Elues locales : Le caucus fait son bilan

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Le réseau s’est doté d’un plan d’action pour mieux sensibiliser et informer les femmes afin d’accroitre le nombre d’élues lors des prochaines élections.

Le Forum des femmes élues du Mali (CAUCUS) s’est déroulé jeudi au pavillon des sports du stade du 26 Mars, sous la présidence du ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, Tiémoko Sangaré, représentant le Premier ministre. Plusieurs membres du gouvernement dont le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Konaré Mariam Kalapo, et le ministre délégué auprès du ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivités locales, chargé de la Décentralisation, David Sagara, ont pris part à l’événement. La présidente du CAUCUS, le réseau des femmes élues locales du Mali, Mme Konté Fatoumata Doumbia, la représentante de la Fédération canadienne des municipalités (FCM), Edith Gingras, et nombre d’invités de marque étaient aussi présents. Le forum, deuxième du genre, est initié par le CAUCUS en partenariat avec l’Association des municipalités du Mali (AMM) avec l’appui de la FCM. Le forum a permis au réseau de faire le bilan de ses activités depuis sa création en 2006.

Les participantes ont adopté le rapport d’activités du réseau, dégagé les perspectives et analysé les défis afin d’élaborer des stratégies pour surmonter les obstacles. La rencontre a aussi offert l’opportunité aux femmes élues de mettre en commun leurs idées pour faire entendre leur voix. Une responsabilité, dira Mme Konté Fatoumata Doumbia, que les femmes élues doivent assumer afin d’assurer l’épanouissement de leurs communautés respectives. Le CAUCUS s’est doté d’un plan d’action pour mieux sensibiliser et informer les femmes afin d’accroitre le nombre des femmes élues lors des prochaines élections. A cet effet, il a initié plusieurs formations en leur faveur des femmes. Ces activités ont permis de faire connaître le réseau dans notre pays et dans le monde. En effet le CAUCUS du Mali et celui du Ghana ont été l’instigateur du réseau des femmes élues en Afrique. Mme Konté Fatoumata a rappelé que l’intégration de la femme dans les instances politiques reste une préoccupation dans notre pays. Il faudrait, de ce fait, définir les défis et les stratégies appropriées pour parvenir à une meilleure implication des femmes dans les instances de décision. Elle a exhorté les femmes à combattre la réticence des partis politiques à bien positionner les femmes sur les listes électorales. Le CAUCUS, a-t-elle souligné, est un cadre d’échanges ouvert aux expériences des paires et devrait permettre d’ébaucher une appréciation élargie des défis et problèmes majeurs de la problématique de l’implication de la femme dans les instances de prise de décision. Pour la représentante de la Fédération canadienne des municipalités, la place des femmes est au cœur des enjeux de la gestion, du développement local, de l’économie et de la viabilité des communes.

Malheureusement, malgré les efforts des uns et des autres, les femmes et les hommes n’ont toujours pas un accès égal aux services essentiels et n’exercent pas le même contrôle sur ces services. Dans toutes les communes, les femmes font face à des obstacles qui les empêchent d’exercer les fonctions de représentantes élues ou cadre supérieurs et même de participer aux processus de consultation, a souligné la représentante de la FCM. Et pourtant, estime Edith Gingras, les femmes ont des perspectives et des idées bien à elles qui peuvent contribuer à l’efficacité au sein des processus municipaux. Le ministre délégué chargé de la Décentralisation a mis l’accent sur les progrès enregistrés par le processus de la décentralisation dans notre pays. David Sagara a déploré qu’en dépit des nombreuses actions de sensibilisation pour un positionnement équitable des femmes sur les listes électorales et leur présence dans les instances locales, les femmes restent toujours sous représentées. Or les missions des collectivités locales exigent une présence et une participation accrues des femmes pour l’atteinte des résultats. Il est malheureux, estimera-t-il, de constater une faible présence des femmes aux différents niveaux d’organisation et de gestion des affaires locales. C’est tout le contraire qui devrait être car les femmes bénéficient de l’atout démocratique du nombre et la qualité à renforcer. Il a assuré le CAUCUS que son département s’emploiera à l’accompagner dans la mise en œuvre de son plan d’action et de toute autre initiative allant dans le sens de l’ancrage d’une véritable politique de promotion du genre.

Le représentant du Premier ministre a remercié l’AMM pour cette initiative d’organiser les femmes élues locales de notre pays au sein d’une organisation. Le rôle de la femme qui n’est plus à démontrer dans le développement, s’affirme de plus en plus dans le développement local et régional, s’est félicité Tiémoko Sangaré. La réussite du processus de décentralisation nécessite un plus fort engagement des femmes qui doivent se mobiliser et s’impliquer dans les différentes instances de prise de décision. L’effectif des femmes candidates aux élections est passé de 9 080 en 2004 à 13 537 en 2009, ce qui donne une nette progression de 49,08%. Mais sur le total de 13 537 femmes candidates aux élections communales, seules 928 ont été élues soit un taux de 6,86 %. Tiémoko Sangaré a exhorté les femmes élues locales à être plus à l’écoute et plus proactives à quelque niveau de représentation au sein des instances des collectivités territoriales qu’elles soient. C’est là où elles peuvent influencer les décisions, surtout au moment de l’élaboration des programmes de développement social, économique et culturel des collectivités territoriales.

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