Empoignades et guéguerre à l’URD : Les quatre vérités du Pr Salikou Sanogo

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Accompagnée par la présidente d’honneur du parti, Mme Cissé Assitan Traoré, le président par intérim de l’URD, Pr Salikou Sanogo, a animé une conférence de presse, le samedi 7 janvier 2023 au Mémorial Modibo Keïta. L’objectif était d’éclairer l’opinion sur le vent de la division qui fragilise le parti depuis plusieurs mois.

Dans son discours, le président intérimaire, Pr Salikou Sanogo, a rappelé que tous les textes et règlements du parti donnent prérogatives au 1er vice-président de diriger le parti en l’absence du président. Pour lui, le décès de Soumaïla Cissé l’autorise automatiquement à être le dirigeant numéro de l’URD.

Et d’ajouter qu’il a entrepris avec d’autres camarades toutes les démarches tendant à contenir ladite crise, à travers les principes et valeurs du parti, mais en vain. Il a ajouté que quand l’honorable Soumaila Cissé décédait, le 25 décembre 2020, le parti a enregistré les adhésions de Boubou Cissé et de Mamadou Igor Diarra. «Très rapidement, les ambitions présidentialistes de ces deux hommes allaient faire surface et introduire, dans le fonctionnement du parti, des pratiques aussi violentes que malsaines et contraires à tous les principes et à toutes les valeurs autour desquelles Soumaila Cissé et ses camarades ont fondé l’URD » a-t-il déclaré.

A en croire le Pr Sanogo, contrairement aux dispositions en vigueur, qui veulent que le candidat du parti à l’élection présidentielle soit choisi par le BEN, ils exigent que cela soit fait par les sections, qu’ils ont pris soin préalablement de tenter d’instrumentaliser dans ce sens. C’est ainsi que l’orateur estime que pour atteindre leur but, le plan de ces camarades contestataires a consisté, tout d’abord, à tenter de provoquer un blocage au niveau des instances dirigeantes du parti, afin de pousser à un changement de directoire en favorisant l’arrivée à la tête du parti de leurs hommes. Il dira que les camarades du BEN engagés dans ce projet ont transformé les réunions du Secrétariat Exécutif et du BEN en séances d’invectives, de grossièretés et de contestations. En outre, il a dénoncé l’utilisation de la violence par ces camarades. Pour lui, ce climat délétère a atteint son paroxysme lors de la conférence nationale au cours de laquelle certains se sont livrés, à la surprise générale des participants, à des actes des plus répréhensibles.

Parlant de la voie de la voie de la pétition explorée, Pr Salikou Sanogo estime que les contestataires n’ont pas obtenu gain de cause lors de la conférence nationale, et ont entrepris d’initier cette manœuvre pour l’organisation d’un congrès extraordinaire. « Le Congrès extraordinaire est bel et bien prévu par les textes de I’URD, mais à certaines conditions, dont l’une est sa demande par les 2/3 des membres du BEN. La pétition initiée avait pour but de réunir les signatures de ces 2/3, sauf que ceci n’a jamais pu être atteint.  Mais, pour arriver à leur fin, les initiateurs de cette pétition ont fait signer des personnes non-membres du BEN, au moins un membre du BEN décédé et ont utilisé la signature de plusieurs autres membres du BEN à leur insu. Ces faux ayant été constatés lors de l’analyse du dossier de convocation de leur congrès extraordinaire, nous avons tout simplement notifié aux demandeurs un défaut de quorum, qui ne nous permet pas de convoquer la tenue dudit congrès » a expliqué le Pr Salikou.

« Les cadres de l’URD, à travers leur président, ont démontré que le processus de convocation et d’organisation du congrès extraordinaire a violé toutes les dispositions statutaires et réglementaires de leur parti », car, souligne-t-il, ni la charte des partis, ni les textes de I’URD ne prévoient une pétition pour convoquer les instances. Toujours, avec le soutien de la présidente d’honneur du parti, Mme Cissé Assitan Traoré, Salikou Sanogo a souligné haut et fort que ses détracteurs sont allés jusqu’à fabriquer et à utiliser de faux cachets du Parti. Avant de relever que c’est suite à cela que  la direction du parti a procédé à l’exclusion de 11 responsables, y compris Gouagnon Coulibaly et à la suspension pour 6 mois de 18 responsables pour ces fautes graves commises. «Parallèlement, le sieur Gouagnon Coulibaly a saisi le tribunal de grande instance de la commune 5 aux fins de confirmation de son élection en qualité de Président du parti. Contre toute attente, à la date du 04 avril 2022, ladite juridiction a fait droit à sa demande, en annulant également les sanctions prises contre eux et en m’enjoignant de procéder à la passation de service à Gouagnon Coulibaly au bout de 72 heures à compter de la signification de la décision, sous astreinte de 500.000 F CFA par jour de retard » a-t-il expliqué.

C’est ainsi qu’il a  rappelé que I’URD n’est pas un service, c’est un parti politique géré par des textes, qui émanent de la loi portant charte des partis politiques. « Ni les textes de l’URD, ni la charte des partis n’ont prévu de passation de services. Nos avocats ont régulièrement interjeté appel de cette décision. Une décision controversée de confirmation de ce jugement est intervenue à la Cour d’appel de Bamako contre laquelle un pourvoi en cassation a été formé. Nous sommes dans l’attente d’une décision de la Cour suprême du Mali. Je ne me lasserai jamais de rappeler notre attachement indéfectible à la République, à la démocratie, à l’Etat de droit, à la justice et à l’égalité citoyenne. Nous ne saurions combattre certaines pratiques malsaines à l’échelle nationale et courber en même temps l’échine face à ces mêmes pratiques au sein de notre propre formation politique. Quelle que soit la forme, nous devons continuer ensemble le combat politique, sans jamais nous éloigner de nos principes et valeurs qui ont forgé en nous l’espoir d’un avenir meilleur. Soumaïla l’a rappelé une fois: le chemin peut être long et difficile, mais la vérité triomphera toujours » a-t-il conclu.

Abréhima GNISSAMA

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