneur de la CNAS a aussi mis à profit cette visite pour rendre visite à la communauté des Maliens de l’extérieur vivant à Kidira en territoire sénégalais.
Le meeting tenu devant la mairie de la commune a rassemblé autour de l’ancien Premier ministre, de nombreuses populations. A cette tribune, le président d’honneur de la CNAS a également réitéré sa « volonté de bâtir uni et prospère avec l’accompagnement des jeunes et des femmes ». Vecteur de tout développement, M. Sako a indiqué que la promotion de cette couche est inscrite au centre de ses préoccupations.
Issa Fakaba Sissoko, envoyé spécial
