Électrification rurale : Une nécessité et non un luxe

1

Durant deux jours, les acteurs proposeront des recommandations concrètes relatives aux enjeux, défis, acquis, perspectives et au mode de financement durable de l’électrification en milieu rural.

La problématique du développement de l’électrification rurale dans notre pays est au cœur d’un atelier national, de deux jours, initié par le Haut conseil des collectivités (HCC) en collaboration avec le ministère des Mines, de l’énergie et de l’Eau à travers l’Agence malienne pour le développement de l’énergie domestique et de l’électrification rurale (AMADER).

Le milieu rural a toujours été un vecteur majeur de développement de notre pays. Cependant, le sous-secteur de l’électrification rurale est confronté à d’énormes difficultés qui compromettent la pérennisation de ses acquis et son développement. Il s’agit notamment des difficultés de planification, d’investissement, d’exploitation des installations et d’évaluation économique, financière et sociale.

Afin de faciliter l’accès à l’électrification à plus de 70% de la population du Mali, le HCC et le ministère en charge de l’Energie à travers l’AMADER ont décidé d’instituer un cadre de collaboration intersectorielle pour assurer une meilleure coordination entre les différents secteurs. Et de renforcer les synergies possibles pour améliorer l’accès aux services énergétiques en milieu rural. D’où la tenue de cet atelier destiné à accompagner les efforts des autorités de la Transition.

Le Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga, accompagné du ministre  de la Refondation de l’état, chargé des Relations avec les Institutions, Ibrahim Ikassa Maïga, a présidé, hier au HCC, la cérémonie d’ouverture des travaux.  C’était en présence du président du HCC, Mamadou Satiqui Diakité, du président-directeur général de l’AMADER, Amadou Sidibé et des gouverneurs de région. 

OBSTACLES- Dans son intervention, le président du HCC a attiré l’attention sur le fait que les zones rurales sont au cœur de la bataille de l’accès universel à l’électricité à l’horizon 2030. Selon Mamadou Satiqui Diakité, la majorité de la population privée d’électricité se situera encore pour longtemps si rien n’est fait en zone rurale, où la dispersion des habitats, les faibles revenus de la population et les coûts de raccordement sont autant d’obstacles à la disponibilité d’un service électrique pérenne.

 Dans ce contexte, l’électrification rurale s’impose non plus seulement comme une solution, mais aussi comme une nécessité. L’expérience apprise des interventions de l’Amader démontre que les projets d’électrification rurale sont d’abord ceux de développement. Car, l’arrivée de l’électricité dans une localité rurale entraine un développement économique et social.

Ainsi, au cours de cet atelier, il sera discuté des thèmes relatifs aux « enjeux, défis, acquis, perspectives et au mode de financement durable de l’électrification en milieu rural ». L’électricité étant une nécessité absolue au bien-être pour les milieux urbain que rural, le citoyen qui vit en ville et celui qui vit en campagne doivent jouir de l’électricité en commun. 

L’HORIZON 2030- À cet effet, le PDG de l’Amader révèlera que le plan directeur d’électrification rural (PDER) de sa structure, en cours d’élaboration, prend  en compte la satisfaction des besoins en énergie électrique de qualité à un coût abordable. Ce PDER va aussi préserver l’environnement à tous les Maliens quel que soit leur lieu de résidence sur le territoire national et quelle que soit leur classe sociale.

« Les infrastructures communautaires comme la santé, l’éducation, les adductions d’eau potable, les unités de production, de transformation et de conservation et agricoles sont pris en compte par ce nouveau modèle », a précisé Amadou Sidibé. Et d’informer que 18.000 localités abritant des populations de 100 habitants ou plus ont été répertoriées dans le cadre d’un programme ambitieux d’accès universel à électricité en milieu rural à l’horizon 2030.

Selon le patron de l’Amader, ce programme permettra de pallier la répartition inéquitable de l’électricité entre les villes et les villages de notre pays par la mise en œuvre de projets intégrés d’électrification rurale hors réseau. Ce, à travers les mini-réseaux et systèmes individuels et les kits solaires visant la durabilité, la viabilité économique et financière ainsi que l’amélioration des services d’électricité pour une meilleure qualité de vie des populations et un développement économique local.

Le Premier ministre par intérim soutiendra qu’aujourd’hui plus que jamais,  la disponibilité de l’électricité en milieu rural contribue à l’amélioration de la productivité en vue de soutenir une dynamique de croissance forte, durable et inclusive permettant de consolider la lutte contre la pauvreté et à l’atteinte des Objectifs du développement durable (ODD).

Raison pour laquelle, a rappelé le colonel Abdoulaye Maïga, l’amélioration de la qualité de vie des populations à travers le renforcement de l’accès aux services sociaux de base tels que l’électricité fait partie des objectifs prioritaires de l’action gouvernementale, notamment l’axe 4 du Plan d’action du gouvernement de la Transition.

Dont l’accès aux services énergétiques modernes en général et à l’électricité en milieu rural en particulier est une composante importante de cette politique qui vise à assurer un développement intégré des zones rurales et urbaines de notre pays.

Mieux, le chef du gouvernement par intérim a également rassuré que les autorités de la Transition ont engagé la relecture des documents, des stratégies et des textes du secteur de l’énergie ainsi que l’élaboration de divers plans d’investissements.

Par Oumar DIAKITE

 

Commentaires via Facebook :

1 commentaire

  1. C’est un gros problème. Ils en ont parlé hier soir sur la chaîne ORTM1. La situation sécuritaire n’arrange rien.

Comments are closed.