En déplacement dans la 3ème région les 24 et 25 juillet : IBK rassuré par la mobilisation des militants

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Accueilli à une dizaine de kilomètres à l’entrée de Sikasso, par une foule compacte qui a ensuite formé un très long cortège, avec gyrophares, chants, danses et cris de ralliement, Ibrahim Boubacar Kéita a de quoi se rassurer de la bonne santé de son parti en 3ème région où, à l’occasion des conférences de section et des cadres à Sikasso et Kadiolo, les 25 et 26 juillet derniers, les militants du Rassemblement pour le Mali (RPM) sont sortis massivement pour venir à la rencontre de leur leader.

Depuis le lancement du parti des amis d’ATT, le PDES, c’est un silence radio du côté des grandes formations politiques. Elles semblent désemparées, disons même désarmées par l’avènement de cette âme bien née et dont la valeur n’attendra certes point le nombre des années, au vu des arguments et armes qu’elle a faire valoir.  En effet, l’Adema, l’Urd, l’Um-Rda, le Cnid et tant d’autres partis de la mouvance présidentielle, réunis au sein de l’Alliance pour la Démocratie et le progrès, sont comme groggy,  tels des boxeurs touchés par un uppercut en plein menton.

Le temps qu’ils s’en remettent pour préparer la riposte, les responsables du PDES, comme ils l’ont promis, seront déjà éparpillés aux quatre coins du Mali pour ratisser très large, enrôlant au passage le maximum d’adhérents. Le terrain est actuellement favorable car les militants des autres partis, des grands surtout, se sentent abandonnés : aucune campagne de clarification ou de reprise en main de la situation, pas de déclaration, ni commentaire ni prise de position ouverte.

Dans cette atmosphère de silence de cimetière, Ibrahim Boubacar Kéita émerge et se rappelle au bon souvenir des Maliens par des tournées, meetings et clarifications des positions de son parti. Toutes choses qui confirment  que contrairement à ses homologues dirigeants de partis englués dans le soutien à l’autre PDES (le programme) il est aujourd’hui libre de ses déclarations, faits et gestes pour se positionner en alternative crédible, assumant ainsi son rôle de tête de file d’une opposition qui pourrait s’enrichir d’appuis importants comme l’ont souhaité les conférences de section et des cadres à Sikasso et Kadiolo. En effet, le RPM est ouvert à toute alliance saine, nouée sur des bases claires et précises, à condition que l’allié nourrisse les mêmes idéaux et ambitions pour le Mali.

Après quelques sorties significatives à Bamako, dont le meeting du terrain Chaba de Lafiabougou au cours duquel plusieurs milliers de militants ont bravé les affres de la pluviométrie de l’hivernage pour venir lui réitérer leur soutien, IBK est actuellement en train de dérouler un programme de communication directe avec les militants de base, à travers la tenue des assises des structures locales du parti. 

C’est dans ce cadre que les conférences de cadre et de section, à Sikasso et Kadiolo, les 24 et 25 juillet derniers, ont été mises à profit pour une mise à niveau des informations, levant ainsi les équivoques et incompréhensions, " en cette période d’incertitude " (IBK dixit). A Sikasso, la conférence de section avait des allures de campagne électorale, au vu de la mobilisation. En dehors de l’accueil populaire, la salle Lamissa Bengaly était archicomble pour la circonstance. Avec le calme et la sérénité qu’on lui reconnaît, IBK a écouté la base et s’est rendu compte que le RPM " est resté intact et mobilisé car c’est un parti de convictions ", resté loin des convulsions qui ont secoué de grandes formations politiques de la place.

A Sikasso comme à Kadiolo, les échanges ont été très riches et il a été fait un tour d’horizon des grandes questions qui agitent la nation, en relevant au passage les tares qui gangrènent actuellement la vie publique : anarchie, incivisme, corruption, etc. La crise universitaire n’est pas passée sous silence, permettant à IBK de faire comprendre que " cette tragédie nationale mérite des solutions drastiques ", avant de préciser que s’il était élu président de la République, l’une de ses préoccupations serait de relever le niveau des élèves tout en mettant les enseignants dans les conditions idoines.

Loin de toute  turbulence, le RPM, qui avait pris ses distances à l’égard du programme PDES, a échappé aujourd’hui au piège, en assumant son choix de statut de parti d’opposition, qui se positionne déjà comme une alternative crédible pour 2012, même si IBK ne semble pas ébloui  par cette échéance : " Je ne fais pas partie de ceux qui se couchent et se réveillent en ayant 2012 dans leur tête ", a-t-il lancé à ce sujet. C’est, en tout cas, une preuve de la sérénité du leader du RPM.

Amadou Baba NIANG

 

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